Scroll down
L'Édito

Téléramons.

L'Édito

Téléramons.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Comme chaque mois de janvier, le Festival Télérama nous invite à voir ou revoir les meilleurs films de l’année précédente à un tarif préférentiel. Merci Télérama ! Ces séances de rattrapage n’empêchent pas nos succès en cours – To live and die in L.A. et Manchester by the Sea – de poursuivre leur carrière.

En 1947, Georges Montaron, journaliste, ancien résistant mais toujours militant et chrétien de gauche, fonde un magazine culturel avec pour ambition « d’aider ses lecteurs à mieux organiser leurs loisirs ». Ce Radio-Loisirs, l’ancêtre de notre Télérama (il prendra ce nom, contraction de télévision, radio et cinéma en 1960), bénéficie des brillantes plumes de la rédaction de Témoignages Chrétiens dont il est issu (François Mauriac, Michel de Saint-Pierre…). Si, passé en 2003 sous le giron du Monde, l’hebdomadaire s’est « laïcisé », il a gardé ses qualités rédactionnelles, sa sagacité pluriculturelle et ses critiques pertinentes. C’est donc en toute confiance que l’on peut aller voir les films du Festival Télérama qui, indubitablement, ont marqué 2016. Ainsi Café Society, chronique Allenienne cruelle et délicate qui ouvrit le Festival de Cannes, ou Julieta, l’Almodovar sur les rapports mère-fille qui y fut présenté. Dans Midnight Special, le toujours passionnant Jeff Nichols suivait la fuite d’un enfant élu, alors que dans Aquarius, le Brésilien Kleber Mendonça Filho faisait le portrait d’une anticonformiste dans un immeuble de Recife. Nous pourrons aussi voir le touchant  Frantz, de François Ozon, Elle, doublement couronné aux Golden Globes, où Verhoeven offre un rôle en or à Isabelle Huppert, et Toni Erdmann, l’excellente surprise du cinéma allemand, aussi drôle qu’intelligente, signée Maren Ade.
Le Festival Télérama proposait aussi de choisir l’un des films marquants des dernières années et nous avons retenu De Battre mon cœur s’est arrêté, de Jacques Audiard, sans doute le plus beau rôle dramatique de Romain Duris.

En marge de ce festival 2016, c’est 1985 que célèbre To live and die in L.A., polar phare de cette an là. William Friedkin est aux manettes de cette traque survitaminée d’un ingénieux faussaire par un flic obsessionnel et radical. Autant dire que ça dépote, autant que French Connection et Cruising, les deux rescapés de notre Cycle Friedkin qui accompagne cette réédition sur copie neuve.

Il sera sans doute au Festival Télérama de janvier prochain mais, en attendant, Manchester by the Sea est toujours à l’affiche cette semaine. Kenneth Lonergan a écrit et mis en scène une histoire puissante – celle d’un homme détruit par ses négligences du passé – et qu’un autre drame ramène sur le lieu de sa tragédie, un charmant port du Massachusetts qui donne son titre au film. Casey Affleck y est parfait.

Freaks, le mythique Tod Browning sur les monstres du Barnum, conserve quelques séances, et l’Enfance de l’Art clôt cette lettre avec, mercredi, Monsieur Bout-de-Bois, dessin animé de 30 mns adapté d’un livre des Editions Gallimard, et, dimanche, Avril et le monde truqué, où Franck Ekinci et Christian Desmares animent l’univers de Tardi dans une enquête des années 40.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du GA