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L'Édito

Fantastique !

L'Édito

Fantastique !

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Si l’adjectif peut bien souvent s’appliquer à notre programmation, le nom désigne un genre que nous mettons en ce moment à l’honneur. Après le week-end Carpenter que vous fûtes nombreux à plébisciter, Le Prince des Ténèbres est toujours à l’affiche, rejoint ce mercredi par un grand classique du fantastique, Les Chasses du comte Zaroff. Ce genre fait aussi partie de l’ADN de notre rituel rendez-vous avec le Cinéma Posthumaniste, qui nous invite vendredi à voir et à échanger autour du Snowpiercer, de Bong Joon-Ho. L’adjectif, lui, s’applique à Man on the Moon (rien à voir avec le First Man de Chazelle), fantastique comédie de Milos Forman choisie pour le Ciné-Club Positif de mardi 11 et présentée par Michel Ciment lui-même. Par ailleurs, L’Adieu aux Armes, très belle adaptation millésime 1932 de Hemingway par Frank Borzage, est encore visible ; tout comme Breaking Away, Leave no trace et First Man, déjà cité.

Vendredi à 20h, Carlos Tello, Universitaire de Paris VII et grand manitou du Cinéma Posthumaniste, a invité Frédérique Leichter-Flack, maître de conférences à Paris X, pour débattre après le train d’enfer du Snowpiercer. Bong Joon-Ho a adapté la BD post-apocalyptique de Lob et Rochette, où des survivants du cataclysme final circulent, selon leur classe sociale, dans différents wagons d’un convoi ferroviaire inarrêtable et fascisant. Pour se remettre de cette glaciale course folle, un cocktail suivra au Grand Bar.

Mardi à 19h30, le cocktail rituel offert par le Champagne Veuve Cheurlin introduira le Ciné-Club Positif du mois, présenté par Michel Ciment, grand gourou de la meilleure revue de cinéma du monde et lumière de la critique. Il nous conduira jusqu’à la projection de Man on the Moon, biopic du Stand-upeur Andy Kaufman, hilarant, provoquant, irritant et mort prématurément en 1984. Jim Carrey interprète l’histrion, mis en scène par le grand Milos Forman, lui-même décédé en avril dernier.

Passée au pluriel suite à une erreur de traduction, Les Chasses du comte Zaroff est l’adaptation de The most dangerous game (titre original), une nouvelle de Richard Connell. Il y racontait l’histoire d’un comte russe assez dérangé qui, ayant fui la Révolution, s’était fait naufrageur sur une île isolée afin d’assouvir sa passion pour la chasse au gibier humain. Grand classique du fantastique, ce Most Dangerous Gamefut tourné en même temps, au même endroit, et par la même équipe (dont Fay Wray) que King-Kong. Ernest B. Schoedsack le co-réalise avec Irving Pichel, et retrouve Merian C. Cooper à la production. Comme son illustre jumeau cinématographique simiesque, ce film, parlant certes, mais encore très influencé par le muet, dans sa mise en scène comme le jeu des acteurs, possède un charme vénéneux. Le revoir sur la superbe copie numérique restaurée que nous vous proposons, c’est traverser une page de l’histoire du cinéma. Et, accessoirement, se faire très peur. Leslie Bank, que l’on verra ensuite dans certains des premiers Hitchcock, trouva en Zaroff le rôle de sa vie.

Si vous aimez frémir au cinéma, le Prince des Ténèbres s’impose. John Carpenter est l’un des maîtres du genre, et cela n’échappa pas aux nombreux spectateurs qui se pressèrent dans nos salles lors du week-end que lui avons consacré. Pour ce film de 1987, Carpenter se remettait de l’échec commercial de Jack Burton et ne disposa que d’un budget limité. Mais le bougre est un immense malin qui sait faire des miracles avec pas grand-chose. Ici, il invoque plutôt le diable, qui s’immisce dans une expérience scientifique. Ce suintant et terrifiant Prince des Ténèbres sème la terreur dans le petit groupe d’étudiants convoqués par un professeur et un prêtre. Un fantastique régal !

Nous sans vous inviter à voir nos autres films évoqués en début de lettre, terminons, sans surprise, par l’Enfance de l’Art. Mercredi à 14h30, nous grimperons à l’horloge de Monte là-dessus avec Harold Lloyd. Dimanche à 14h, nous prendrons le chemin du lycée avec Le Nouveau, comédie de Rudy Rosenberg.

Bonne chasse au film.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.