Tous en scène
Chères spectatrices, chers spectateurs,
En 1975, Bob Fosse réalisait Lenny, où Dustin Hoffman interprétait le très irrévérencieux inventeur du stand-up dans l’Amérique puritaine des années 1960. Samedi à 19h30, Guillaume Orignac, spécialiste du genre, introduira la séance. Mais Lenny n’est pas seul en scène cette semaine. A côté de nos récentes exclusivités Nouvelle Vague, Une Bataille après l’autre, Oui, Invention et le nécessaire documentaire Glaciers d’Arctique, état des lieux de Pierre Dugowson, projeté vendredi à 12h30, nous avons aussi quelques d’événements.
Nous commençons dès mercredi à 20h avec les étudiants du Ciné-Club La Relève qui invitent Dominik Moll à nous parler de Seules les bêtes. Ménochet est, comme à son habitude, formidable dans ce thriller choral mêlant plusieurs destins, qui passe des neiges du Massif Central aux rues d’Abidjan.
Comme chaque mois d’octobre, on retrouve le Festival des Cinémas différents et expérimentaux de Paris, avec les films en compétition présentés en 6 séances entre jeudi et samedi. Après une spéciale Jeunes cinéastes dimanche à 14h30, le palmarès sera projeté à 18h. A 20h, la soirée de clôture rendra un subversif Hommage à Lionel Soukaz, cinéaste du sabotage, le thème du festival.
Lundi à 20h, la fédération Citoyens et Justice organise un prestigieux débat sur l’univers carcéral après la projection de Tehachapi, une prison infernale de Californie, où JR a mené un atelier artistique dont il a tiré un film. Après cette plongée dans ce monde qui avilit les hommes, on écoutera Valérian Benazeth, Docteur en sciences politiques, Tiffanie Joannier, directrice d’art-exprim, Alexia Dreschmann, artiste plasticienne, Marine Orhan, cheffe de projets à la Fondation M6 et Margaux Velten, référente nationale de la politique culturelle à la Direction de l’Administration Pénitentiaire.
Mardi à 19h30, on retrouvera Denis Ménochet accompagné cette fois de Léa Drucker, dans Jusqu’à la Garde, le film où Xavier Legrand explore les violences intrafamiliales. Glaçant. Lors de ce Ciné-club Louis Lumière, Nathalie Durand, la cheffe opératrice du film, accompagnera le réalisateur pour échanger avec le public.
Dustin Hoffman interprète magistralement Lenny, Lenny Bruce, le plus célèbre comique des années 60, considéré par beaucoup comme l’inventeur du stand-up. Valerie Perrine, dans le rôle de son épouse, obtint en 1975 le Prix d’interprétation à Cannes dans ce biopic non hagiographique de Bob Fosse. Samedi à 19h30, Guillaume Orignac, auteur-réalisateur de la série « Stand-up, la rage de rire » (Arte), viendra nous expliquer ce phénomène. Seul sur scène et armé de son micro, Lenny Bruce dézinguait à tout-va les conventions américaines, s’attirant les foudres du pouvoir d’alors (c’est pareil aujourd’hui ; cf. Jimmy Kimmel). Dans un élégant noir et blanc, Bob Fosse restitue cette époque où la parole et le rire étaient sous-contrôle. « Lenny Bruce est mort d’une overdose de police » a déclaré Phil Spector. En fait, c’est une d’héroïne qui l’a tué en 1966. Il n’avait pas 40 ans, quel révolutionnaire !
Non sans vous rappeler de venir prendre une dose de joyeuse fraîcheur sixties avec Nouvelle Vague, où Richard Linklater rejoue le tournage d’ A Bout de Souffle (les plus farouches Godardiens valident le film en souriant !), de faire la révolution avec Paul Thomas Anderson (Une Bataille après l’autre) et Nadav Lapid (Oui), ou de vous étonner devant Invention, le film hybride de Courtney Stephens, on termine avec l’Enfance de l’Art, qui, dimanche à 14h, nous propose Le Garçon et le héron, d’Hayao Miyazaki.
Et on ajoute une ligne pour s’incliner devant Diane Keaton.
Belle semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action