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L'Édito

Levers de poings et de soleil

L'Édito

Levers de poings et de soleil

En 1940, le roman Les Raisins de la colère de John Steinbeck, prix Pulitzer et numéro un des ventes en librairies l’année précédente, est adapté au cinéma. Le film reste constamment cité parmi les meilleurs du cinéma américain, et le livre est conservé à la prestigieuse Bibliothèque du Congrès des États-Unis, pour son « importance culturelle, historique ou esthétique ».
On a souvent taxé le vieil Hollywood de ne songer qu’à divertir le public (that’s Entertainment !), Les Raisins de la colère, réalisé par John Ford, en est un brillant contrexemple, s’attelant à montrer avec réalisme et empathie les victimes de la Grande dépression des années trente. 
Henry Fonda, digne et sobre, est l’inoubliable Tom Joad, poussé avec sa famille sur les routes, comme des milliers d’autres déshérités, chassés de chez eux par les banques propriétaires de leurs terres. Ford aimait s’entourer d’une troupe d’acteurs fidèles. Outre Fonda qui avait été son « Young Mr Lincoln », on retrouve avec plaisir toute une galerie de « gueules fordiennes » dans les seconds rôles, interprètes savoureux et pleins d’humanité. Présenté dans une superbe copie restaurée, le film rend pleinement justice au grand chef opérateur Gregg Toland. Rappelez-vous, celui-là même qui, la même année, signa l’image d’un autre chef d’œuvre en noir et blanc : Citizen Kane.

Cette semaine marque également le lancement de la saison 2019 du Ciné-Club Univers Convergents – Sciences, Fictions, Sociétés, proposé par l’Institut Henri Poincaré. Lundi à 19h30, l’IHP nous propose 16 Levers de soleil, un documentaire de Pierre-Emmanuel Le Goff dans lequel nous verrons Thomas Pesquet évoluer parmi les étoiles. La projection sera suivie d’un débat en présence du réalisateur et de la prestigieuse  marraine de cette séance, Claudie Haigneré, spationaute et ambassadrice de l’European Space Agency. 
Signalons à l’attention des nombreux habitués de ce ciné-club que cette séance, gratuite, aura lieu exceptionnellement un lundi, les réservations se faisant sur le site de l’IHP Vous pourrez en arrivant acheter un ticket cocktail si vous souhaitez nous rejoindre au Grand Bar après la séance.

Pour se remettre des températures hivernales, rien de tel qu’une – et pourquoi pas deux, trois ou plus ! – comédie(s). Voilà pourquoi nous reprenons notre cycle du début d’année, Comédies US contemporaines et y retrouvons nos héros potaches et déjantés, nos adultes restés enfants. Autant de façon de faire rire que de réalisateurs, chacun reconnaissable à son style humoristique, qu’il soit cartoonesque, romantique, poétique même ! The Big Lebowski et Burn After reading de Joel et Ethan Coen, Cecil B. Demented et Polyester de John Waters, Mort sur le grill de Sam Raimi, 40 Ans : mode d’emploi de Judd Appatow, La Vie Aquatique de Wes Anderson, Mes Meilleures amies de Paul Feig.

Nos précédentes sorties étant encore à l’affiche, vous pourrez rire avec 7 ans de réflexion de Billy Wilder et Airplane ! du trio ZAZ, frissonner avec Les Chasses du comte Zaroff d’E.B.Schoedsack et I.Pichel, New-York 1997 et Prince des ténèbres de John Carpenter, être déstabilisé par Festen de Thomas Vinterberg, et enfin vous réjouir avec Breaking Away de Peter Yates.

Nous terminons avec deux films au programme de L’enfance de l’art : Ernest et Célestine en Hiver, le dessin animé de Julien Chheng et Jean-Christophe Roger et Les Aventures de Pinocchio. Dans ce film signé Luigi Comencini, les enfants retrouveront avec joie la marionnette devenue humaine, et les parents la belle Gina Lollobrigida.

Belle semaine,

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.