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L'Édito

La chevauchée du Fantastique.

L'Édito

La chevauchée du Fantastique.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Lors de notre précédent envoi, nous vous avions parlé du cinéma Fantastique, ce genre considéré – à tort – comme mineur par certains cinéphiles. Il suffit de replonger dans la stupéfiante histoire de l’Homme Invisible, bijou des années 30, adapté de H.G. Wells par James Whales et produit par Carl Laemmle, que nous ressortons sur copie neuve, pour constater l’inventivité et la qualité de ce cinéma. Pour enfoncer le clou, voici venir un petit festival du genre, mêlant des films emblématiques de différentes époques.
Et dans un tout autre registre, vous ne pourrez être insensible au charme délicieusement « seventies » de Steve McQueen et Faye Dunaway, dans le magnifique polar de Norman Jewison l’Affaire Thomas Crown, dont la copie neuve est projetée tous les soirs à 22h dans notre salle panoramique.

Les monstres sont les plus belles vedettes du cinéma fantastique. Dans les années 30, ils prirent plusieurs apparences pour faire frissonner les spectateurs, qui au final, découvraient souvent que le monstre n’était pas le vrai méchant. Ainsi, les hommes qui capturent et tuent King Kong, le terrifiant singe géant au cœur pur ne sont-ils pas plus bestiaux que la bête ? Et le belle écuyère de Freaks, qui veut régner sur la Monstrueuse Parade de Tod Browning, n’est-elle pas le seul vrai personnage abject de ce film exceptionnel et bouleversant de 1932 ? Dans les années 40, le fantastique passe un peu de mode et devient un cinéma de série B. Cinéaste français émigré aux USA, Jacques Tourneur réalise en 1942 La Féline. Par son talent, Tourneur fait oublier son absence de moyens et sa troublante Féline deviendra un classique. Même destin pour Le Portrait de Dorian Gray, de loin la meilleure adaptation de Wilde, réalisé par Albert Lewin en 1944. Dans la décennie suivante, Christopher Lee parvient à faire oublier l’emphatique Bela Lugosi qui avait créé le personnage de Dracula à l’écran en 1931. Devant la caméra de Terence Fisher, Lee est glaçant et transforme le Cauchemar de Dracula en cauchemar du spectateur. Il en vivra un autre avec les personnages de La Maison du Diable, l’effrayant chef d’œuvre baroque que réalise le grand Robert Wise en 1963. Les années 70, on le sait, furent celles du cassage des codes. Roman Polanski y inventa donc le fantastique fantasque avec son drolatique Bal des Vampires.
Reportez-vous aux horaires pour ne rater aucune projection de ces différents aspects du fantastique. Et ne ratez pas non plus Mes Voisins les Yamada, un très joli dessin animé japonais proposé à 14h mercredi par l’Enfance de l’Art.

Les semaines qui viennent seront marquées par la ressortie sur nos écrans d’un film de Robert Mulligan, dont l’œuvre, pourtant sensible et particulière, fut un peu éclipsée par l’immense succès d’Un Eté 42. En 1967, Mulligan réalisait l’Escalier Interdit (Up the Down Staircase), l’histoire d’une année scolaire dans l’Amérique des années 60, qui n’est pas sans rappeler Entre les Murs, de Laurent Cantet, film palmé à Cannes et que nous vous conseillons. Vous pourrez ainsi faire la comparaison avec l’Escalier Interdit, projeté en exclusivité dans notre salle à partir du 24 septembre.

Très belle semaine.