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L'Édito

Il était une fois les fêtes du cinéma.

L'Édito

Il était une fois les fêtes du cinéma.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
Nous n’allons pas vous laisser plus longtemps dans l’expectative et décrypter ce titre abscons. Le « il était une fois », c’est pour saluer notre nouvelle programmation consacrée à Sergio Leone, qui annonce la prochaine réédition sur copie neuve de Il était une Fois dans l’Ouest. Quant aux fêtes du cinéma, elles sont nombreuses. Il y a d’abord LA fête du cinéma, qui célèbre l’été du 26 juin au 2 juillet. Pendant cette période, chaque place achetée donne droit à un pass, et à l’accès à toutes les séances suivantes pour 3 € seulement. La grande fête du cinéma, c’est évidemment le festival de Cannes, auquel notre Cycle d’Or rend hommage en proposant une large sélection de palmes d’Or. Et la fête du cinéma, c’est aussi le Sexy International Paris Film Festival (SIPFF), qui se tiendra au Grand Action de jeudi à dimanche.
Gonflé, arty, étrange, ce SIPFF est un ovni. Et c’est pour cela que le Grand Action est heureux de l’accueillir. Pendant 4 jours, des films courts sur le sexe et l’érotisme, mais surtout sur l’amour et la relation vont se succéder sur nos écrans. Certains sont drôles, d’autres tragiques, certains sont émouvants, décalés, parfois dérangeants, toujours intéressants, car ces sujets universels sont, pour les auteurs de cinéma, un champ infini d’expérimentations. Réalisateurs chevronnés ou débutants, cinéastes du réel ou de l’animation, visions de femme ou regards d’homme, il y aura un peu de tout pendant ces 4 journées un peu folles où le Grand Action se pare de rose comme un boudoir. Mais n’allez pas croire que ce festival n’est qu’un prétexte à la gaudriole. C’est aussi un vrai festival, décontracté certes, mais avec un jury, des prix, et d’abord de la qualité dans les œuvres montrées. Rendez-vous sur le site www.sexyfilmfestparis.com pour tout savoir sur le programme.

Il était une fois, c’est l’emblème partagé des contes de fées et de Sergio Leone. Et nous ne voyons pas d’autre point commun entre eux. Nous avions, l’été dernier, déjà eu le plaisir de vous proposer de revoir les œuvres baroques, novatrices et violentes de l’inventeur du western spaghetti. Nos amis de Carlotta ont rééditent une copie neuve Il Etait une Fois dans l’Ouest, film fondateur du mythe Leone. Ne vous emballez pas, elle ne sera disponible qu’en juillet. Mais, pour réviser vos classiques et vous préparer à l’événement, nous ressortons cette semaine Le Bon, la Brute et le Truand, et Pour Quelques Dollars de Plus, deux fameux exemples du savoir faire léonesque.

Outre l’indéboulonnable Shutter Island, dernier film de Martin Scorsese, le reste de la programmation poursuit l’exploration des palmés cannois des précédentes éditions du festival. Nous retrouverons, dans notre Cycle d’Or de la semaine, du cinéma américain de qualité, à l’image de Elephant, la vision onirique et grave qu’a eu Gus Van Sant de la tuerie de Columbine, l’autre tuerie, chevaleresque, rédemptrice et scorsesienne, d’un Taxi Driver new yorkais, les facéties incorrectes des médecins militaires de M.A.S.H, de Robert Altman, et les errances dramatiques et dramaturgiques du scénariste Barton Fink, inventé par les frères Coen. Côté britannique, ont été couronnés à Cannes Secrets et Mensonges, belle comédie dramatique familiale de Mike Leigh, et le Vent se Lève, tragédie irlandaise de Ken Loach. Blow Up, enquête esthétique dans le swinging London d’Antonioni, crée un pont en l’Angleterre et l’Italie, qui a été légitiment distingué à de nombreuses reprises, via Rosselini et Rome, ville Ouverte, Visconti et son Guépard ou Fellini et sa Dolce Vita. Pour la suite de ce Cycle d’Or, nous constaterons que Cannes est vraiment un festival international : départ de l’ex-Yougoslavie Underground de Kusturica, crochet par l’Allemagne inquiétante du Ruban Blanc, de Michael Haneke, séjour d’une Éternité et Un Jour dans la Grèce de Théo Angelopoulos, détour par l’Iran au Goût de la Cerise de Kiarostami, envol pour une Leçon de Piano donnée par Jane Campion en Australie, et retour en drame, en chansons, en couleurs et en France, pour les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy.
Dimanche à 14h, l’Enfance de l’Art proposera au jeune public Kié la Petite Peste, délicieux dessin japonais d’Isao Takahata.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action