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L'Édito

Bienvenue en 2012

L'Édito

Bienvenue en 2012

Chères spectatrices, chers spectateurs,
C’est Martin Scorsese qui va nous souhaiter une bonne année, avec Hugo Cabrett, sa nouvelle féérie cinéphilique en 3D, et dix autres de ses films, moins destinés au jeune public. A ses côtés, une séance du Cinéma Club avec le formidable Privé d’Altman, La Mouche de David Cronenberg, toujours aussi effrayante, quelques perles rares de Jerzy Skolimowski, et des projections dites « scolaires » mais ouvertes à tous les publics.

Après le Club Louis Lumière de mardi 3, c’est au tour du Cinéma Club de faire sa rentrée pour 2012. Le 10, les Anciens des grandes écoles se retrouveront autour de l’enquête du Privé (The Long Goodbye), film réalisé en 1973 par Robert Altman. Elliott Gould, magnifique de désinvolture rusé, interprète le détective Marlowe, inventé par Chandler et créé à l’écran par Bogart. L’enquête est, comme toujours, assez confuse, mais le spectacle est savoureux. L’on prendra donc un grand plaisir à écouter Michel Etcheverry, spécialiste du cinéma américain et auteur de Cent Ans d’Aller au Cinéma, présenter la séance et organiser le débat qui suivra la projection. Un bonheur n’arrivant jamais seul, les causeries se poursuivront autour d’un verre au Grand Bar.

Nos plus fidèles spectateurs se souviennent que, entre le Grand Action et Scorsese, c’est une histoire d’amour et de fidélité. Depuis Aviator en 2005, nous avons projeté tous les films de ce cher Marty. Il eut donc été incongru qu’Hugo Cabret ne soit pas au rendez-vous sur nos écrans. D’autant que, pour son premier film en relief, Scorsese méritait bien notre procédé de projection Panavision. On ne va pas vous résumer encore le film – l’histoire d’un jeune orphelin qui rencontre le vieux Méliès retiré des affaires -, ni même insister encore sur la beauté féérique des images, l’intelligence du propos ou la justesse de l’interprétation. Non. La seule chose à vous dire, c’est que, pour une fois, vous pouvez partager le génie de Martin Scorsese avec votre progéniture (et lui faire découvrir celui de Méliès par la même occasion). Car pour le reste de sa filmo, attendez que vos enfants soient en âge d’absorber la violence constitutive du cinéma de ce bon Martin. Violence mafieuse dans Casino ou les Affranchis, violence psychiatrique dans Les Nerfs à Vif ou Shutter Island, violence pugilistique dans Raging Bull, ou psychologique dans Alice n’est plus Ici et Who’s that Knocking at my Door. Tout de même, dans la rétrospective que nous consacrons à Scorsese, il y a quelques films où l’on ne s’entretue pas trop. Dans la comédie jazzicale New York New York, De Niro et Liza Minelli jouent une délicieuse partition (non dénuée de conflit et de prise de stupéfiant), dans After Hours, l’on découvre la face cachée de New York, et dans La Valse des Pantins (King of Comedy), extraordinaire comédie acide, que la vie de comique n’est pas toujours facile. Il n’empêche que, en famille, on vous conseille tout de même Hugo Cabret.

De la même manière et toujours pour ne pas heurter le jeune public, épargnez lui La Mouche, génial cauchemar filmé par Cronenberg (assez doué dans le genre), et aussi les films de notre cycle Skolimowski, qui risquent de passer largement au dessus de nos chères têtes blondes (ou brunes d’ailleurs). Heureusement que les vacances sont terminées ! Notre cycle Skolimowski court de 1967, avec Le Départ, d’ailleurs un faux départ pour un fétichiste de la voiture, à Essential Killing, son dernier opus qui raconte l’emprisonnement et l’évasion d’un taliban, superbement interprété par Vincent Gallo. Entre les deux, vous pourrez voir Deep End, dont nous avons déjà longuement parlé, le formidable Travail au Noir qui l’a fait connaître du grand public, et Quatre Nuits avec Anna, une très étrange histoire d’amour réalisée en Pologne en 2008.

Terminons cette première lettre de 2012 avec une séance scolaire, mais ouverte à tous, du Pigeon, excellente comédie de Mario Monicelli avec un Gassman énorme, et avec celle de l’Enfance de l’Art qui nous entraîne dans l’Ouest américain, à la poursuite de La Prisonnière du Désert, de John Ford.
L’équipe du Grand Action a t-elle souhaité la bonne année ? Pas encore, mais maintenant c’est fait.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action