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L'Édito

Frères de films et films de bandes.

L'Édito

Frères de films et films de bandes.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
Cette semaine, toujours autour du Darjeeling Limited, le voyage joyeusement décalé de trois frères dans l’Inde éternelle filmé par Wes Anderson, nous poursuivons notre festival sur les fratries. En marge des frères de cinéma, deux événements mettront en lumière des bandes non liées par le sang. Et dans des genres très différents puisque les soldats perdus de La Ligne Rouge n’ont pas grand-chose à voir avec les Quatre Garçons dans le Vent de Liverpool.

La Ligne Rouge (The Thin Red Line), chef d’œuvre de Terrence Malick, a été choisie par nos amis de l’INREES dans le cadre de leur projection-débat du jeudi. La guerre – ici celle du Pacifique – est une expérience extrême car inhumaine. Et c’est à ce titre qu’elle intéresse les scientifiques de l’INREES. A l’issue de la projection de ce film de guerre qui est surtout une réflexion sur le combat entre l’homme et l’humain, Nadjib animera le débat. Ancien mercenaire en Afghanistan, Nadjib a combattu par conviction aux côtés du Commandant Massoud. S’exprimant pour l’une des premières fois en public, il viendra nous confier son expérience de l’enfer et nous permettra de mieux comprendre les personnages du film de Malick.

Dans un registre beaucoup plus léger – mais non moins historique – notre Club Positif de mardi sera consacré aux Quatre Garçons dans le Vent (A Hard Day’s Night), film culte des Beatles réalisé par Richard Lester. Les quatre Garçons, partis pour un concert, doivent retrouver le fantasque grand père de l’un d’eux avant de monter sur scène. Cette course-poursuite échevelée dans l’Angleterre de 1964, teintée d’un humour « so british », est une irrévérencieuse révérence à la comédie des années 30. Un film-clé des sixties, que Hubert Niogret se fera un plaisir de décrypter après la projection. Le débat se poursuivra autour d’un cocktail au Grand Bar. N’oubliez pas de réserver vos places et de ressortir vos boots en daim.

Le Darjeeling Limited de Wes Anderson part de notre salle Panoramique 5 fois par jour. Monter donc en courant dans cet express indien en compagnie de Francis, Peter et Jack (Owen Wilson, Jason Schwartzman et Adrien Brody), trois frères lancés dans une quête spirituelle et familiale. Le Darjeeling Limited est une gâterie sucrée-salée-amère-acide, qui aborde les liens du sang et de l’amour avec une délicieuse fausse superficialité.

Dans la salle Club, nous vous donnons rendez-vous avec d’autres fratries de cinéma. Certaines sont délirantes, comme celle des Marx partis pour Une Nuit à l’Opéra, et d’autres intello, tendance new-yorkaise, quand Woody Allen nous présente Hannah et ses Sœurs. Il y a aussi des frères qui s’affrontent, comme dans The Yards et La Nuit Nous Appartient, de James Gray et d’autres qui se comprennent et se retrouvent comme dans Journal Intime, de Valério Zurlini. Il y a des fratries stylisées, celle que filme Coppola dans Outsiders et d’autres vues de l’intérieur par le cinéaste de l’intime Terence Davies dans Distant Voices, Still Lives, qui sera projeté pour la dernière fois mercredi. Et pour voir un peu plus loin tout en restant sur le registre de la famille, le 30 avril sortira sur nos écrans Ciao Stephano, un très joli film italien dont nous aurons l’occasion de vous reparler. Car concluons cette semaine avec l’Enfance de l’Art qui nous propose Nocturna, un charmant film d’animation sorti l’année dernière et témoin de la vitalité du dessin animé européen.
Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy
L ‘équipe du Grand Action