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L'Édito

Destinées et prophéties.

L'Édito

Destinées et prophéties.

Chère Spectatrice, cher Spectateur,

Notre programme de cette semaine est riche et varié, d’abord parce que, pour cause de vacances scolaires, nous reprenons nos proj ections matinales à destination du jeune public.
Et il sera gâté le jeune public, puisque nous lui proposons de voir ou revoir La Prophétie des Grenouilles, formidable film d’animation français de Jacques-Rémy Girerd. En s’inspirant de l’histoire de l’arche de Noé, ce virtuose de l’animation compose une fable pittoresque et gentiment morale, où se pose la question du vivre ensemble. Ce très beau film sorti en 2003, avait, avec Les Triplettes de Belleville, signé le renouveau du dessin animé français face aux grosses machines hollywoodiennes. Un succès mérité.

Toujours pour convaincre les enfants que la plus grande des télés ne remplacera jamais le plaisir d’un film partagé dans une salle obscure, dimanche à 16h, rendez-vous avec Le Mécano de la General (The General). Sans doute l’une des œuvres les plus abouties de Buster Keaton, qui en cosigna la réalisation avec Clyde Bruckman en 1926. Évidemment muette, cette poursuite en locomotive sera mise en musique en direct et en public par notre pianiste virtuose préféré : Jacques Cambra. Pour prolonger ce plaisir rare d’avant l’invention du parlant, la projection-concert sera suivie d’un goûter délicieux et original proposé par Bruno et son équipe de « réalisateurs de plaisirs gustatifs » de l’Intendance Suivra.
Cet événement s’inscrit dans le cadre de nos cinés-concerts-goûters qui ont lieu chaque premier dimanche du mois.

Beaucoup moins enfantin, notre cycle consacré aux cruels destins des « Jeunes Amants Criminels » se poursuit avec les trois mêmes films que la semaine dernière. Trois œuvres de trois grands réalisateurs américains qui racontent peu ou prou la même histoire : la dérive de jeunes gens assoiffés d’amour, d’absolu et de liberté qui sombrent dans le crime et la violence paroxysmique. Dans Badlands, dont l’action se situe dans les années 50, Terrence Malick s’attache à une adolescente qui suit sans hésiter son amoureux, meurtrier de son père. Violent et sec, Badlands donnait les premiers rôles à deux jeunes inconnus : Martin Sheen et Sissy Spacek.
Dans Bonnie and Clyde, Arthur Penn relit, non sans une touche de glamour (Faye Dunaway et Warren Beatty), le tragique destin d’un couple d’authentiques criminels qui fit trembler l’Amérique des années 30.
Martin Scorsese situe l’action de son Bertha Boxcar pendant cette même période où l’Amérique sombrait dans la crise. Bertha, devenu orpheline, rejoint une bande de marginaux qui s’attaque aux intérêts de la compagnie de chemin de fer.
Tous ces héros tragiques sont, au final, violemment rattrapés par la loi et l’ordre d’une société qui refuse de comprendre les enfants terribles qu’elle engendre.

Dans notre salle Club, nous projetterons, en journée, le King Kong de Peter Jackson, où la belle Naomi Watts séduit malgré elle le plus grand singe du monde, et, en soirée, Match Point de Woody Allen pour sa quinzième semaine d’exploitation. Woody réalise là son plus grand succès des dernières années.

Très belle semaine et bonnes vacances aux enfants de tout âge.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action