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L'Édito

Que reste-t-il de nos amours ?

L'Édito

Que reste-t-il de nos amours ?

Chères spectatrices, chers spectateurs,

De la semaine Amour Fou, ne demeure qu’un seul film, mais sans doute l’un des plus emblématiques réalisés sur le sujet puisqu’il s’agit de Love Story, le sublime mélo moderne d’Arthur Hiller. Adapté du best-seller d’Erich Segal (qui a co-signé le scénario), Love Story est une relecture du mythe de l’amour impossible. Du thème atemporel de Roméo et Juliette, Hiller a tiré un film touchant sans être larmoyant, et d’une fluidité qui peut évoquer les grands Sautet des années 70. La copie neuve de ce film vieux de 40 ans, mais qui n’a pas pris une ride, gomme celles de la pellicule et remet la lumière originelle sur cette belle histoire d’amour.
Celle qui nous unit à nos spectateurs (vous) continue. D’abord avec deux événements, un Ciné-Club Positif et un programme Les Courts du Grand, plus la reprise du festival de notre chouchou Sidney Lumet, plus encore quelques grands films d’aventure hollywoodiens, vacances scolaires obligent. Tout ça en attendant la semaine prochaine et la sortie nationale de Shutter Island, d’un autre de nos chouchous : Martin Scorsese.

Le Ciné-Club Positif a choisi de s’intéresser à un immense cinéaste, dont, sauf erreur ou omission, nous n’avons que rarement parlé ici. A cela une bonne raison, Terence Malik est un réalisateur exigeant, rare et discret, qui n’a réalisé que 4 longs métrages en plus de 30 ans. Mardi soir, nos amis de Positif nous propose de voir ou revoir Le Nouveau Monde, dernier film (sorti en 2005) de Malik, qui devrait en proposer un nouveau cette année : The Tree of LifeLe Nouveau Monde, celui que découvre des Anglais débarquant en Amérique au XVIIe siècle, s’inspire de la légende de Pocahontas, l’indigène tombée amoureuse d’un colon. Mais la vision de Malik est très éloignée de l’angélique version de Disney. S’il la romance à sa sauce, il est allé, comme à son habitude, tourner sur les lieux historiques du Nouveau Monde. Il en ressort un film visuellement puissant, et porté par un souffle épique et vaguement désespéré. La séance de mardi 20h sera présentée par Franck Kausch, membre de la rédaction de Positif, qui a élu le Nouveau Monde film de la décennie, et se poursuivra par un débat. Tâchez d’apprendre la filmographie de Malik par cœur (c’est plus facile que celle d’Hitchcock) pour être au niveau.

Autre événement, à 19h45 le vendredi précédent, avec Les Courts du Grand. Comme chaque mois, Collectif Prod convie les spectateurs à venir découvrir une sélection de courts métrages réalisés par de tout jeunes cinéastes. Le court métrage est une expérimentation, un galop d’essai. Il faut s’y frotter avant de pouvoir, éventuellement, aller plus loin. On produit en France beaucoup de courts métrages, souvent de qualité, comme ceux que nous vous proposerons vendredi. Mais ces films ne sont pas des objets commerciaux et ne sont que rarement vus, si ce n’est par le biais (louable) de France Télévision ou Arte. Les projeter, en pellicule pour certains, sur le grand écran du Grand Action, c’est organiser une rencontre exceptionnelle entre les réalisateurs de demain et le public d’aujourd’hui. Rencontre qui se poursuivra par un cocktail au Grand Bar de notre salle. Nous vous espérons nombreux, au tarif unique de 5 €.

Le reste de la programmation se partage entre films de Lumet et films d’aventure. Côté Lumet, on retrouve les classiques, à commencer par Douze Hommes en Colère, suivi de près par L’Homme à la Peau de Serpent et Network. Plus A Bout de Course et certains des meilleurs polars de Maître Sidney, qui excelle dans le genre : Dans l’Ombre de ManhattanSerpico7h58 ce Samedi-làLe Gang Andersonle VerdictPiège Mortel, ou le Prince de New York.

Côté aventure, deux bonnes doses de fantaisie médiévale, avec Ivanhoé, de Richard Thorpe et les Aventures de Robin des Bois, de William Keighley et Michael Curtiz. Nous retrouverons ce dernier pour ajouter une pincée de pirates avec L’aigle des Mers, et l’on saupoudrera le programme d’une poignée de Dumas, avec les Trois Mousquetaires de George Sidney.
L’Enfance de l’Art complètera le tableau mercredi et mardi à 14h avec le Mécano de la Général, de Buster Keaton.

Après ce programme pléthorique, celui de la semaine suivante sera plus simple, puisque nous fêterons le nouveau Scorsese, Shutter Island. Un huis clos oppressant dans une île-asile psychiatrique, avec Léonardo DiCaprio, le nouveau De Niro de Martin.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action