Le style Anderson.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Avant l’arrivée sur nos écrans mercredi prochain de The Phoenician scheme, le nouveau Wes Anderson présenté à Cannes, un cycle vous permet de réviser vos connaissances sur la tendre mécanique, précise et colorée, du style Anderson. Nos récentes sorties poursuivent évidemment leur carrière : Rumours, réjouissante comédie politique d’horreur, Les Linceuls accompagné d’un cycle David Cronenberg, Festa Major, etc. Et la semaine sera, comme souvent au Grand Action, rythmée par des événements. Let’s go !
Jeudi à 19h, le Ciné-Club La Relève a invité Michel Hazanavicius pour qu’il vienne nous présenter et débattre du Redoutable, sa vision romancée de Jean-Luc Godard, interprété par un Louis Garrel qui se régale redoutablement. Tant qu’on y est, et même si c’est dans longtemps, profitons-en pour annoncer que nous sortirons le 8 octobre Nouvelle Vague, où Richard Linklater raconte le tournage d’A Bout de souffle. On reviendra sur ce bel hommage à ce moment clé du cinéma français.
Vendredi à 20h, Les Rendez-vous du cinéma grec organisent une rencontre avec The Last Taxi Driver, réalisé en 2023 par Stergios Paschos. Ce drame psychologique suit les courses d’un chauffeur obsédé par le suicide d’un client.
Du décor à l’écran nous ramène dans les années 60 avec L’Établi de Mathias Gokalp. Il sera dans la salle, accompagné de son chef-décorateur Jean-Marc Tran Tan Ba, pour parler de cette reconstitution post-mai 68, où un jeune Normalien et militant d’extrême-gauche se fait engager chez Citroën avec l’idée de relancer la révolution…
Nous terminerons la semaine avec la Résidence des 168h qui accueille des jeunes cinéastes afin de les aider à développer leur court-métrage. Mardi, nous assisterons à la projection des trois films du cru 2024, à savoir Verso, d’Olivier Seibert, Les Nuits de Jasmin de Naël Zaïti-Ruelle et Solita de Zoé Williamson. Trois histoires troublantes, dont on pourra parler avec les auteurices.
Le style Anderson est fait de couleurs acidulées, de cadres d’une précision helvétique, de travellings méticuleux, de coupes astucieuses, de décors dignes d’un théâtre optique, de personnages décalés, et d’un soupçon de surréalisme comique faussement désuet. Bref, Wes est un cinéaste délicieux qui sait se renouveler et se diversifier (par l’animation par exemple), tout en conservant une patte unique à laquelle nombre de stars (et de spectateurs) sont très attachées. On pourra, via le cycle Wes Anderson, revoir l’intégralité de sa filmographie, soit 11 films, de Bottle Rocket (son premier de 1996) à, en passant par À Bord du Darjeeling Limited ou Moonrise Kingdom, Asteroid City, son dernier jusqu’à la semaine prochaine. Car mercredi 28 mai, The Phoenician scheme, qui a emballé le Festival de Cannes, sera sur nos écrans. L’occasion de vérifier, qu’une fois encore et grâce à un Benicio Del Toro incroyable, Wes se réinvente dans la fidélité à son style si singulier.
Nous avons évoqué en début de lettre certains des autres films de notre programme, qui tous sont affichés plus bas, et l’on finit rituellement avec L’Enfance de l’Art. Mercredi à 14h30, on retrouvera Ernest et Célestine, les délicieux héros – un ours et une souris – créés par Gabrielle Vincent, et adaptés ici au cinéma par Julien Chheng et Jean-Christophe Roger dans Le voyage en Charabie. Dimanche à 14h, nous rencontrerons Marcel le Coquillage (avec ses chaussures), auquel Dean Fleischer-Camp a consacré un délicieux faux documentaire, mi-réel, mi-animation. Du bon bulot et un régal, même sans mayonnaise.
Excellente semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action