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L'Édito

Un demi-siècle (ou presque) de cinéma.

L'Édito

Un demi-siècle (ou presque) de cinéma.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Trois cycles, qui, de façon non exhaustive, balayent une cinquantaine d’années de cinéma. Au rayon événements, vendredi La Main au Collet, un charmant Hitchcock présenté par la non moins charmante Lise Brisson, compagne de notre cycle Les Années 50 au cinéma en collaboration avec le Palais Galliera de la mode. A suivre, dimanche à 20h, une séance de Seconds, de Frankenheimer, présentée par le distributeur Marc Olry, puis lundi un Ciné-Club Louis Lumière, en présence du chef opérateur Jean-Louis Vialard pour nous commenter Tropical Malady d’Apichatpong Weerasethakul. Fin des festivités mardi, avec un Ciné-Club Positif, lors duquel nous verrons Zelig, sublime pamphlet de Woody Allen, présenté par Louise Dumas. Côté cycle, nous avons les deux de la semaine dernière, le premier consacré à Nicholas Ray, le deuxième, qui s’est étoffé, à Vincente Minnelli, plus un nouveau pour revoir certains films de Sergio Leone. Si vous ajoutez à ça nos rescapés des précédentes programmations (L’Incident et Die Hard), vous verrez bien que la semaine est effectivement chargée, et qu’elle traverse un petit siècle de cinéma.

A tout seigneur, tout honneur, et respectons la chronologie avec Sir Alfred Hitchcock, dont La Main au Collet représente le cycle Les Années 50 au cinéma du vendredi soir. Lise Brisson, Responsable des événements au Palais Galliera, qui organise une remarquable exposition sur la mode de ces mêmes années, présentera ce film chic, où un voleur de charme – Cary Grant – écume les palaces de la Côte d’Azur. L’insaisissable cambrioleur sera toutefois rattrapé par l’amour, qui prend les traits d’une Grace Kelly prête à tout. Un Hitchcock d’une grande élégance formelle et colorée, qui plonge les spectateurs dans l’âge d’or de la Riviera. Bref, un régal.
Couronné à Cannes en 2010 pour Oncle Boonmee, Apichatpong Weerasethakul  est le plus célèbre des cinéastes thaïlandais. 6 ans plus tôt, il avait réalisé Tropical Malady (soit สัตว์ประหลาด, en thaïlandais), deuxième volet d’une trilogie sur le sexe et l’effroi, comme dirait Pascal Quignard (qui a écrit un remarquable essai portant ce titre). Tropical Malady est lui-même scindé en deux parties. La première, toute en douceur, évoque les amours gays et platoniques de deux jeunes garçons. Lorsque l’un d’eux disparaît, l’autre part le rechercher dans la jungle, et débute la seconde partie, inquiétante. Lors du Ciné-Club Louis Lumière de lundi soir, Jean-Louis Vialard, l’un des chefs opérateurs du film, viendra nous parler du tournage et du travail de Weerasethakul.

Le lendemain, mardi donc, autre rendez-vous, cette fois avec le Ciné-Club Positif. Louise Dumas, jeune rédactrice de notre revue de cinéma préférée, viendra nous montrer Zelig, et animer le débat à suivre. C’est toujours un plaisir de revoir la fable de Woody Allen sur son personnage caméléon qui traverse l’histoire et les histoires. Prouesse technique et conte phylosophico-psychanalytique, Zelig est l’un des films les plus étonnants de son malicieux auteur, qui prend un immense plaisir à se mettre en scène dans la peau de tout un tas de personnages. Et en plus, c’est drôle !
Dans le sillage de la ressortie de We Can’t Go Home Again, son testament cinématographique, nous poursuivons notre cycle Nicholas Ray, avec notamment l’extraordinaire Johnny GuitarLes Amants de la Nuit, ses brillants débuts en série B, et quelques autres films.

De son côté, notre Cycle Vincente Minnelli prend de l’ampleur. Nous présentons une douzaine de films de ce maître de la comédie musicale (Yolanda et le VoleurTous en Scène ou Le Pirate), mais pas que. Minnelli fut aussi un subtil portraitiste (Les EnsorcelésLa Vie Passionné de Vincent Van Gogh), un fin adaptateur de classique (Madame Bovary), un solide auteur de drame (Quinze Jours Ailleurs) et un remarquable pilote de comédies (Il faut Marier Papa).

Ces deux cycles sont rejoints par un troisième, consacré à Sergio Leone, qui annonce une grande ressortie le mois prochain. On en reparlera. En attendant, trois opus du beau Serge : un péplum, Le Colosse de RhodesIl était une fois en Amérique, une page d’histoire de la pègre, et Il était une Fois la Révolution, mexicaine et explosive saga.
Avant de conclure, redisons que  Marc Olry nous présentera Seconds dimanche à 20h, et que L’Incident, de Larry Peerce, et Die Hard, de John McTiernan, sont toujours à l’affiche.

Quant à l’Enfance de l’Art, elle nous emmène vers la délicieuse et gentille folie de Mon Oncle de Jacques Tati.

Bonne semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.