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L'Édito

Cycles de transition.

L'Édito

Cycles de transition.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Outre le Ciné-ma Russie de jeudi à 19h30, cette semaine est relativement calme, comme un lien entre deux temps forts, qu’incarnent nos deux cycles. Celui consacré à William Friedkin, qui accompagnait la ressortie sur copie neuve de To live and die in L.A. se termine, alors que commence le Cycle Jeff Nichols, une « intégrale » de l’auteur-réalisateur qui annonce la sortie prochaine de Loving, son dernier film. Par ailleurs, Manchester by the Sea, magnifique chronique du malheur et de l’impuissance de Kenneth Lonergan, et Freaks, la monstrueuse parade de Tod Browning, conservent quelques séances.

Soirée historique jeudi 19h30 avec un Ciné-ma Russie qui nous plonge dans le cinéma russe avant-gardiste des années 20. Certains des représentants de ce courant fuirent le soviétisme ambiant, et trouvèrent refuge au Studio Pathé de Montreuil, où Max Linder avait précédemment fait quelques tours de caméra. Les productions Albatros, du nom du bateau sur lequel ses fondateurs avaient quitté Yalta, permirent à des compatriotes venus de l’ex-empire de Russie – mais aussi à René Clair et Jean Renoir – de travailler. Yvan Mosjoukine est de ceux là et y réalisa, en 1923, le film onirique que l’association franco-russe nous propose. La projection en ciné concert du Brasier Ardent sera précédée de Albatros, debout malgré la tempête, un documentaire que Jérôme Diamant-Berger a consacré au studio. Nous pourrons souffler entre les deux films grâce à Bruno qui nous attend armé d’un cocktail au Grand Bar.

Polar emblématique et clinquant des années 80, To live and die in L.A., demeure, 40 ans après sa sortie, toujours aussi spectaculaire. Sa ressortie fut l’occasion d’organiser un Cycle Friedkin, vieux monsieur indigne qui n’a rien perdu de sa vivacité et de son acidité. Pour preuve, outre French ConnectionCruisingL’Exorciste ou Sorcerer, on pourra aussi voir son récent Killer Joe, le flic très décapant qu’incarnait par Matthew McConaughey en 2013.

Ce formidable acteur est aussi à l’affiche de Mud, l’un des films du Cycle Jeff Nichols qui arrive cette semaine. Voici l’opportunité de revoir l’intégralité de la filmographie d’un des réalisateurs les plus intéressants de sa génération, dont Michael Shannon reste le comédien fétiche. Ainsi, il prend part à la terrible violence familiale de Shotgun Stories, s’angoisse sur l’apocalypse dans Take Shelter, et fuit désespérément pour sauver son étrange fils dans Midnight Special.  La famille menacée est l’un des grands thèmes de Nichols. Il le décline brillamment dans Loving, son film à venir qui dénonce la politique de ségrégation américaine des années 50. Un sujet redevenu d’une brûlante actualité outre-Atlantique…

Clôturons comme à l’accoutumée cette lettre avec l’Enfance de l’Art. Mercredi, on mordra avec Rox et Rouky, un Disney canin (oui, le renard appartient à la famille de canidés) et dimanche, on embarquera avec Laurel et Hardy en croisière, un burlesque nautique (oui, le gros et le petit nous mènent en bateau).

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du GA