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L'Édito

La rentrée invisible.

L'Édito

La rentrée invisible.

Chères spectatrices, chers spectateurs, Certes, les vacances sont terminées, les cartables presque bouclés et le chemin du travail retrouvé. Mais il reste un peu de mystère au cinéma pour oublier la rentrée avec l’Homme Invisible. Et pour les réfractaires au cinéma fantastique, le cycle Lumet continue, ainsi que le reprise de l’Affaire Thomas Crown, troublant polar de Norman Jewison avec le couple mythique Steve McQueen-Faye Dunaway. L’Affaire est projetée tous les soirs à 22h dans notre salle panoramique.

Le fantastique est pratiquement né avec le cinéma grâce à Georges Mélies. Mais il a pris tournure en Europe, avec l’Expressionnisme Allemand, et aux Etats-Unis dans les années 20. En 1930, alors que le cinéma vient de devenir parlant et que l’Amérique subit la crise économique, les grands Studios cherchent à dérider le public. Certains travaillent le burlesque, d’autres le film d’aventure ou la comédie. Le Studio Universal lui, relance la mode du fantastique en produisant le Dracula de Tod Browning, interprété par Bela Lugosi. Carl Laemme, producteur précurseur du genre chez Universal, cherche un remplaçant à Browning parti à la MGM (Metro Goldwin Mayer). Ce sera un homme venu du théâtre, James Whale qui, grâce à la présence de Boris Karloff, réalise un inoubliable et gothique Frankenstein. Deux ans plus tard, Laemme et Whale replongent dans la littérature européenne pour adapter un autre grand roman : l’Homme Invisible d’Herbert Georges Wells. Nouveau grand succès, dû, entre autres, à la formidable présence en pointillés de Claude Rains, et aux effets spéciaux signés John Fulton. Après King Kong, Freaks, La Chasse du Comte Zaroff, et quelques suites moins heureuses de précédents succès (la Fiancée de Dracula ou Frankenstein et la Momie), le fantastique retombera un peu dans l’oubli dès 1935, et seule la Série B en voudra encore, parfois avec brio (citons La Féline de Jacques Tourneur). Il faudra attendre les années 50 et 60 pour qu’il renaisse sous une autre forme : la science-fiction et la peur du futur.

Dès la semaine prochaine, nous consacrerons un festival à ce cinéma fantastique des années 30 avec bon nombre des films cités plus haut. Mais avant la semaine prochaine, il y a celle-ci et la suite de notre programme « N’oubliez pas vos Lumet », consacré à quelques-uns des grands films de Sidney Lumet. Cinéaste iconoclaste, Lumet a débuté grâce à un film de procès, 12 Hommes en Colère, un genre dont il est devenu un des maîtres. Mais loin de s’enfermer dans une case, le grand Sidney a touché au polar (Piège Mortel ou le Gang Anderson, avec Sean Connery et le tout jeune Christopher Walken ou encore Le prince de New-York, au drame psychologique (A La Recherche de Garbo, ou l’Homme à la Peau de Serpent) ou à l’attaque politique. L’extraordinaire vitalité de ce jeune cinéaste de 84 ans lui a permis de réaliser un film l’année dernière : 7h58 ce Matin là. C’est bien la moindre des choses que de lui rendre un hommage.

Et n’oublions pas aussi d’en rendre un à l’Enfance de l’Art qui, comme chaque mercredi à 14h, nous propose un grand film. Cette semaine, ce sera le Pirate, un virevoltant film musical de Vincente Minelli avec Judy Garland et Gene Kelly. Très belle semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy
L ‘équipe du Grand Action