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L'Édito

De l’Abattoir à l’Oasis.

L'Édito

De l’Abattoir à l’Oasis.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
Ce titre valise évoque les deux temps forts de la semaine. A savoir, la sortie d’Abattoir 5, film étonnant et rare de Georges Roy Hill, et le premier Ciné-Club Positif de la saison, consacré à Oasis, de Lee Chang Dong. Pour le reste du programme, vous retrouverez nos tubes de l’été : Du Silence et des Ombres, d’autres films avec Gregory Peck et quelques Leone.

Lee Chang Dong a obtenu la Palme du Scénario 2010 pour Poetry qui vient de sortir. Romancier venu tardivement au cinéma, ce réalisateur s’est vite imposé comme l’un des chefs de file de la nouvelle vague coréenne. Réalisé en 2002 et servi par des acteurs étonnants, Oasis raconte l’histoire d’amour bouleversante entre deux handicapés de la vie ; l’occasion aussi de peindre la Corée d’aujourd’hui, ses codes et ses préjugés, tout en s’évadant par l’onirisme. Après la projection de mardi à 20h, Yann Tobin décryptera cette très belle ode à la différence.

A propos de différence, notre grande sortie de la rentrée, Abattoir 5, se pose là. Il est bien difficile de résumer l’intrigue de ce film étrange, sorte d’Ovni cinématographique, entre rêve et réalité, qui n’est pas sans rappeler le Brazil de Terry Gilliam. Le héros du film, vétéran de la Seconde Guerre Mondiale, y a vécu une expérience hautement traumatique : le terrible bombardement de Dresde, en février 1945, lors duquel les Alliés rasèrent la ville afin d’écraser le moral et la résistance des Allemands. On estime que 35 000 personnes périrent dans les flammes de ce qui était une magnifique ville baroque. Réfugié dans l’Abattoir 5, Kurt Vonnegut, un Américain prisonnier, rentra au pays pour devenir écrivain. Le roman dont est tiré le film s’inspire de son expérience et laisse divaguer son double fictif entre le souvenir de Dresde, l’Amérique prospère et ridicule des sixties, et une planète imaginaire où il pourrait retrouver son vrai amour. Ainsi va le film, enchaînant les moments de terreur, de comédie et de grâce par la virtuosité de la musique de Bach jouée par Glenn Gould. Réalisé par Georges Roy Hill entre ses deux grands succès (Butch Cassidy et le Kid et l’Arnaque) et couronné par le Prix du Jury du Festival de Cannes en 1972, Abattoir 5 demeure un film déroutant et envoûtant, par son rythme, par la beauté des images (surtout sur copie neuve) et la musique, bien sûr. Au générique, on redécouvre deux acteurs un peu oubliés : Michael Sacks qui, après quelques tours pourtant prometteurs devant la caméra, devint informaticien, et Valérie Perrine, charmante pin-up qui obtint la Palme d’Interprétation cannoise en 1975 pour Lenny, de Bob Fosse.
En salle Club, les retardataires pourront voir le très touchant Du Silence et des Ombres, de Robert Mulligan, d’après le célèbre roman d’Harper Lee. Ils pourront également approfondir la filmographie de son interprète principal (Gregory Peck), vedette de Passion Fatale, un polar de Siodmak, et de La Femme Modèle, une pétillante comédie de Vincente Minnelli.
Ces mêmes retardataires auront aussi quelques nouvelles chances de revoir Il Etait une Fois dans l‘Ouest sur sa somptueuse copie neuve, et de prolonger le plaisir leonesque avec Et Pour Quelques Dollars de Plus.
Les 3 séances africaines d’Un Transport en Commun de Dyana Gaye, proposées par l’Enfance de l’Art complètent ce programme hebdomadaire.

A la semaine prochaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action