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L'Édito

Les as du cœur.

L'Édito

Les as du cœur.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Gregory Peck, qui était non seulement un grand acteur mais aussi un homme de cœur, est la vedette de notre programme de la semaine avec pas moins de 7 bribes de sa longue filmographie. Mais le cœur et ses maladies sont aussi le thème de notre événement de mardi soir, organisé avec l’INSERM. Du cœur, Billy Pilgrim, héros d’Abattoir 5 de Georges Roy Hill, n’en manque pas non plus, alors que les personnages des films de Leone, à l’affiche pour leur dernière semaine, en sont totalement dépourvus.

L’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale donne régulièrement rendez-vous à ses membres et au public dans notre salle pour un ciné-club. Mardi prochain, l’INSERM fera son cinéma avec Stéphane Hatem, directeur de l’unité Inserm 956 et praticien à l’institut de cardiologie de l’Hôpital Pitié Salpêtrière et Alain Tedgui, directeur de l’unité Inserm 970, centre de recherche cardio-vasculaire. Ces deux éminents spécialistes animeront un débat sur les maladies cardiaques, responsables, selon l’OMS, d’un tiers des décès dans le monde. Cet échange sera précédé d’un très beau film italien, sorti cette année et passé un peu inaperçu, Question de Cœur, de Francesca Archibugi. Le sujet – deux hommes, un scénariste en vogue et un garagiste roumain, confrontés à la maladie – a peut être refroidi le public. Et c’est fort dommage car le film est touchant, parfois drôle, et très joliment interprété. L’émotion qu’il dégage et l’intérêt du débat formeront une double motivation à nous rejoindre. Et s’il en faut une troisième, l’entrée de cette soirée est libre.

Après avoir débuté au cinéma devant la caméra de Jacques Tourneur, Gregory Peck est repéré par David O. Selznick qui le signe et lance sa carrière. Ce grand producteur lui fait tourner Spellbound (la Maison du Docteur Edwardes), sous la direction de Sir Alfred, où il excelle en médecin névrosé sauvé par l’amour d’Ingrid Bergman, puis le mythique Duel au Soleil pour King Vidor. Incompris à sa sortie, ce duel est aujourd’hui reconnu comme un chef d’œuvre, notamment par Scorsese. Signalons que l’excellente copie dont nous disposons respecte l’éblouissant technicolor d’origine. Avec Passion Fatale, de Siodmak, le beau Grégory confirmait son statut de vedette et son goût pour les rôles sombres, ici un joueur dostoïevskien. Au milieu des années 50, il s’essaya avec succès à la comédie en choisissant de grands réalisateurs : William Wyler pour Vacances Romaines et Vincente Minnelli pour La Femme Modèle. Devenu un « baron » d’Hollywood, Gregory tenta au début des 60’s l’aventure de producteur. En engageant des réalisateurs moins chevronnés, Robert Mulligan pour l’adaptation du best seller d’Harper Lee, du Silence et des Ombres, et J. Lee Thompson pour Cape Fear (les Nerfs à Vif), il prit quelque risque. Le premier lui rapporta un Oscar, et le second fut « remaké » par Scorsese (avec De Niro et Nick Nolte, c’est cette version que nous vous présentons), qui poussa le clin d’œil jusqu’à demander à Peck et Mitchum, les acteurs de la version originale, à faire une apparition dans son film. Notons que le prévoyant Peck avait organisé sa défense : il interprète un avocat dans les deux films !

Toujours au programme, Abattoir 5, où un survivant de Dresde bombardée, hanté par son passé, erre, fantomatique, dans son présent et fantasme un futur, ailleurs. Prix du Jury à Cannes en 1972 et jamais ressorti depuis, ce film étrange et déroutant de Hill avance par petites touches et analogies, entre drame et burlesque, au rythme des points et des contrepoints de Glenn Gould jouant Bach.

Toujours aussi au programme, mais pour la dernière semaine, les cow boys poussiéreux au regard torve de Leone (Le Bon, la brute et le truandIl Etait une Fois dans l‘Ouest et Il Etait une Fois la Révolution) partiront pour d’autres aventures mercredi prochain. Tout comme ce pauvre Leo DiCaprio qui, après plus de 6 mois à l’affiche d’une enquête psychotique sur Shutter Island, aspire à un repos bien mérité.

L’Enfance de l’Art, elle, est toujours là dimanche à 14h et 16h, fidèle au rendez-vous. Ce sera cette semaine Charlie et la Chocolaterie, dans la version de Mel Stuart en 1971.

A la semaine prochaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action