Scroll down
L'Édito

Des cycles.

L'Édito

Des cycles.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
La vie est faite de cycles. Le jour, la nuit, les saisons reviennent inlassablement, semblables mais jamais identiques. La programmation cinématographique suit également un cycle. Ainsi, il y un temps pour les grosses sorties, un autre pour les comédies enfantines de vacances, un autre encore pour les films de fin d’année. En été, dans les cinémas comme le Grand Action, c’est le temps des cycles, justement. Il y en a trois cette semaine. D’abord La rétrospective Paul Vecchiali partie 1 et 2, qui rend hommage à ce grand cinéaste méconnu avec la réédition de neuf de ses films, et un autre consacré à Jean-Luc Godard, parce qu’on ne s’en lasse pas. Et puis en voilà un troisième, qui célèbre Kirk Douglas, présence puissante qui illumina plus de 80 films et connut son apogée dans les années 50 et 60. Ce cycle Kirk Douglas annonce la ressortie sur copie neuve de La Vie passionnée de Vincent Van Gogh début août. Nous aurons l’occasion la semaine prochaine de vous parler du quatrième cycle de l’été, qui, en août, précédera la réédition de The French Connection et reviendra donc sur la filmographie de William Friedkin. Mais avant cela, il y a cette semaine, et mardi soir le dernier Ciné-Club Positif de la saison. Ce sera Je t’Aime, Je t’Aime, d’Alain Resnais, présenté par François Thomas. Autre événement samedi à 14h, où Serge Steyer, co-réalisateur avec Stéphane Manchematin du documentaire consacré à l’artiste Patrick Neu, viendra nous commenter la projection du Complexe de la Salamandre.

Déjà plus d’un an qu’Alain Resnais est parti au paradis des cinéastes, lui qui nous a souvent fait connaître le paradis au cinéma. Dans Je t’Aime, Je t’Aime, c’est pourtant une sorte d’enfer qu’il fait vivre à son personnage, un fade employé de bureau suicidaire que des scientifiques font voyager dans le temps. Film étonnant, déroutant et fascinant, tant dans sa construction que sa mise en scène, Je t’Aime, Je t’aime est une expérience cinématographique radicale. Il y a beaucoup à dire sur ce film et, mardi à 20h, François Thomas, rédacteur à Positif, se fera un plaisir de nous livrer quelques clés de lecture de cette œuvre, écrite par Jacques Sternberg, écrivain prolifique et cofondateur avec Topor, Arrabal et Jodorowski de « l’anti-mouvement » Panique.
L’autre nouveauté de la semaine, c’est donc le cycle Kirk Douglas. Né il y a près de 100 ans, ce fils d’une famille de chiffonniers juifs venus de l’actuelle Biélorussie dut batailler fort pour s’imposer dans le monde du cinéma. Il le fit avec brio et régna pendant deux décennies sur Hollywood, imposant sa vision résolument démocrate. Réalisateur, producteur, mais surtout acteur, il est inoubliable en cow-boy dépassé dans Seuls sont les Indomptés, en officier français arpentant les tranchées et Les Sentiers de la Gloire, en publicitaire prêt à L’Arrangement, ou en trappeur amoureux de La Captive aux Yeux Clairs. Également au programme Histoire de DétectiveL’Homme qui n’a pas d’Étoile, et La Griffe du Passé, avant la ressortie prochaine de La Vie passionnée de Vincent Van Gogh, chef d’œuvre de Vincente Minnelli pour lequel Kirk approcha la folie de son personnage. 

La seconde vague de l’œuvre de notre cher Paul Vecchiali, rééditée en numérique, est à l’affiche depuis quelques semaines. L’occasion de voir En Haut des MarchesOnce MoreLe Café des Jules ou Rosa la Rose. D’autres films, montrés au printemps, tels L’étrangleur ou Nuits Blanches sur la Jetée,  son dernier opus, sont encore visibles.

Et puis, il y a le cycle Jean-Luc Godard. Toujours un bonheur d’admirer l’inventivité, la liberté, l’art consommé du décalage, l’engagement (qui parfois aujourd’hui peut faire sourire), l’énergie, l’urgence, et l’humour, qui peuplent le cinéma de Godard. On ne va pas vous citer tous les films du cycle, mais nous, on ira revoir, sûr, Une Femme est une Femme, pour Anna Karina (excellente aussi dans Vivre sa Vie et Made In USA), A Bout de Souffle pour sa fulgurance et son couple d’anthologie, Week-End, pour faire la route avec Mireille Darc et Jean Yanne, One + One, pour les Stones et le Maoïsme, et Le Mépris parce que, oui, on les aime ses fesses.

Dimanche à 14h, ce sera Shaun le Mouton, de Mark Burton présenté par l’Enfance de l’Art, et à 16h, l’unique séance pour A l’Ombre des Potences, de Nicholas Ray.
Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.