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L'Édito

Il était une fois la rentrée.

L'Édito

Il était une fois la rentrée.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
Les vacances, c’est fait. Il va falloir maintenant retrouver les bancs de l’école, les sièges de bureau et les fauteuils de cinéma. Cette dernière hypothèse est nettement la plus séduisante des trois, d’autant que la rentrée au Grand Action sera pleine de bonnes surprises. Avec, pour se remettre en jambe, une reprise de notre festival Leone, dans la foulée d’Il Etait une Fois dans l‘Ouest, ressorti cet été. Et comme nous n’aimons pas laisser nos films tout seuls, d’autres œuvres illuminées par la présence de Gregory Peck viennent cette semaine rejoindre Du Silence et des Ombres, de Robert Mulligan.

Côté Sergio Leone, que du bon, du brut et des truands, avec d’abord Il Etait une Fois dans l‘Ouest, dont nous vous avons déjà vanté l’excellence de la nouvelle copie que méritent largement la composition des plans et le traitement de la couleur du maître du western spaghetti. Nous reverrons aussi le deuxième volet de la trilogie de l’histoire de l’Amérique, dont le couple vedette de joyeux dynamiteurs (Rod Steiger et James Coburn) nous raconte qu’Il Etait une Fois la RévolutionLe Bon, la Brute et le Truand, inoubliable trio magnifié par la poussière et les cadres improbables, seront aussi au rendez-vous, tout comme Et Pour Quelques Dollars de Plus, troisième volet (après le Bon, la Brute et le Truand) de la trilogie des dollars, dite aussi trilogie de l’homme sans nom, interprété par Clint Eastwood qui, depuis, s’en est fait un.

Gregory Peck est la vedette de Du Silence et des Ombres, de Robert Mulligan, adapté du roman de Harper Lee. Selon l’American Film Institute, son personnage d’Atticus Finch, avocat humaniste épris de justice et bon père de famille, est le plus grand héros de l’histoire du cinéma, devant – s’il vous plait – Indiana Jones et James Bond. Surtout, ce personnage est conforme à l’image que Peck voulait donner de lui-même et, au final, avec sa réalité. Issu d’une famille catholique d’origine irlandaise (mâtiné d’Arménie, dont il appris la langue), Gregory Peck s’engagea dans ses rôles et en politique (aux côtés des Démocrates et contre le Maccarthisme) avec la même énergie. Décédé en 2003, il laisse une filmographie longue comme le bras, avec quelques moments inoubliables. Nous vous proposons d’en voir ou revoir quelques uns cette semaine, à commencer par les merveilleuses Vacances Romaines, de William Wyler, où il écume les rues de Rome en Vespa avec Audrey Hepburn, sa grande amie dans la vie. Dans Une Femme Modèle, de Vincente Minelli, il sauve la belle Lauren Bacall des griffes de la mafia dans une réjouissante comédie de Vincente Minelli. Avec Ava Gardner cette fois, il est le Joueur de Dostoïevski dans Passion Fatale, une noire adaptation signée Robert Siodmak.

Pour en finir avec cette semaine, signalons la reprise de Shutter Island, de Martin Scorsese (qui vaut largement le fameux Inception dont on parle tant avec le même Leo DiCaprio), et que l’Enfance de l’Art nous propose un voyage poétique en Afrique à bord d’Un Transport en Commun de Dyana Gaye.

La semaine prochaine sera marquée par le ressortie d’Abattoir 5, un film étrange et attachant où Georges Roy Hill promènent son héros entre un passé douloureux (à Dresde en 1945), un présent rocambolesque (l’Amérique des années 60) et un futur fantasmé (une planète inconnue avec une charmante inconnue). Une musique, interprétée par Glenn Gould accompagne ses voyages, adaptés d’un livre de Kurt Vonnegut. Un peu plus tard, nous projetterons un merveilleux classique de l’anticipation, le Voyage Fantastique, de Richard Fleischer, et The Swimmer, une autre étrangeté de Franck Perry, avec Burt Lancaster.

Nous aurons, bien entendu, l’occasion de revenir longuement sur ces films. D’ici là, bonne semaine, et une pensée pour Alain Corneau, un cinéaste qu’on aimait bien et dont nous venons d’apprendre la disparition.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action