L’amour toujours.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Mercredi, Amour, le deuxième volet de la Trilogie d’Oslo de Dag Johan Haugerud, arrive sur nos écrans. Il rejoint Rêves, sorti la semaine dernière, et annonce Désir, que l’on verra dans huit jours. Ce formidable et délicat trio de films occupera tout notre mois de juillet, aux côtés de nos récents succès, notamment Sous hypnose, la très décalée comédie d’Ernst de Geer, et le Voyage au bord de la guerre, documentaire de création tourné en 16 mm par Antonin Peretjatko dans l’Ukraine attaquée par la Russie.
En trois films, Dag Johan Haugerud explore le couple, les sentiments, la sexualité, le genre, et casse la norme sociétale de la famille traditionnelle pour prôner la liberté d’aimer, qui l’on veut et comme on veut, en inventant sa manière de la vivre. Dans Rêves, on suivait l’attirance d’une jeune étudiante pour l’une de ses professeures à travers le récit intime qu’elle livrait à son journal. Dans Amour, une femme médecin urologue (la partie la plus intime de l’anatomie humaine), hétéro célibataire et flottante sentimentalement, partage ses impressions et ses expériences avec un bel infirmier gay, qui vit simplement au gré de ses désirs et de ses « crushes » sur les applis. Leurs conversations et leur rencontres les conduisent vers des territoires non balisés et un romantisme terriblement contemporain. Si les trois films d’Haugerud parlent essentiellement d’amour et de sexe, le réalisateur, soucieux de ne pas fausser la réalité de l’acte par sa représentation, ne le filme jamais. Une pudeur qui préserve un certain mystère, une distance, mais ne l’empêche pas de toucher du doigt la justesse des désirs et des sentiments. Subtilement dialogué, mis en scène avec une certaine élégance dans la belle lumière de Norvège, Amour dresse un double portrait complexe et riche des passions, des attirances et de la confusion dans laquelle baignent parfois nos relations intimes. Intelligents et tout en finesse, les trois films de la Trilogie d’Oslo sont des entités indépendantes mais complémentaires.
Également venu de Scandinavie – où s’écrit un cinéma résolument moderne, à l’image du festival Visions Nordiques qu’accueille le Grand Action – Sous hypnose mérite aussi votre attention. Jeune auteur-réalisateur, Ernst de Geer impose un style très particulier à l’histoire d’un couple qui confronte son idée entrepreneuriale au monde faussement bienveillant des pépinières de start-ups.
The Phoenician Scheme, le truculent dernier Wes Anderson, ainsi que la délirante comédie Rumours, les très Cronenberguiens Linceuls, et la joyeuse parade de Festa Major conservent l’affiche. Tout comme les onze films de notre Hommage à David Lynch.
On termine comme toujours avec l’Enfance de l’Art qui pour le début des vacances nous propose trois séances. La première mercredi à 10h30 pour Le Gruffalo, gentil monstre de Jakob Schuh et Max Lang, la deuxième jeudi à 10h30 avec de Petits contes sous l’océan, programme de cinq charmants dessins animés enfantins, et la dernière avec Mon Ami robot, drôle de comédie animée de Pablo Berger (Dimanche 14h).
Joli début juillet.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action