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L'Édito

Corso-canadien.

L'Édito

Corso-canadien.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Corse, ce programme l’est indubitablement avec les Nuits Méditerranéennes, festival de courts métrages liés à l’île de Beauté dont nous accueillons la dixième édition avec grand plaisir. Le Canada est pour sa part représenté par le réalisateur de Videodrome, cauchemar de 1984, que nous ressortons sur copie neuve et accompagnons d’un Cycle David Cronenberg. Egalement au programme, nos films des dernières semaines, notamment Valmont et The Lost City of ZCertaines femmesLoving et Manchester by the Sea, et un Ciné-club des écoles, avec Les raisins de la colère, un grand John Ford dont il sera question lors du débat avec l’historien du cinéma Jean-Louis Bourget et du cocktail à suivre.

Sous-titré U filmu cortu, le Nuits Méditerranéennes réunit toute la cinéphilie insulaire autour de courts métrages de moins de 40 minutes. Mercredi à 20h, jeudi à 19 et 21h15, nous verrons la sélection 2017 des Nuits Méd en présence des équipes,  et nous découvrirons le palmarès vendredi à 20h. Avant et après les projections, des cocktails permettront au public d’échanger avec les réalisateurs, les techniciens et les acteurs. Trois grandes soirées festives donc, pour lesquelles nous tenons à remercier notre ami Alix Ferraris, instigateur de ce festival annuel qu’il tient à bout de bras de toute sa formidable énergie. Notez que toutes les projections sont accessibles à tous, aux mêmes conditions que n’importe quelle séance.

En concurrence directe avec les courts métrages corses – mais nous n’allons pas nous plaindre qu’il se passe trop de choses au Grand Action – les amateurs de classiques hollywoodiens choisiront jeudi à 20h30 de revoir Les raisins de la colère. Dans cette adaptation du roman de Steinbeck par John Ford, l’immense performance de Henry Fonda offre une lumière à cette peinture de l’Amérique miséreuse, contrainte à l’exil vers une hypothétique terre promise lors de la grande dépression de 1929. L’historien Jean-Louis Bourget nous donnera son analyse de l’œuvre et de l’époque dans le débat à suivre. Il nous accompagnera aussi au cocktail, où l’on risque de croiser des Corses…

Film irrationnel mêlant fantasmes sado-maso, réalité cruelle, mystique télévisuelle et hallucinations horrifiques, Videodrome est l’aboutissement de la période underground de David Cronenberg. Son obsession pour les corps torturés, mutés, prolongés, prend ici une ampleur cauchemardesque, que l’on retrouvera encore dans ExistenZ ou La mouche. Bien avant le robinet à image et la télé-réalité, il nous entraîne dans l’irréversible descente aux enfers d’un patron d’une chaîne du câble pris au piège d’une vidéo pirate maléfique. Hautement traumatique, Videodrome nécessite d’avoir le cœur bien accroché mais vaut le voyage. La ressortie sur copie neuve du « premier film majeur » de son auteur (selon Philippe Azoury, des Inrockuptibles) méritait bien un Cycle David Cronenberg. Cette semaine, il nous donne l’occasion de revoir notamment A History of Violenceles Promesses de l’ombreA Dangerous MethodMaps to the Stars et M Butterfly, ou les moins connus, Cosmopolis ou Spider.

Ce programme riche et chargé laisse quelques séances à nos précédents succès. Outre Valmont, magnifique adaptation libre et libertine des Liaisons Dangereuse de Milos Forman, et The Lost City of Z, épique exploration de l’Amazonie par un sujet de la Reine Victoria  signé James Gray (dont restent trois rescapés de son cycle), vous pouvez encore voir Certaines femmes, quadruple portrait de femmes de Kelly Reichardt, Loving contre l’état de Virginie de Jeff Nichols, et Manchester by the Sea, révélation de 2016 qui tient encore l’affiche.

Et puis, bien sûr, il y a l’Enfance de l’Art. Mercredi, animation de Nick Park avec Wallace et Gromit, les Inventuriers, et dimanche comédie Hawksienne avec Allez coucher ailleurs. Mais venez au cinéma ici, voir Cary Grant en militaire travesti !

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du GA