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L'Édito

Août au cinéma.

L'Édito

Août au cinéma.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
Le mois d’août approche et avec lui une pause pour notre lettre hebdomadaire. Le Grand Action vous propose un programme plein de bruit et de fureur pour passer l’été. Ça commence dès mercredi 30 juillet, avec la ressortie sur copie neuve du Rideau Déchiré, un film d’espionnage forcément virtuose, puisque dirigé par Alfred Hitchcock. L’autre grande nouveauté estivale arrivera le 13 août avec notre cycle Un certain Cinéma d’Action, qui réunit Kathryn Bigelow, James Cameron, John McTiernan et Paul Verhoeven. Ces quatre là ont en commun d’avoir inventé une nouvelle manière de montrer la violence à l’écran. Avant eux, John Frankenheimer, avec Seconds ou Samuel Fuller avec White Dog, avait aussi fait preuve d’une certaine aisance pour filmer l’action. Ces deux là conservent quelques séances cet été, tout comme Stromboli, de Roberto Rossellini. Enfin, et ce n’est pas une mince chose, nous aurons, tous les vendredis, rendez-vous avec notre cycle Les Années 50 au Cinéma, en lien avec l’exposition du Palais Galliéra. Chaque semaine, la délicieuse et érudite Lise Brisson, Responsable des événements en ce Musée de la Mode de la Ville de Paris, viendra nous présenter les films choisis. Et il n’y a que du bon !
Hitchcock utilise le rideau comme une habile liaison entre deux plans, mais il fait évidemment référence au « rideau de fer » qui coupa l’Europe en deux pendant la Guerre Froide. C’est pendant cette période troublée où l’Ouest capitaliste et l’Est communiste s’épient et se jaugent que se situe l’action du Rideau Déchiré (Torn Curtain). Paul Newman interprète un chercheur en physique nucléaire – sujet sensible s’il en était à l’époque – qui doit partir pour un congrès à Copenhague. Mais certaines choses interpellent son assistante et fiancée (Julie Andrews) qui le suit et découvre que son cher professeur part pour Berlin-Est, capitale des espions soviétiques. Que du bon : une mystérieuse organisation, une intrigue solidement ficelée et un suspense… comment dire ? Hitchcockien ! On reverra avec délice et frisson, dans Le Rideau Déchiré une des meilleures scènes de meurtre de son auteur, qui en a pourtant filmées pas mal tout au long de sa carrière. Bref un bon Hitchcock comme on les aime, servi par un couple d’acteurs épatant, au cœur des années 60.

C’est la décennie précédente que nous propose de redécouvrir notre cycle Les Années 50 au Cinéma conçu en partenariat avec l’exposition sur la mode de ces années-là au Palais Gallièra. Merveilleuse émissaire du Musée, Lise Brisson sera là tous les vendredis pour nous présenter les films, et partager son incroyable connaissance du costume. Le 1er août, nous verrons Femmes entre Elles, où Michelangelo Antonioni suit une jeune créatrice qui ouvre une maison de couture à Turin. Le 8, Hitchcock encore, avec Fenêtre sur Cour, où le maître prouve qu’on peut faire naître du suspense sans quitter sa chambre (à propos d’Hitchcock, ses fans pourront suivre un cycle que lui consacrent nos amis des 3 Luxembourg, à partir du 6 août). Mais revenons-en aux années 50 avec, le 15 août, Edouard et Caroline, où Jean Becker retrouve ses acteurs et son équipe de Rue de l’Estrapade, programmé il y a deux semaines. Enfin, le 22 août, le charme Hawksien de Chérie Je me Sens rajeunir nous facilitera la rentrée. Le festival continuera en septembre, toujours avec Lise Brisson et le Palais Galliéra, mais nous aurons l’occasion de vous en parler.

Kathryn Bigelow, James Cameron (dans la rubrique “potins“, signalons qu’ils furent brièvement mariés), John McTiernan et Paul Verhoeven partagent un certain goût pour la violence à l’écran. Mais il serait un peu court de s’arrêter à cette vision simpliste car, sous des dehors de blockbusters bien ficelés, leurs films affirment une portée artistique, poétique et politique. Ainsi, ces quatre cinéastes importants sont les représentant d’un certain « âge d’or » de la violence, et sont les vedettes de notre cycle Un certain Cinéma d’Action, visible à partir du13 août. Bigelow ouvrira les hostilités avec Le Poids de l’Eau, où une femme d’action (il y en a souvent dans ses films) enquête sur un meurtre vieux de plus d’un siècle. De Cameron, nous verrons Terminator 2, la redoutable machine à tuer interprétée par Arnold Schwarzenegger qui donnait là le meilleur de lui-même. John McTiernan est moins connu que les deux précédents. Mais si l’on vous dit Le 13e GuerrierLast Action Hero, Medecine Man, plus les remakes de Thomas Crown et Rollerball, ça devrait vous revenir, et vous conforter dans l’idée que celui-ci a sa place dans ce cycle. Quant à Paul Verhoeven, surnommé le Hollandais Violent, il fit une entrée remarquée à Hollywood avec Robocop et Basic Instinct, mais aussi Total Recall et Hollow Man

Vous y constaterez que Seconds, le cauchemar tordu de John Frankenheimer poursuit sa belle carrière dans nos salles. Nous vous invitons aussi à venir voir nos programmes en ligne tous les mercredis, et à ne pas oublier l’Enfance de l’Art, qui, pour que le jeune public en passe de bonnes au cinéma, ne prend pas de vacances. Cet été au Grand Action, l’Enfance nous propose le Mécano de la General, de et avec Buster Keaton, et L’Homme de Rio, où un Belmondo bondissant poursuit Françoise Dorléac devant la caméra de Philippe de Broca. 

Très bon août et rendez-vous le 27 !

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.