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L'Édito

Paris Cinéma, deuxième !

L'Édito

Paris Cinéma, deuxième !

Chères spectatrices, chers spectateurs,
Nos deux sections du Festival Paris Cinéma reviennent en deuxième semaine au Grand Action. De grands films de répertoire superbement réédités  (copies neuves restaurées) pour le programme Paris Ciné Classics, et la suite de l’Hommage Natacha Régnier, avec la filmographie (quasi) intégrale de cette talentueuse comédienne, qui viendra nous rendre visite à quatre reprises cette semaine.

Deux moments forts rythmeront la riche programmation de Paris Ciné Classics. Le premier aura lieu jeudi soir pour la projection de Plein Soleil. Pour présenter cette copie magnifiquement restaurée qui redonne à Delon l’éclat de ses 20 ans, nous aurons le plaisir d’accueillir Céline Ruivo, directrice des collections de la Cinémathèque Française, et Denitza Bantcheva, écrivain et  spécialiste de René Clément, le réalisateur de cet inoubliable Plein Soleil. Le lendemain est à marquer d’une pierre blanche pour les Irlandais de Paris et leurs nombreux sympathisants. Pour introduire La fille de Ryan, film puissant, épique et romantique de David Lean, seront présents Marc Olry, distributeur du film, Nicolas Saada, critique-réalisateur, et surtout Sarah Miles, qui partageait l’affiche avec Robert Mitchum. Une dégustation de whisky  à l’entracte nous aidera à plonger dans l’Irlande de 1916 que Lean dépeint avec le souffle qui habite son cinéma. De l’Irlande, nous passerons à l’Ecosse pour voir les films de la célèbre trilogie de Bill Douglas. Avec My Childhood, My Ain Folk et My Way Home, Douglas retrace l’histoire de Jamie et Tommy, deux gamins pauvres à la recherche de leurs parents. Un style issu du documentaire, austère mais profond, confère à cette trilogie de moyens métrages un statut presque iconique. Paris Ciné Classics nous propose aussi deux brillants pamphlets, rares et tardifs, du grand Billy Wilder. Dans Fedora, où Marthe Keller interprète une vedette en bout de course, Billy règle son comptes au star system hollywoodien, et dans Spéciale Première, il s’attaque, avec son complice Jack Lemmon, à la folie des journalistes dans la recherche du scoop. Nous verrons aussi Enquête sur une Passion, troublant polar de Nicolas Roeg, Faux Semblants, l’un des films les plus étranges de David Cronenberg (un spécialiste du genre) où Jeremy Irons incarne deux jumeaux qui partagent tout et, dans un genre plus léger, deux délirantes comédies de ce pur fou furieux de Jerry Lewis, Docteur Jerry et Mister Love et Le Tombeur de ces dames

Mercredi à 19h40, pour lancer la seconde semaine de son hommage,la projection de La Vie Rêvée des Anges sera illuminée par la présence de Natacha Régnier. C’est ce très touchant film d’Eric Zonca qui la fit connaître du public français, avec sa complice à l’écran, Elodie Bouchez. Natacha reviendra le lendemain accompagnée d’Harry Cleven réalisateur de Trouble, étrange film sur la gémellité. Samedi, Natacha nous présentera Gaspard le Bandit, mythique brigand qui sévit dans la Provence du 18è siècle. Ce téléfilm Arte est signé Benoît Jacquot et c’est Jean-Hugues Anglade qui incarne le bandit. Dernière visite dimanche, elle sera cette fois  accompagnée d’Eugène Green, réalisateur du Pont des Arts où elle interprète une soprano dans le Paris des années 80. Sans sa charmante présence, nous vous proposons de réviser la déjà longue carrière de Natacha Régnier. De ses presque débuts dans Encore, comédie infidèle de Pascal Bonitzer, puis en sœur cadette de Miou-Miou et Sandrine Kiberlain dans Tout va Bien, on s’en va, de Claude Mouriéras, en meurtrière pour Ozon dans Les Amants Criminelsen belle-fille de Lonsdale dans Comment J’ai Tué mon Père, d’Anne Fontaine, et dans une autre histoire de paternité et d’infidélité menée par Jacques Deschamps, la Fille de son Père. Elle tourne aussi dans un drame rural d’Emmanuel Bourdieu, Vert Paradis, puis avec sa compatriote Chantal Akerman, réalisatrice de Demain on Déménage, et pour le metteur en scène de théâtre Luc Bondy dans Ne Fais pas ça ! Elle enchaîne avec le Pont des Arts(déjà cité), puis Le Silence, un silence Corse signé Orso Miret, l’excellente et engagée Raison du Plus Faible, de et avec Lucas Belvaux. Et ça continue avec de nouveau Emmanuel Bourdieu qui entraine Natacha dans la terrible manipulation des Amitiés Maléfiques, et Jane Birkin qui lui fait traverser les intimes méandres de l’origine dans Boxes, aux côtés de Géraldine Chaplin, Michel Piccoli, Annie Girardot, John Hurt, Lou Doillon et même la toute jeunette Adèle Exarchopoulos qui débutait et a depuis glané une Palme à Cannes. Natacha s’envole pour Orly, film choral d’Angela Schanelec, se fait traquer dans La Proie, thriller d’Eric Valette, n’a, comme les autres, rien vu dans 38 Témoins, de Lucas Belvaux et partage la vedette avec Carmen, une jeune bonobo, dans le film de Jean-Pierre Limosin.

Concluons rapidement avec Robert Redford en Great Gatsby, la très belle adaptation de Fitzgerald signée Jack Clayton, avec Jamie Foxx en Django Unchained, de Tarantino, et avec John Cassavetes, dont le cycle se poursuit. Nous y reviendrons la semaine prochaine. Dernier mot, comme d’habitude, pour L’Enfance de l’Art et sa séance dominicale. Ce sera pour La Colline aux Coquelicots, de Goro Miyazaki, qui a hérité du talent graphique de son père, le célèbre Hayao.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.