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L'Édito

A nos films !

L'Édito

A nos films !

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Outre la poursuite des projections d’Abattoir 5, film étrange et attachant qui partage l’affiche avec quelques autres perles cinématographiques, notre semaine est marquée par deux événements : une séance du CinémaClub au cours de laquelle Alain Bergala présentera A Nos Amours, de Maurice Pialat et la reprise des Courts du Grands, où Collectif Prod vous a concocté une chouette sélection de courts métrages.

Vendredi, ce ne sera pas les limbes du pacifique, mais donc les fameux Courts du Grands. Pour sa session de rentrée, Collectif Prod nous a gâtés, car l’on pourra, entre autres, voir Chienne d’Histoire, de Serge Avedikian, Palme d’Or du Court au dernier Festival de Cannes. Aux côtés de cette star cannoise, d’autres films, en prise de vue ou en animation, révèlent la richesse de ce cinéma compact. Une sénatrice nerveuse, une mariée abandonnée, un troupeau de cerfs rebelle, un gymnaste farfelu en seront les vedettes.

Doit-on présenter Alain Bergala ? Réalisateur, mais surtout grande figure de la critique, ancien rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma et Maître de Conférences à Paris III, ce subtil analyste filmique nous conduira pour une lecture de A Nos Amours, où Maurice Pialat faisait, avec autant de finesse que d’absence de concession, naître une actrice. L’alors toute jeune Sandrine Bonaire interprétait Suzanne, fille à l’écran de Maurice, adolescente belle et rebelle, fragile séductrice agaçante et adorable, dans une famille, comme elle, à la dérive. Retenez votre mardi soir pour revoir ce film inoubliable et surtout écouter ce qu’Alain peut en dire.

Outre ces moments particuliers, c’est donc bien Abattoir 5 qui tient notre programme de la semaine. Il fallut bien une copie neuve pour retrouver la pureté des images voulues par Georges Roy Hill, et que rythme la musique légère et grave de Bach joué par Gould. Cette fable poétique débute dans les neiges de l’Allemagne en guerre, se poursuit dans l’enfer de Dresde bombardée, se prolonge dans l’Amérique consumériste des 60’s et se conclut sur une planète imaginaire. Elle vogue au gré du passé, du présent et des fantasmes de son héros, Billy Pilgrim, littéralement Billy le pèlerin. Imaginé par Kurt Vonnegut et adapté par Hill en pleine guerre du Viet Nam, Abattoir 5 est aussi une ode antimilitariste qui, avec grâce, passe du tragique au comique et fut couronnée par le Prix du Jury à Cannes en 1972. Depuis, personne ou presque n’avait vu cet ovni cinématographique. Merci au distributeur Splendor Film d’avoir permis la correction de cet injuste oubli.

Le reste du programme laisse une place de choix au beau Grégory Peck qui fut, comme la plupart des personnages qu’il interpréta, une belle personne : qu’il soit un avocat dévoué à une cause difficile dans du Silence et des Ombres, de Mulligan, un reporter de charme dans Vacances Romaines, de Wyler, ou même un joueur romantique dans Passion Fatale, de Siodmak.

Pour ne pas abandonner à l’automne nos héros des précédentes semaines, nous retrouverons encore quelques Leone, dont Il Etait une Fois dans l‘Ouest, sur sa somptueuse copie neuve, mais aussi Il Etait une Fois la RévolutionLe Bon, la brute et le truand, ainsi que l’enquête scorsesienne tordue de Shutter Island, qui bat des records de longévité au Grand Action.
Enfin, l’Enfance de l’Art nous proposera un petit voyage chez Charlie et la Chocolaterie, version vintage 1971 réalisée par Mel Stuart, avec un formidable Gene Wilder.

A la semaine prochaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action