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L'Édito

Le nouveau projet de Wes.

L'Édito

Le nouveau projet de Wes.

Chères spectatrices, chers spectateurs, 

Après sa présentation au Festival de Cannes, The Phoenician Scheme, le nouveau Wes Anderson, arrive sur nos écrans, accompagné d’un cycle qui montre la cohérence de l’auteur. Celui consacré à David Cronenberg, programmé depuis la sortie de son dernier film, Les Linceuls, conserve l’affiche, tout comme Rumours, Festa Major et quelques autres. Côté événements, trois temps forts, par lesquels nous commençons. 

Dimanche à 18h, le Ciné-club CMC qui rassemble les professionnels coiffure-maquillage-costume du cinéma nous invite à la projection (en 35mm) des Prédateurs, un Tony Scott emblématique des années 1980. L’élégance glaçante de Catherine Deneuve et David Bowie devrait suffire à ouvrir le débat. 

Richard Linklater fait partie de cinéastes qui relèvent la gageure d’être à la fois expérimentaux et accessibles. Son Nouvelle Vague, également présenté à Cannes et qui sortira au Grand Action le 8 octobre, en atteste. On aura le temps d’y revenir. En attendant, lundi à 19h30, des étudiants d’Assas et d’ailleurs nous proposent de revoir Boyhood, qui suit l’évolution d’un enfant pendant une douzaine d’années. Les instigateurs de la projection de ce bijou singulier animeront le débat à suivre.  

Mardi à 20h, le Ciné-club des Ecoles bouclera la semaine avec Koyaanisqatsi de Godfrey Reggio. Sur une musique géniale (évidemment) de Philip Glass, le réalisateur développe des images de notre planète, parfois rassurantes, souvent inquiétantes mais toujours sublimes. A l’issue de la projection, Michel Etcheverry, enseignant, mettra des mots sur ce plaidoyer écologique dénué de commentaire.  

Les mot anglais « scheme » désigne un projet, un plan, un procédé et, dans un sens plus négatif, un complot ou une machination. Toutes les acceptions du terme conviennent à The Phoenician Scheme, le nouveau film de Wes Anderson. On y rencontre Zsa-Zsa Corda, richissime homme d’affaires protéiformes et inégalement honnêtes. Lors d’une énième tentative d’assassinat, le tycoon, père de nombreux fils et d’une seule fille, convoque cette dernière, entrée dans les ordres, pour la préparer à sa succession. La nonne va vite faire preuve d’une certaine souplesse pour s’arranger avec la voie du Seigneur et suivre, celle, plus violente et tortueuse de son père. Ce pitch savoureux, et assez délirant, pensé par Roman Coppola et Wes Anderson prend une ampleur pop-punk par la caméra du second. On retrouve sa patte, colorée et pointilleuse, et aussi un récit plus construit que ceux de ses derniers opus. L’intrigue de The Phoenician Scheme est certes d’une grande confusion, en hommage au Grand Sommeil ou au Faucon Maltais, mais rythmée avec une immense fantaisie et portée par des personnages « larger than life ». Benicio Del Toro est impeccable en indestructible magnat cultivé et Mia Threapleton, fille de Kate Winslet, est épatante en religieuse destroy. Quant aux seconds rôles, on verra Michael Cera, Riz Ahmed, Tom Hanks, Mathieu Amalric, Scarlett Johansson, Benedict Cumberbatch, Bill Murray (évidemment) et même une figuration de Charlotte Gainsbourg ! On prend donc beaucoup de plaisir devant cette comédie noire, mais colorée, et familiale, mais déglinguée. Un plaisir andersonnien, qu’on retrouvera aussi dans les films de son cycle. 

Nous vous invitons à consulter plus bas les autres films à l’affiche et concluons avec la même Enfance de l’Art que la semaine dernière. Car les deux films proposés, Ernest et Célestine Le voyage en Charabie (mercredi à 14h30) et Marcel le Coquillage (avec ses chaussures), dimanche à 14h, méritent de revenir en deuxième semaine.  

Semaine que nous souhaitons excellente.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action