Scroll down
L'Édito

Salle Paul Vecchiali

L'Édito

Salle Paul Vecchiali

Chères spectatrices, chers spectateurs, 

Nous avons décidé de donner à notre troisième salle le nom de Paul Vecchiali, doyen des cinéastes français en activité, en raison de l’exemplarité de son parcours. Toujours en toute indépendance, et vous savez à quel point, au Grand Action, nous sommes attachés à l’indépendance.

L’inauguration de « sa salle » accompagne la sortie du dernier opus de Paul, Pas… De quartier, que l’équipe du film viendra nous présenter mercredi. L’autre moment fort de la semaine aura lieu jeudi avec le double programme fantastique du Ciné-club ESEC, où Mathieu Turi montrera son Méandre, puis introduira The Thing, de John Carpenter. Évidemment, I Comete, les comètes corses de Pascal Tagnati, garde l’affiche, tout comme deux de nos cycles – J-Horror et L’œil Limosin – et nos autres récents succès. 

La veille de son 92e anniversaire, le Grand Action a décidé d’offrir à Monsieur Paul Vecchiali une salle à son nom, inaugurée par son dernier film Pas… De quartier. Dans ce « musico-drame » bâti sur une partition de Roland Vincent, on suit l’ouverture d’un cabaret de travestis qui crée des dissensions au conseil municipal de la ville de Ramatuelle. Avec ce pitch totalement vecchialesque, Paul surprend, détonne et fait, une fois encore, entendre sa voix unique dans le cinéma français. Drôle, touchant, différent, Pas… De quartier apporte une nouvelle preuve que les artistes ne vieillissent pas. La séance de mercredi 20h sera suivie d’une discussion avec l’équipe du film ; il sera projeté toute la semaine (et les suivantes) dans la salle désormais consacrée à son réalisateur.  

Le Ciné-club ESEC creuse son sillon autour du cinéma de genre et nous propose une soirée fantastique jeudi. Selon le principe de ce rendez-vous, nous verrons deux films et rencontrerons un cinéaste. Ainsi à 18h45, Mathieu Turi aura la double tâche de nous présenter Méandre, le cauchemar claustrophobique qu’il a dirigé, avec peu de moyens mais une grande efficacité, en plaçant son actrice dans un boyau piégé. Après un débat autour de ce film très impressionnant, Mathieu nous en introduira un autre, tout aussi terrifiant. Ainsi, à 21h20, ce sera The Thing, où John Carpenter, toujours associé à son comédien fétiche (Kurt Russell) nous expédie en Antarctique. Là, une créature congelée, exhumée par une équipe scientifique va, dès sa sortie du micro-ondes et avec une grande détermination, en éliminer tous les membres. Toujours un sommet du genre, malgré ses 40 ans. 

Par de longs et beaux plans-séquences superbement cadrés, I Comete, premier long de Pascal Tagnati, raconte l’été d’un village de Corse baigné de lumière. Mais il porte aussi une part d’ombre que, par de petites touches, le réalisateur laisse entrevoir. Tourné avec des acteurs professionnels et la communauté des habitants, I Comete est une belle découverte qui n’a pas échappé à l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion), regroupement de cinéastes qui défendent la pluralité des regards.  La langue, l’esprit, la folie corse transparaissent à tous les plans, et dressent le portrait d’une communauté qui se retrouve au temps de l’été, quand les émigrés du « continent » rentrent au « village ». Tagnati passe du monde des enfants à celui des adultes, d’une famille à l’autre, d’un désir à un amour, d’une querelle à une complicité, sans jamais se départir de sa délicatesse. 

Les fans d’horreur japonaise, une catégorie à part de la cinématographie mondiale, sont ravis que le cycle J-Horror et ses trois films emblématiques du genre, conserve ses séances. Dark Water et Ring, d’Hideo Nakata, ainsi qu’Audition, de Takashi Miike, sont toujours visibles. Nippophile, mais dans une approche moins trash, Jean-Pierre Limosin a réalisé Tokyo Eyes en 1998. La Cinémathèque a conçu un hommage à ce cinéaste méconnu, et le cycle L’Oeil Limosin propose aussi Faux-Fuyants et Gardien de la nuit

Comme annoncé en début de lettre et puisque nos trois salles permettent désormais une exploitation plus longue des films, certains de ceux sortis récemment gardent l’affiche. Ainsi vous pourrez voir Zeros and Ones, de Ferrara, Belfast, de Branagh, The Souvenir Part I et II, de Hogg, Licorice Pizza, de PTA, Michael Cimino, un Mirage Américain, de Thoret, The Card Counter, de Schrader, et First Cow de Reichardt. 

Côté Enfance de l’Art, trois délicieux dessins-animés cette semaine. Panda petit Panda, d’Isao Takahata (mercredi 10h30), Vent de Folie à la Ferme (jeudi à 14h30), et Porco Rosso, d’Hayao Miyazaki, (dimanche à 14h). 

Belle semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action