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L'Édito

Beau oui, comme Bowie !

L'Édito

Beau oui, comme Bowie !

Chères spectatrices, chers spectateurs, 

Merci à Serge Gainsbourg pour ce titre, interprété par Isabelle Adjani. Il nous sert à introduire joliment un cycle David Bowie qui accompagne la sortie de Moonage Daydream, documentaire expérimental que Brett Morgen consacre à cet immense artiste et qu’Enrique Seknadje nous présentera samedi. L’affiche de cette semaine nous propose aussi, outre tous nos anciens succès listés en bas de lettre, cinq ciné-clubs et la suite du Festival Play it Again

Honneur aux événements, et débutons par le Ciné-club AFCS, qui réunit les cadreurs-steadicameurs. Marion Gaillard est l’une des rares filles à s’harnacher de ce lourd équipement qui fluidifie les mouvements d’une caméra portée. Elle sera avec nous mercredi à 20h, en compagnie de Jacques Audiard, pour lequel elle travailla sur Les Olympiades. Présentée à Cannes l’année dernière, voici l’histoire en noir et blanc de quatre jeunes gens, trois filles et un garçon, amis ou amants, dans l’étrange quartier du XIIIe arrondissement qui donne son titre au film.

Le lendemain, toujours à 20h, ce sera au tour des professionnels du son à l’image de faire leur Ciné-club AFSI. En compagnie de Gérard Hardy, monteur son, et de Dominik Moll, réalisateur, nous reverrons Harry un ami qui vous veut du bien, sombre thriller qui commence presque comme une comédie, et révéla la face inquiétante de Sergi Lopez. La projection sera suivie d’un débat. 

On enchaîne vendredi à 19h30 avec Image & Parole, toujours animé par ce cher Carlos Tello, docteur en littérature comparée et cinéma. Il nous invite à échanger après L’Année des treize Lunes, une particularité de certaines années, comme 1978, où R.W. Fassbinder réalisa ce film. Le genre, le sexe, la mort, les prostituées, sont au cœur de l’œuvre de ce cinéaste novateur, qui imposa son ton, ses cadres, ses couleurs et ses lumières. Toujours étonnant, décalé, fascinant. 

Lundi à 19h30, la cinéaste Patricia Mazuy est la maîtresse du Directors’ Club du mois, rendez-vous des réalisateurs qui aiment parler des films. Elle a choisi d’évoquer Les Plaisirs de la chair, de Nagisa Oshima, sombre histoire de meurtre et de sexe qui secoua le Japon en 1965, malgré (ou grâce à) l’incroyable rigueur de la mise en scène. Notons que ces Plaisirs seront projetés en 35mm. 

Mardi à 20h, le Breakfast Club, ciné-club des lycéens, bouclera cette riche semaine avec Clueless, délicieux teen movie vintage puisque réalisé par Amy Heckerling en 1996, et proposé au tarif unique de 5€.

Le Festival Play It Again, qui célèbre le cinéma de répertoire, poursuit ses séances le week-end prochain, avec rien que des copies restaurées. Au programme samedi, dans l’ordre, La Mouette et le chat, film d’animation écolo d’Enzo D’Alo, Maternité Éternelle, drame japonais de Kinuyo Tanaka, et Rashômon, l’un des mythiques films de samouraï d’Akira Kurosawa. Dimanche, on reprend avec trois films d’amour politique : Un Vrai crime d’amour, de Luigi Comencini, La Maman et la putain, l’éternel de Jean Eustache, et Le Messager, un Joseph Losey de 1971, avec Harold Pinter au scénario, Michel Legrand à la musique et Julie Christie à l’écran. 

Maintenant qu’on a listé tous les événements, parlons de Moonage Daydream, un étonnant documentaire de Brett Morgen sur « la galaxie Bowie », de Ziggy Stardust au Thin White Duke, en passant par Major Tom et Aladdin Sane. Fascinant artiste protéiforme, bousculeur de genres et inventeur de sons, Bowie sut toujours se renouveler en 50 ans de carrière. Le portrait éclectique et expressionniste qu’en donne Morgen est un bel hommage à celui qui chanta I’m in heaven avant de rejoindre le paradis des génies en 2016. Samedi à 17h, Enrique Seknadje, critique, notamment pour le site Culturopoing, enseignant à l’Université Paris 8 et spécialiste de ce pionnier du glam rock, nous introduira le film. La présence magnétique de David Bowie intéressa aussi des cinéastes aussi prestigieux que Lynch, Nolan ou Tony Scott. Ainsi notre cycle David Bowie permet de revoir certains de ses temps forts, comme dans Le Prestige ou Les Prédateurs.

On vous rappelle que Jeunesse en Sursis, jolie chronique lycéenne en Ukraine Kateryna Gornostai, et 20 autres films conservent leur place, et on termine avec l’Enfance de l’Art. Mercredi 14h30, ce sera Les Fables de Monsieur Renard et Le Ballon d’Or dimanche à 14h.  

Belle semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action