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L'Édito

Réouverture en fanfare.

L'Édito

Réouverture en fanfare.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Après un été atomisé par Oppenheimer et quelques semaines de travaux, le Grand Action, rénové et embelli, rouvre ses portes avec une formidable programmation. Outre la sortie du Gang des Bois du Temple, dernier film de Rabah Ameur-Zaïmeche, que nous verrons en sa présence lundi à 20h, et qu’accompagne un cycle, nous inaugurerons nos salles ravivées mercredi soir avec la projection d’À bout de course. Nicolas Lasnibat, cinéaste et directeur des études de La Fémis, nous présentera cet incontournable de Sidney Lumet, ressorti pour célébrer le centenaire de la Warner. Ajoutons à cela un autre Lumet, un Ciné-club des Ecoles, et voici de quoi enjoliver la rentrée. 

Fondée en 1923 par les quatre frères Wonskolaser – des immigrés juifs polonais qui américanisèrent leur nom – la Warner Bros Entertainment Inc. échappa à la faillite. Et ce malgré ses débuts tonitruants en sortant le premier film parlant de l’histoire, Le Chanteur de Jazz, en 1927. Depuis, elle a produit 3200 films, en a distribué 4700, a obtenu 8 Oscar et 2 Palmes d’Or, et s’est diversifiée dans de nombreux domaines de « l’entertainment ». Nous fêterons conjointement le centenaire de cette institution et la réouverture du Grand Action mercredi à 20h, en compagnie de Nicolas Lasnibat, cinéaste et directeur des études de La Fémis. Il nous présentera À bout de course, où Sidney Lumet donne un rôle magistral à un acteur trop tôt disparu, River Phoenix. Un Après-midi de chien, avec le génial Al Pacino, autre film du même cinéaste et également distribué par Warner, sera aussi projeté dans nos salles. 

Parmi les autres réjouissances de cette semaine, un Ciné-club des Ecoles animé par Michel Etcheverry, enseignant et auteur,  se tiendra jeudi à 19h30. Après avoir revu L’Impasse, où Brian De Palma dirige Al Pacino, ex-taulard qui rate sa réinsertion, Michel nous montrera le chemin du Carlito’s Way

Né en Algérie en 1968, Rabah Ameur-Zaïmeche a grandi en France. Pendant ses études de sciences humaines, cet enfant de la Seine-Saint-Denis s’initie seul au cinéma et réalise son premier long-métrage en 2001 : Wesh Wesh, qu’est ce qui se passe ? Pour réinventer cette fiction sur sa cité de Montfermeil, il occupe quasi tous les postes, production, écriture, mis en scène, jeu, et reçoit le Prix Louis Delluc du premier film. Cinq ans plus tard, Bled number one est remarqué à Un Certain Regard au Festival de Cannes, tout comme Dernier maquis, sélectionné dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs en 2008. Il enchaîne avec deux incursions dans le film en costume : Les Chants de Mandrin, qui raconte la légende du célèbre brigand du XVIIIe, remporte le Prix Jean-Vigo, tandis que l’Histoire de Judas, celle du futur traitre, reçoit le Prix du Jury Œcuménique de la Berlinale 2015. Rabah dirige encore Terminal Sud, où Ramzy Bedia interprète un médecin plongé dans la folle violence de l’Algérie, avant de nous présenter Le Gang des Bois du Temple. Pour son dernier film, le réalisateur retrouve son autre terre, celle des cités du 93, où sévit une bande de malfaiteurs aguerris. Mais lorsqu’ils s’attaquent à un richissime cheik, le voisin d’un membre de la bande, qui pleure sa mère, va intervenir… Thriller musclé, où les scènes d’action spectaculaires alternent avec des moments de grâce, Le Gang des Bois du Temple dresse le portrait d’une certaine jeunesse délaissée qui envisage la délinquance comme une des seules voies pour s’en sortir. Nous sommes heureux de soutenir ce cinéaste engagé et plus encore de le recevoir lors de la séance de lundi 20h du Gang des Bois du Temple.

Nous concluons avec l’Enfance de l’Art qui, mercredi à 14h30 suit la burlesque enquête de Buster Keaton dans Sherlock Junior, et, dimanche à 14h, s’accroche au parapluie magique de Mary Poppins, de Robert Stevenson.

Excellente rentrée. 

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action