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L'Édito

Le triptyque de l’amour

L'Édito

Le triptyque de l’amour

Chères spectatrices, chers spectateurs, 

Voici donc, après Rêves et Amour, le troisième et dernier volet de la Trilogie d’Oslo de Dag Johan Haugerud, Désir qui arrive sur nos écrans. Ce triptyque de films norvégiens, unanimement salué par la presse et le public, va faire notre été ; mais n’est-ce pas la saison des amours ? Il vous laisse toutefois quelque chance de voir ou revoir certains de nos récents succès, et de continuer à explorer, via notre Hommage à David Lynch, la filmographie d’un des réalisateurs les plus marquants de sa génération, disparu en début d’année. 

L’amour, en 2025, n’est plus enfant de Bohème, mais natif de la capitale de la Norvège, cadre de la Trilogie d’Oslo. Auteur de romans à succès dans son pays – dont un seul a été traduit en France, On est forcément très gentil quand on est très costaud – Dag Johan Haugerud réalise ses premiers court-métrages au tournant de l’an 2000. Il passe au long en 2012 (Som du ser meg, très remarqué), puis enchaîne en 2019 avec Barn, tous deux, pour l’instant, inédits chez nous. En février 2024, Sex sort en Norvège, et arrive cette semaine en France, sous le nom de Désir. Mais peu importe l’ordre puisque ces trois films, observant des amours contemporaines, sont aussi indépendants que complémentaires. Fantasmés et sublimés dans Rêves, pluriels et erratiques dans Amour, expérimentaux et exploratoires dans Désir, les sentiments et les attirances des personnages déclinent plusieurs formes de l’art d’aimer en occident en ce début de XXIe siècle. Désir raconte l’histoire d’un ramoneur, heureux mari et père, qui se laisse tenter par une expérience sexuelle avec un de ses clients. Une opportunité enrichissante pense-t-il naïvement quand il s’en ouvre à son épouse, qui ne l’entend pas tout à fait de cette oreille. Son patron sera plus compréhensif et lui confie rêver parfois qu’il est une femme convoitée par… David Bowie ! Après le récit de l’attirance d’une adolescente pour une de ses professeures (Rêves), puis les errances sentimentalo-sexuelles de deux amis, l’une hétéro, l’autre homo, (Amour), le troisième volet de la Trilogie d’Oslo, tâte un autre terrain, peut-être encore plus glissant : la liberté au sein du couple. Portés par des dialogues ciselés, révélateurs de l’empathie de Dag Johan Haugerud pour ses personnages, ces trois films explorent des façons de vivre et d’aimer, ainsi que des interrogations que chacune et chacun se posent… souvent sans le dire, ni même se l’avouer. La plupart des gens qui ont vu l’un des volets de la Trilogie d’Oslo, saisis par la tonalité si singulière de ces films, foncent en général voir les deux autres. N’hésitez pas à tomber sous le charme de ses amours venues du Nord. Elles nous réchauffent et nous éclairent. 

Non sans vous rappeler que Sous hypnose, la comédie surprise d’Ernst de Geer, Voyage au bord de la guerre, celle d’Ukraine vue par Antonin Peretjatko, ainsi que quelques autres films, dont les onze de l’Hommage à David Lynch, sont toujours sur nos écrans, clôturons cette lettre avec l’Enfance de l’Art. Mercredi à 10h30, elle propose aux tout-petits les Petits contes sous l’océan, et le lendemain à la même heure, Le Gruffalo. Ce gentil monstre imaginé par Jakob Schuh et Max Lang séduira les ados, tandis que toutes les générations se retrouveront dimanche à 14h pour le départ des Vacances de M. Hulot, inoubliable chef-d’œuvre de Jacques Tati. 

On vous souhaite une semaine amoureuse.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action