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L'Édito

Les lumières de Vilmos.

L'Édito

Les lumières de Vilmos.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Semaine un peu particulière puisque l’événement qui la porte nous est cher. Pierre Filmon, réalisateur de Close Encounter with Vilmos Zsigmond, remarquable documentaire sur ce grand chef-opérateur projeté lundi soir en avant première, est aussi projectionniste au Grand Action ! Jerry Schatzberg lui-même viendra nous présenter cette séance, et enchaînera pour lancer la projection suivante de L’Épouvantail. Autre temps forts (au pluriel), vendredi à dimanche, les 13 séances consacrées aux 156 films du Festival Faire un Film en 48h (FFF48H en abrégé). Enfin, les nouveautés de ce mercredi, ce sont les rééditions sur copie neuve de 2 perles hollywoodiennes signées Otto Preminger : Laura et Rivière Sans Retour. Restent aussi les films d’avant : Missing, de Costa Gavras, La Mélodie du BonheurIl Etait Une Fois dans l’Ouest et Showgirls.

Vilmos Zsigmond nous a quitté le 1er janvier dernier. Sa disparition donne un éclairage particulier au documentaire que Pierre Filmon lui a consacré, et que les plus grands festivals ont remarqué. Après avoir filmé en cachette l’insurrection de Budapest, Vilmos et son collègue Laszlo Kovacs fuient leur Hongrie natale. Quelques années plus tard, les deux comparses deviendront les grands directeurs de la photo du Nouvel Hollywood dont ils inventeront l’image. Vilmos a éclairé nombre de films phares des 40 dernières années et travaillé avec Altman, Boorman, Spielberg, De Palma, Cimino, Joffé, Allen et, bien sûr, Jerry Schatzberg. Jerry sera avec nous lundi à 19h30 pour introduire, avec Pierre, l’avant-première de Close Encounter with Vilmos Zsigmond sur le travail de ce maître de la lumière. A 21h30, Jerry reviendra nous présenter L’Épouvantail, emblématique film de hobos avec l’inoubliable duo Hackman-Pacino, évidemment éclairé par Vilmos.

Le Grand Action est, depuis plusieurs années, partenaire du FFF48H où des équipes de cinéastes, professionnels chevronnés et amateurs passionnés, répondent au défi un peu fou de réaliser un court-métrage en 48 heures chrono. Forcément inégal – ça va de la perle à l’exaspérant ratage – le résultat est fascinant par sa diversité et son énergie. 156 équipes ont réussi le premier exploit de boucler leur film. Vous êtes les héros du suivant, puisque c’est au public de voter pour les meilleurs, lors des 13 séances que nous accueillerons entre vendredi et dimanche. Vous pouvez venir à toutes (ce sera plus objectif !), passer au hasard (toujours intéressant), ou simplement soutenir votre équipe fétiche… À condition de connaître son groupe.

10 années séparent Laura et Rivière Sans Retour, deux classiques du cinéma, tous deux réalisés par Otto Preminger et chacun porté par une pure star. En 1944, la sublime Gene Tierney, à qui on avait dit « vous devriez faire du cinéma » (le titre de son autobiographie), interprète Laura. L’assassinat de cette fascinante jeune femme lance le film en flash back, qui permettra de comprendre comment la tragédie s’est nouée. En 1954, Marylin Monroe est Kay, une chanteuse de cabaret qu’une suite de péripéties (dont une attaque d’indiens) place sur un frêle radeau difficilement maintenu à flot par Robert Mitchum. La Rivière Sans Retour, un somptueux scope en technicolor, auquel la restauration de Swashbuckler Films redonne sa splendeur, vaut autant pour la beauté des paysages que par la confrontation de deux monstres sacrés. Sachez aussi que le Cycle Otto Preminger, qui accompagne ces deux rééditions, est réduit à 3 films, mais perdure.

Non sans vous rappeler que certains films des précédentes semaines (cités en début de lettre) sont toujours à l’affiche, terminons avec l’Enfance de l’Art. Elle nous ravit mercredi et dimanche avec l’inoubliable Guerre des Boutons, version originale d’Yves Robert. J’aurais su, j’aurais venu.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand action