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L'Édito

Notre cher Vilmos.

L'Édito

Notre cher Vilmos.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
Beaucoup de films cette semaine, dont bon nombre ont été éclairés et/ou seront présentés par notre cher Vilmos Zsigmond. C’est Pierre Filmon, membre de l’équipe du Grand Action et réalisateur, qui nous amène ce chef opérateur star avec qui il prépare un film. En route pour Cannes, Vilmos fera une halte au Grand Action de vendredi à lundi, pour nous faire partager sa vision du cinéma. A propos de Cannes, nous poursuivons aussi notre cycle Palmes d’Or, avec 19 anciens lauréats du prestigieux festival qui s’ouvre cette semaine. The CanyonsThe Grand Budapest HotelLe Loup de Wall StreetComputer Chess ne seront pas sur la Croisette. En revanche, ils sont toujours au programme.

Né en 1930 à Budapest, Vilmos Zsigmond apprend le cinéma à l’Académie de la ville, où il rencontre Laszlo Kovacs. Ils filment ensemble l’insurrection de 1956, ce qui les conduit à faire leur valise pour fuir la dictature mise en place par les Soviétiques. Et voilà les deux amis à Los Angeles, vivant d’expédients en attendant de faire la lumière pour le Nouvel Hollywood, une génération de jeunes cinéastes qui allaient dépoussiérer le cinéma américain et le faire entrer dans la modernité. Laszlo, collaborateur de Bogdanovitch et Scorsese (entre autres) fut le premier à connaître le succès grâce à Easy Rider, de Denis Hopper. Deux ans plus tard, en 1971 donc, Vilmos, qui avait travaillé sur quelques films à petit budget, entre à son tour dans la cours des grands en éclairant un Altman (John McCabe), début d’une longue liste de succès. Nous sommes très heureux de recevoir ce grand monsieur, dont le complice nous a quitté en 2007. Pendant 4 jours, Vilmos sera dans nos salles pour nous présenter certains des films qu’il a signés. Il nous expliquera aussi, lors de sa masterclass de dimanche, pourquoi d’autres l’ont tant marqué ; ce sera évidemment l’occasion de les revoir. Vendredi, nous débuterons en l’écoutant parler de sa collaboration avec Richard Donner. Excellent fabriquant de films d’action, Donner réalisa l’un des plus gros succès du cinéma (Superman, version 1978 avec Christopher Reeve), réhabilitant par la-même le genre « super héros » qui nous abreuve depuis de blockbusters. Vilmos présentera à 18h45 la séance de Maverick, joueur de poker interprété par Mel Gibson, et nous pourrons enchaîner avec Assassins, où Sylvester Stallone joue au tueur à gages. Samedi, nous parlerons de De Palma. Obsession et Blow Out pour se mettre en jambe l’après-midi, et arrivée de Vilmos à 18h, avant la projection du Bûché des Vanités, adaptation de Tom Wolfe où Tom Hanks se carbonise les ailes. Le Dahlia Noir, film de la même couleur d’après un fait divers mis en roman par James Ellroy, clôturera la soirée. Dimanche à 14h, Vilmos évoquera sa carrière et les films qui l’ont inspirée. Le monsieur a du goût puisque nous verrons La Strada, inoubliable chef d’œuvre de Fellini, Mort à Venise, bouleversant et lumineux Visconti, Le Troisième Homme, modèle de film noir de Carol Reed et Umberto D, extraordinaire film de De Sica sur la vieillesse et la solitude. Nous passerons notre lundi avec Woody Allen dont Vilmos est un chef op régulier. On doit notamment aux deux compères Melinda et MelindaVous Allez Rencontrer un Bel et Sombre Inconnu, et Le Rêve de Cassandre, dont Vilmos nous parlera à 19h.

Dès mardi, Vilmos Szigmond partira pour Cannes afin de recevoir le prestigieux prix Angénieux pour l’ensemble de son œuvre. Pendant ce temps, nous pourrons revoir une vingtaine de films qui emportèrent ce sésame pour la gloire cinématographique, parmi lesquels l’un des tout premiers primés Brèves Rencontres (David Lean, 1946) et le dernier (La Vie d’Adèle, de Kechiche). En comptant le Le Troisième Homme évoqué plus haut, ce sont 7 nouveaux qui rejoignent notre Cycle Palmes d’Or. Fellini et sa suave et amère Dolce Vita gagnèrent la Palme à l’unanimité en 1960, qu’un autre Italien, Visconti, reçu de la même manière d’un coup de griffe de son Guépard en 1963. En 1979, deux films radicalement opposés se partagèrent le trophée : Apocalypse Now, de Coppola et Le Tambour, de Schlöndorff, tous deux montrés au Grand Action dans une version retravaillé par le réalisateur. Une palme de plus pour l’Italie avec Nani Moretti et sa poignante Chambre du Fils (2001), et une pour le métaphysique Tree of Life, de Terrence Malick en 2011.

Concluons à l’attention de notre cher jeune public. Samedi, rendez-vous pour la projection-goûter du Pinocchio de Comencini, organisée par Yves Fostier et la marionnette du film. Dimanche l’Enfance de l’Art nous embarquera au pays des pirates pour Cyclone à la Jamaïque, d’Alexander Mackendrick.
Excellente semaine, à Cannes et partout au cinéma.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.