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L'Édito

La rentrée des événements.

L'Édito

La rentrée des événements.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
Il n’y en aura pas moins de quatre cette semaine au Grand Action.  Le premier, organisé jeudi par Ciné-Ma-Russie, célèbre la version soviétique de l’ancien empire, avec Cinq Soirées, de Nikita Mikhalkov, projeté en présence du Téléramiste Pierre Murat. Le lendemain, retour de Lise Brisson et du Palais Galliera pour La Femme Modèle, de Vincente Minelli, avec la dernière diva d’Hollywood récemment disparue, Lauren Bacall. Mardi soir, le Cinéma Club nous propose Citizen Kane, d’Orson Welles, suivi d’un débat animé par le critique René Marx et dimanche, le distributeur Marc Olry viendra nous présenter la séance de 21h30 du Seconds de John Frankenheimer.
Cette avalanche de rendez-vous ne doit pas occulter notre programmation avec, en vedette, L’Incident, de Larry Peerce, Die Hard (Piège de Cristal) de John McTiernan, logiquement en embuscade, et Stromboli , toujours en irruption.

Ardent défenseur du dialogue franco-russe, notre ami Marc Ruscart nous propose régulièrement de revoir quelques perles venues d’outre Oural. Jeudi à 20h, Nikita Mikhalkov sera à l’honneur avec Cinq Soirées, un chassé-croisé amoureux et amical dans le merveilleux monde Brejnevien. Fils de l’auteur des paroles de l’hymne russe et frère d’Andreï Kontchalovski, Nikita eut souvent maille à partir avec la censure soviétique, avant de connaître la gloire avec Les Yeux NoirsUrga et Soleil Trompeur, tous couronnés à Cannes ou Venise. Réalisé en 1979, Cinq Soirées précède ces trois derniers et Pierre Murat, journaliste à Télérama, nous dira pourquoi ce film est important dans la carrière du réalisateur. Nous continuerons à en causer autour d’un verre.

Lise Brisson, Responsable des événements au Palais Galliera, sera avec nous vendredi soir pour notre rendez-vous hebdomadaire du cycle Les Années 50 au Cinéma, organisé avec le Musée de la Mode. Nous verrons le film le plus drôle de Vincente Minelli. La Femme Modèle est une riche et délicate dessinatrice de mode qui épouse sur un coup de tête un journaliste sportif sans le sou. Les deux se rendent vite compte de leur incompatibilité, d’autant que l’enquête du mari sur des matches de boxe truqués lui met la mafia à dos. C’est jubilatoire, brillant et pétillant, à l’instar du couple Gregory Peck et Lauren Bacall, qui, en août, s’en est allée rejoindre son “Bogey“ au paradis des stars. Play it again, Sam.

Mardi à 20h, Le Cinéma Club donne sa chance à un jeune réalisateur de 25 ans. C’est l’âge qu’avait le génial Orson Welles en 1940 quand il signa le plus grand film de tous les temps : Citizen Kane. On ne va pas vous faire l’affront de vous le résumer, mais nous vous incitons vivement  à venir le revoir sur grand écran. Et puis après la projection, on pourra en parler avec le critique René Marx, et aller boire un verre en se disant : « Quand même, quel chef d’œuvre ! ».

Au début, on se demande où ça va. En ouverture, deux voyous ivres qui déambulent dans les rues de New York, emmerdent les passants et agressent un pauvre gars. Et puis, après le générique, des quidams, remarquablement esquissés par de brèves saynètes, se retrouvent tous dans le métro. Lorsque les deux abrutits violents débarquent dans la rame, on comprend que L’Incident a commencé. En faisant virevolter sa caméra dans son huis-clos métropolitain, Larry Peerce réalise un film nerveux et fiévreux, typique de la vitalité du cinéma indépendant des années 60, annonciateur du Nouvel Hollywood de Scorsese, Copolla, Hopper ou De Palma.  De cette situation banale, Peerce, bien servi par son couple de petites frappes (les jeunes Tony Musante et Martin Sheen), fait naître une terreur bien contemporaine.  Et la lâcheté dans les transports en commun existe toujours…

Pour se sortir du piège souterrain, il aurait fallu aux passagers de L’Incident la détermination du Lieutenant McClane, qui sauve tout le monde du Piège de Cristal. Seul contre une bande de gangsters surarmés, Bruce Willis fait merveille dans ce redoutable film, symbole de l’efficacité des années 80 et signé de John McTiernan. Nous retrouverons aussi, pour une seule séance, les amours volcaniques d’Ingrid Bergman filmés à Stromboli par Rossellini, ainsi que notre inépuisable Seconds, délire visuel psychotique de John Frankenheimer, toujours soutenu par l’infatigable Marc Olry, qui viendra nous le présenter dimanche soir.
Disons nous au revoir avec l’Enfance de l’Art, et Au Revoir les Enfants, le bouleversant souvenir de jeunesse de Louis Malle.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.