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L'Édito

Vies antérieures.

L'Édito

Vies antérieures.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Raconter ce qu’il s’est passé – pas forcément objectivement et souvent en l’inventant – est l’un des ressorts du cinéma. Dans Past Lives, notre sortie de la semaine, Celine Song raconte comment deux personnes se sont aimées, auraient pu s’aimer, et se demandent si elles s’aiment encore. Outre cette très jolie nouveauté indé, nous aurons six événements cette semaine, ainsi que la poursuite de nos récentes sorties : Fremont, de Babak Jalali, Napoléon, le dernier Ridley Scott, Goodbye Julia, de Mohamed Kordofani, Killers of the flower moon, le nouveau Scorsese, et quelques autres à retrouver en fin de lettre. 

C’est jeudi à 19h30, et non lundi comme d’habitude, que se tiendra le Directors’ Club de décembre, avec Frederick Wiseman. Ce roi du documentaire de création qui, malheureusement, ne pourra être avec nous, nous dira via l’écran pourquoi il a choisi la folie d’Une Nuit à l’Opéra. Mis en scène par Sam Wood, les Marx Brothers, au sommet de leur art du burlesque bavard, sèment la panique dans ce film de 1935. La réalisatrice Yolande Zauberman accompagnera la projection. 

Vendredi à 20h, retrouvons le Centre Culturel Hellénique aux Rendez-vous du cinéma grec pour Les Pâtres du désordre. Réalisé en 1967 ce long-métrage de Nico Papatakis parle de discrimination sociale à travers la vie d’un berger. 

Mario Girotti doit ses yeux bleus à une mère allemande et son nom de scène, Terence Hill, au western spaghetti. Au tournant des 70’s, avec son complice Bud Spencer, il imposa un duo de cowboys bastonneurs comiques, qui le fit connaître et repérer par Sergio Leone. Alexandre Alfonsi et Jean-Marie Lambert, auteurs de « On l’appelle Terence Hill » (Carlenco Éditions), seront dans la salle pour l’avant-première de Mon nom est Personne, de Tonino Valerii, ancien assistant de Leone (qui a réalisé certaines scènes). Henry Fonda partage l’affiche de ce western spaghetti, tardif, décalé et savoureux, dont Morricone a signé la musique, et qui sortira mercredi prochain. Alexandre et Jean-Marie dédicaceront bien-sûr leur ouvrage à l’issue de la séance, une belle idée de cadeau de Noël !

On enchaîne dimanche à 16h pour un Ciné-club des Écoles, dans sa version « grand format » ; l’occasion de regarder des films plus longs et d’avoir plus de temps pour en débattre. Là, ce sera pour Voyage au bout de l’enfer, de Michael Cimino, présenté par Michel Etcheverry. 

Dernier lundi du Festival d’automne à Paris avec la sélection de la Cinémathèque de Tanger. A 20h, Marie Pierre-Bouthier, qui enseigne l’esthétique du cinéma documentaire à l’université d’Amiens, regardera avec nous Amussu, de Nadir Bouhmouch.  

Diplômé de la prestigieuse école organisatrice, Benoît Delhomme est l’invité du Ciné-club Louis Lumière de mardi 19h30. Après la projection (en 35mm) de Et là-bas, quelle heure est-il ? il évoquera son travail de chef opérateur avec le réalisateur Tsai Ming-liang. 

A Séoul, Nora et Hae Sung sont inséparables. Mais les parents de la petite fille décident d’émigrer au Canada. Huit ans plus tard, les deux vingtenaires reprennent virtuellement contact, et parviennent enfin à se voir une décennie plus tard. Trop tard ? A voir… Certes, la vie a fait son chemin, et chacun a suivi le sien. Pourtant, restent les traces des liens de leur enfance, tangibles, possibles, inévitables. Avec Past Lives, Celine Song écrit une touchante chanson d’amour sur ce que l’on aurait pu vivre. Très intelligente dans sa mise en scène, elle joue avec les reflets, insaisissables images miroirs, et fait bouger sa caméra pour signifier le temps qui passe. La scène d’ouverture pourrait laisser penser à une triangulation amoureuse, mais l’enjeu est plus subtil. S’appuyant sur sa propre histoire, Celine Song en fait entendre une universelle : à côté de quelles amours sommes-nous passés ? 

Concluons avec l’Enfance de l’Art. Mercredi à 14h30, Myrtille et la lettre au père noël séduira les tout-petits et, dimanche à 14h, Les Aventures de Robin des Bois, merveille de Michael Curtiz de 1938 où il dirigeait l’impétueux Errol Flynn qu’il avait fait débuter à Hollywood, enchantera le public de tout âge.

Somptueuse semaine. 

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action