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L'Édito

L'Édito

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Derrière tous ces noms échappés de quelques uns des plus grands films hollywoodiens des 50 dernières années, se cachait un producteur, metteur en scène, scénariste mais surtout un acteur exceptionnel : Paul Newman, dont le regard bleu pur s’est éteint ce week-end.

S’il prend légitimement la vedette de notre programme cette semaine avec la réédition sur copie neuve de Luke la Main Froide, Monsieur Newman ne doit pas faire oublier la reprise des jeudis de l’INREES, avec Gerry de Gus Van Sant, ni l’Escalier Interdit, une réponse par anticipation à l’Entre les Murs de Laurent Cantet, ni notre festival Le Bonjour d’Alfred avec certains des meilleurs Hitchcock.

Au-delà de sa brillante carrière cinématographique, Paul Newman mena une vie riche et engagée. Si l’on connaît sa passion pour la course automobile (il obtint même une deuxième place aux 24 heures du Mans en 1979), on sait moins qu’il fit campagne aux côtés des Démocrates, qu’il milita pour le désarmement nucléaire, et qu’il créa une marque de sauces de salade dont les recettes alimentaient des œuvres caritatives : aides aux enfants cancéreux et lutte contre la toxicomanie.

Le Grand Action souhaitait rendre hommage à cet homme de bien, que vous avez pu revoir cet été dans le Verdict, de Sydney Lumet. Nous avons donc bouleversé notre programmation pour projeter Cool Hand Luke (Luke la Main Froide). Dans ce film de 1967 co-signé Stuart Rosenberg et Donn Pearce (c’est une adaptation de son roman éponyme), Newman est un petit délinquant enfermé qui, soumis à l’inhumanité de la prison, se rebelle contre l’autorité. Sa belle prestation lui valut deux nominations, aux Oscar et aux Golden Globe. Quelle meilleure façon de saluer un grand comédien que de venir le voir, sur copie neuve et écran panoramique ?

Les acteurs disparaissent mais, « show must go on » comme on dit là bas. Le show, c’est d’abord celui qu’élèves et professeurs se jouent mutuellement. À New York dans les années 60 comme à Paris en 2008, la confrontation n’est pas facile, et la jeune prof de l’Escalier Interdit devra mener bien des combats sur plusieurs fronts. Le réalisateur Robert Mulligan suit de près la jolie Sandy Dennis dans son exercice d’équilibriste en milieu scolaire et en tire un film attachant qui répond aimablement à celui de Cantet.

Outre la disparition de Newman, l’événement de cette semaine au Grand Action, c’est la rentrée des jeudis de l’INREES. Nos amis chercheurs de l’extraordinaire ont choisi de débuter la saison avec Gerry, la quête mystérieuse de deux amis dans le désert, filmée par Gus Van Sant. Rendez-vous jeudi à 20h.

Dans un registre « grands classiques », Monsieur Hitchckock nous passe le Bonjour d’Alfred, avec une sélection de son œuvre : SoupçonsLes OiseauxPas de printemps pour Marnie, et quatre autres incontournables du Maître du suspense.

Enfin n’oublions pas L’Homme Invisible, qui disparaîtra bientôt de notre programme, ni la Captive aux Yeux Claires, sublime western de Howard Hawks que l’Enfance de l’Art a la bonne idée de ressortir mercredi à 14h.

Bonne semaine.

* (Dans l’ordre, les films d’où sont issus les personnages : Le Gaucher, La Chatte sur un Toit Brûlant, Exodus, L’Arnaqueur et La Couleur de l’Argent, Luke la Main Froide, Butch Cassidy et le Kid, l’Arnaque, Le Verdict, et Les Sentiers de la Perdition, sa dernière apparition en 2002)