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L'Édito

Comme une rumeur…

L'Édito

Comme une rumeur…

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Le cinéma adore les bruits qui courent, porteurs d’indiscrétions douteuses, de scandales éventuels, de révélations assassinent. A la ville comme à l’écran, le 7e Art se délecte des possibles de la rumeur. Il en fait parfois des films, à l’image de William Wyler qui réalisa La Rumeur, avec Audrey Hepburn et Shirley MacLaine, que nous vous présentons lors d’une soirée spéciale jeudi.
Par ailleurs, notre programme consacré à Sidney Lumet, avec toujours A Bout de Course en vedette, et notre festival Hollywood vu par Hollywood poursuivent leur carrière.

William Wyler est né en 1902 à Mulhouse, ville alors allemande, avant de s’envoler pour Hollywood avec Carl Laemmle, fondateur d’Universal et cousin de sa mère. Sous les auspices d’Oncle Carl, il débute comme réalisateur en 1925, gagne ses galons et obtient son premier grand succès avec les Hauts du Hurlevent en 1939. Rival de John Ford, soutenu ou décrié par la critique, Wyler obtient trois Oscar, dont le dernier pour Ben-Hur en 1959. Changeant radicalement de genre, il signe trois ans plus tard la Rumeur (Children’s Hour), un drame théâtral et intimiste où deux amies, directrices de l’institution de jeunes filles d’une petite ville, sont soupçonnées d’homosexualité. Pour donner corps à ce projet audacieux pour l’époque, il fait appel à deux stars : Shirley Maclaine et Audrey Hepburn. Audrey Hepburn (Belge d’origine) avait connu l’un de ses plus grands succès avec Wylder (Vacances Romaines) et, 16 ans après sa mort, incarne une élégance particulière, bien éloignée des canons hollywoodiens. C’est sans doute pour cette raison que l’éditeur Scope (celui de la revue Positif) a choisi de consacrer le premier ouvrage de sa série Jeux d’Acteurs à la délicate et délicieuse Audrey. Il sera présenté jeudi soir, lors d’un débat animé par Michel Cieutat et Christian Viviani, co-auteurs du livre. La projection de la Rumeur, dont nous devons la ressortie à la ténacité du tout jeune distributeur Lost Films, précédera le débat et sera suivi d’un cocktail. Ce sera à 20h et n’oubliez pas de réserver.

Ce n’est pas une rumeur, nos deux festivals restent à l’affiche. Sidney Lumet tient la salle panoramique avec, outre A Bout de Course, d’autres jalons de sa longue et brillante carrière comme à la Recherche de GarboDans l’Ombre de Manhattan ou ses deux films les plus récents Jugez moi Coupable et 7h58 ce Samedi-là. On retiendra aussi les polars de Lumet comme le Prince de New Yorkle Gang AndersonPiège Mortel, ou Serpico, un flic incarné par Al Pacino, vedette du prochain numéro de Jeux d’Acteurs. Nous vous en reparlerons lors de son lancement.

En salle Club, Hollywood fait son cinéma avec une sélection de films où la plus grande fabrique d’images du monde s’est observé, avec humour, cynisme et recul. Nous reviendrons sur la carrière de La Comtesse aux Pieds Nus, évoquée lors de son enterrement par son pygmalion de metteur en scène et filmée par Mankiewicz, sur la descente aux enfers d’un producteur dans les Ensorcelés de Vincente Minnelli, et sur la vie d’Ed Wood, « le plus mauvais cinéaste de tous les temps » vue par Tim Burton. Nous danserons dans Chantons sous la Pluie, de Stanley Donen et Gene Kelly, exploserons de rire devant la prestation d’un comédien catastrophique dans The Party, de Blake Edwards, et chercherons, entre animation, prise de vue et avalanche de gags, Qui veut la Peau de Roger Rabbit.

Quelques lignes encore pour notre cher jeune public qui, cette semaine, peut avoir l’âge qu’il veut. En effet, les années n’ont aucune prise sur les Temps Modernes, un des mythiques Chaplin, et l’on peut prendre du plaisir à tout âge devant la version animée du très intelligent Persepolis de Marjane Satrapi, proposé par l’Enfance de l’Art mercredi et samedi à 14h.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Actio