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L'Édito

Rentrée électrique et éclectique

L'Édito

Rentrée électrique et éclectique

Chères spectatrices, chers spectateurs, 

Nous sommes très heureux de ressortir cette semaine Shocker sur une copie restaurée en 4K, conditions idéales pour redécouvrir ce film de Wes Craven longtemps invisible en salles. Il faut dire que Shocker n’est pas le film le plus réputé de son auteur, fraichement accueilli par la critique à l’époque et catastrophe au box-office. Le film est pensé à l’époque comme une réponse à Freddy Krueger, personnage de fiction créé par Wes Craven en 1984 avec Les Griffes de la nuit, dont il sera finalement dépossédé par le studio quand ce tueur en série deviendra une juteuse franchise. Shocker reproduit ce mélange de slasher et de teen-movie, y ajoutant une dose d’ironie voir de cartoon, qui décontenanceront à l’époque. Le public n’a pas su comment prendre le film. Mais avec le recul, on ne peut que constater que Shocker préfigure le travail de déconstruction du genre que Craven poursuivra lors de son retour à la franchise Freddy, avec le septième épisode : Freddy sort de la nuit en 1994. Et surtout annonce le film qui changera le cinéma d’horreur à jamais : Scream en 1996.

Pourtant il faut également voir le film pour ce qu’il est : une critique acerbe et grotesque de la violence des images de la part d’un cinéaste certainement au sommet de sa maîtrise formelle.

Cette ressortie de Shocker s’accompagne d’un Cycle Wes Craven. Outre les grands classiques du « maître de l’horreur », disparu il y a 10 ans – Les Griffes de la nuit, Scream et ses suites, La Colline a des yeux ou encore le brutal La Dernière maison sur la gauche – nous proposons quelques raretés comme son unique film ne relevant pas du genre : La Musique de mon coeur (qui lui valu les seules nominations aux Oscars de sa longue carrière), le maudit Cursed massacré par les frères Weinstein (en 35mm !) ou encore son très beau pénultième film, My soul to take, premier scénario original de Craven depuis 1994 et retour aux sources du slasher, dénué de l’ironie méta de la saga Scream.

La Trilogie d’Oslo – Rêves, Ours d’Or 2025 à Berlin, Amour et Désir – a été la grande révélation cinématographique de cet été 2025. Ces trois histoires, sans aucun lien entre elles, qui évoquent nos amours contemporaines avec la délicatesse des dialogues et la mise en scène simple et juste de Dag Johan Haugerud, poursuivent leur magnifique trajectoire dans nos salles.

Tout en laissant de la place à nos sorties et ressorties estivales : trois bijoux restaurés de John Houston – The African Queen, Plus Fort que le Diable et Moulin Rouge –  Les Dents de la Mer, magnifiquement brossées pour le 50e anniversaire du premier énorme carton de Steven Spielberg et The Phœnician Scheme, le dernier opus de Wes Anderson qui est pour l’instant en tête des entrées 2025 au Grand Action !

Et cette semaine, trois de nos récents succès – Festa Major, Voyage au bord de la guerre, et Sous hypnose – font un dernier tour de piste  pour laisser de la place à nos deux sorties du 27 août : Bonjour la langue, dernier film de notre cher Paul Vecchiali et À Toute épreuve de John Woo magnifiquement restauré en 4K.

Vacances scolaires obligent, nous avons deux rendez-vous avec l’Enfance de l’Art cette semaine : Le Gruffalo, pour les jeunes cinéphiles à partir de 4 ans, mercredi à 10h30, et pour tous les âges un film du grand Miyasaki, Ponyo sur la falaise, dimanche à 14h.

Belle semaine, 

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action