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L'Édito

Procédés de cinéma.

L'Édito

Procédés de cinéma.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
Pour fabriquer du cinéma, les metteurs en scène ont recours à un ensemble de procédés, mis en œuvre lors du tournage, du montage et, de plus en plus, pendant la post-production (effets numériques). Le rôle de ces procédés est de transmettre des émotions, des messages, des sentiments, de faire comprendre une situation, de laisser planer une menace, de créer une tension. Souvent, les procédés respectent les codes du cinéma, parfois ils les cassent (voir Sergio Leone), ou bien n’ont d’autres fonctions que de faciliter le tournage. La nuit américaine fait partie de cette dernière catégorie : grâce à des filtres, ce procédé permet de tourner de jour une scène sensée se dérouler la nuit. La Nuit Américaine, c’est aussi le titre d’un film de François Truffaut, où, jouant le rôle d’un réalisateur, il raconte l’histoire d’un tournage. Cette mise en abyme du processus du cinéma a été retenue par le Ciné-Club Louis Lumière. Mardi, Pierre William Glenn, chef opérateur du film, viendra animer la soirée qui suivra la projection de la Nuit Américaine. Un moment à ne pas rater, qui ne doit pas occulter – fût-ce avec des filtres – le reste de notre programme. A commencer par l’autre soirée, celle de l’œil de Nova, vendredi qui, dans la semaine de cinéma, se trouve 4 jours avant mardi. La radio pointue nous propose l’avant-première de Kaboom, un teen movie bien gaulé et un peu trash, réalisé par Gregg Araki qui a été très bien accueilli à Cannes. Cette projection sera suivie d’un cocktail ambiancé par Nova. Bonne ambiance.

Le reste de notre programme est plus sage, avec d’abord Monsieur Gregory Peck, bonhomme au sens littéral du terme, et magnifique acteur. Il a tourné avec Hitchcock, grand inventeur de procédés de cinéma, dans Spellbound (la Maison du Docteur Edwardes), dans le mythique et cruel Duel au Soleil de King Vidor, et dans quelques comédies sentimentales menée par des grands spécialistes comme William Wyler pour Vacances Romaines et Vincente Minelli pour La Femme Modèle. Nous pourrons aussi le voir cette semaine en astronaute dans Les Naufragés de l’Espace, de John Sturges, et dans Les Nerfs à vif (Cape Fear), de Martin Scorsese, l’un des ses derniers rôles en 1991. Cape Fear est le remake d’un film de 1962, dont Peck partageait la tête d’affiche avec Mitchum, acteur qui répondit également présent dans la version de Scorsese, où Nick Nolte et DeNiro reprennaient les personnages des deux icones.

Egalement au programme riche de cette semaine, Abattoir 5, de Georges Roy Hill poursuit sa musique étrange sur la fractalisation du personnage principal. Notons que la musique, ici celle de Bach interprétée par Glenn Gould, est utilisée comme un procédé pour faire passer une émotion et des transitions d’un monde à l’autre.
Comme nous en sommes revenus à parler procédés, signalons que deux Leone, (Il Etait une Fois la Révolution et Le Bon, la Brute et le Truand), vous permettront de détailler ceux du maître du western spaghetti : inserts, longueur des plans, ou utilisation de la profondeur de champ.

Si vous suivez un peu notre programmation, vous n’êtes pas sans savoir que, prochainement, ressort sur nos écrans (et dans une copie magnifique) Le Voyage Fantastique, de Richard Fleischer. Nous reviendrons plus longuement sur ce bijou de l’anticipation, mais vous proposons de réviser la carrière de réalisateur ce touche-à-tout, souvent de génie. Film noir, avec l’Etrangleur de Boston (interprété par Tony Curtis), L’Enigme du Chicago Express, thriller, comme l’Assassin sans VisageLes Flics ne dorment pas la Nuit, science fiction très sombre avec Soleil Vert, ou grande fresque historique et épique avec l’un de ses chefs d’œuvre, les Vikings, Fleischer réalisa une cinquantaine de films en 40 ans de carrière.
Dernière ligne pour L’Enfance de l’Art, qui nous propose, dimanche à 14 et 16h, un très joli film d’Euzhan Palcy : Rue Cases Nègres.

A la semaine prochaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action