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L'Édito

C’est magnifique !

L'Édito

C’est magnifique !

Chères spectatrices, chers spectateurs,
Mercredi soir, l’écran panoramique du Grand Action prend ses couleurs cannoises en vous proposant la Montée des Marches en direct de l’ouverture de Cannes 2013. Tandis que les festivaliers se hisseront vers la salle du Palais pour la projection du nouveau Gatsby de Baz Luhrmann, à Paris, nous pourrons voir ou revoir The Great Gatsby, version 1974 de Jack Clayton, restauré et toujours interprété par un impérial Robert Redford que le roi Léo aura du mal à surclasser. Outre cette prestigieuse réédition sur copie neuve, un Ciné-Club Louis Lumière viendra bousculer nos films des précédentes semaines encore à l’affiche, dont – rassurons ses fans frissonnants –  ceux du Cycle John Carpenter.

Nick est amoureux de l’amie golfeuse de sa cousine Daisy, merveilleux papillon délaissée par Tom, son lourdaud de mari qui la trompe avec Myrtle, la femme du garagiste. Et tout ce petit monde fantasme sur le magnifique Gatsby, sa fortune, ses fêtes, ses amours, son passé et ses mystères… Jack Clayton, cinéaste britannique qui offrit un Oscar à Simonne Signoret pour son rôle dans Room at the Top en 1959, aborda Gatsby après une pause cinématographique de 7 ans. Il eut donc le temps d’y réfléchir et, pour adapter le roman de Francis Scott Fitzgerald, fit appel à un autre Francis – Ford Coppola en l’occurrence. Ironie du sort, ce même Coppola, en raflant la majorité des statuettes majeures, ne laissera que deux Oscar (costume et adaptation musicale) au film de Clayton. Pourtant, il en aurait mérité bien d’autres, à commencer par l’interprétation pour Robert Redford et Mia Farrow qui forment un couple inoubliable, entre glamour et tragédie. Nous sommes ravis de vous proposer de redécouvrir ce film d’une grande élégance, qui n’a pas été projeté en salle depuis sa sortie. Contents aussi de le mettre en regard de celui qui sera dévoilé en ouverture du Festival de Cannes. L’on pourra alors voir si Baz Luhrmann, cinéaste tapageur dont les précédents opus ne nous ont pas convaincus, sait avec la même élégance que Clayton retrouver la magie somptueuse et la délicatesse désespérée du roman.

Mardi à 20h, les chefs opérateurs ont rendez-vous pour leur Ciné-Club Louis Lumière. Stan Neumann, son réalisateur, et Matthieu Poirot Delpech, le directeur de la photo, viendront nous présenter L’œil de L’astronome. Au seizième siècle, un savant (incarné par le toujours spectaculaire Denis Lavant) reçoit un télescope qui va lui permettre de voir l’invisible. Il n’est question que de lumière dans ce film historique. La lumière que perçoivent les personnages, et celle très douce et travaillée qu’ont inventée ses deux concepteurs. Ils répondront à toutes vos questions lors du débat, entre la projection et le verre au Grand Bar.

Vous êtes nombreux à venir revoir les films de John Carpenter. Preuve que dans ces temps troublés, il est bien agréable de s’envoyer un bon vieux frisson cinématographique. Dès ses débuts et ses premiers succès, John Carpenter s’est donné pour mission de terroriser le public. Sans esbroufe, sans grands effets spéciaux, sans budget pharaonique, il y parvient fort bien. Dans les 7 films de notre Cycle John Carpenter, vous constaterez qu’il n’utilise que le montage, quelques trucages et la musique. Et pour être sûr de sa portée, il l’a compose souvent lui-même, convaincu que la bande son participe à l’angoisse. Et comment ! Vous le constaterez dans le brouillard de Fog, à bord de Christine, la Plymouth Fury hantée, avec Starman, l’homme venu des étoiles, aux côté du diabolique Prince des ténèbres, en compagnie des enfants du Le Village des damnés, en pénétrant l’Antre de la Folie, et en visitant les angoissantes geôles de Los Angeles 2013 ou celles de la planète rouge peuplées de Ghosts of Mars.

Egalement au programme Promised Land, dernier film de Gus Van Sant, sur un scénario signé des deux interprètes principaux : Matt Damon et John Krasinski. L’un vante les mérites du gaz de schiste et veut acheter leur terre aux fermiers ruinés par la crise ; l’autre tente d’alerter le peuple et de dissuader les vendeurs. Mais les choses ne sont pas si simples… La querelle du schiste fait rage dans l’Amérique de 2013 et le sujet est chaud. Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire l’excellent article de Philippe Bernard pour le Monde.fr. Et à venir voir ensuite ce Promised Land, film écolo et engagé, porté par la fluidité de la caméra de Gus.
Pour celles et ceux qui les auraient manquées, restent quelques séances pour les menteuses criminelles de Passion, de De Palma, pour l’esclave affranchi et le chasseur de primes de Django Unchained, de Tarantino, pour les teufeuses sexy de Spring Breakers, d’Harmony Korine, et pour les dissidents soviétiques de Khroustaliov, ma voiture ! d’ Alexeï Guerman.
Dernier mot pour l’Enfance de l’Art, et son hommage au cinéma de Max Linder de dimanche à 14h.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action