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L'Édito

Vous aimez parler de cinéma ?

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Vous aimez parler de cinéma ?

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Si c’est le cas, vous allez être servis avec quatre soirées de projection et de débat, et ce dans des genres très variés. ça va de Dragged across Concrete à L’Année dernière à Marienbad, pour un hommage à Delphine Seyrig, en passant par un « spécial 80’s » autour de Breakfast Club ! Et on conclura la semaine mardi avec l’ouverture du 21e Festival des Cinémas Différents et Expérimentaux de Paris. Entre deux soirées, vous pourrez aussi voir le dernier Woody Allen et 2 nouveaux films du Cycle James Gray.

Nous avons, lors de notre précédente édition, largement évoqué Steven Craig Zahler. Cet artiste punko-protéiforme, auteur et musicien, réalise aussi des films qui dérangent un peu l’institution, autant par leurs thèmes que leur ton. Ce qui explique qu’ils soient peu ou mal diffusés et que nous soyons particulièrement fiers de vous montrer son dernier opus, Dragged across Concrete, sur grand écran. Film noir, très stylisé, drôle et incorrect, il met en scène deux flics (Vince Vaughn et Mel Gibson) aux méthodes tellement radicales qu’elles leur valent une mise en congé. Jamais à cours de ressources, le duo ripou va utiliser cette vacance pour se lancer dans le braquage. Après Critikat dimanche dernier, c’est au tour d’un autre fan de Zahler, Jacky Goldberg, journaliste aux Inrocks, de venir présenter la séance de mercredi à 20h30.

Le lendemain à 20h, nous reviendrons une bonne trentaine d’années en arrière avec Breakfast Club, teen movie culte réalisé par John Hugues en 1985. Dans un lycée américain, 5 jeunes aux profils très différents (c’est un euphémisme) sont consignés pour la journée, mais vont apprendre à se connaître. Très déconne vintage, ce film lance la Journée d’études que la Fondation Lucien Paye consacre à la comédie américaine des années 1980. Jeudi soir, Adrienne Boutang, Maître de conférences à l’université de Bourgogne Franche-Comté, viendra présenter la séance.

Samedi à 19h, nous avons rendez-vous avec la lumineuse comédienne d’un film entré au Panthéon de la cinéphilie. Juste après la guerre, Alain Resnais, très engagé dans le groupe de la « Rive Gauche », se fait remarquer par ses documentaires. Il passe vraiment à la fiction en adaptant Duras (Hiroschima mon Amour), puis Robbe-Grillet, avec lequel il invente l’étrange atmosphère du château de L’Année dernière à Marienbad, qui décrochera le Lion d’Or à Venise en 1961. Cette envoutante danse fantomatique révéla Delphine Seyrig, merveilleuse interprète de la distanciation brechtienne au cinéma. Benoît Jacquot, réalisateur, et Jean-Christophe Manuceau, auteur, présenteront cette soirée hommage à la sublime et regrettée Delphine, que le second a transformée en personnage de roman. Après la projection, Jean-Christophe Manuceau dédicacera d’ailleurs La Désirée.

Cette belle semaine se terminera mardi avec l’ouverture du 21e Festival des Cinémas Différents et Expérimentaux de Paris. Le CJC (Comité Jeune Cinéma) a placé son rendez-vous annuel sous le signe du genre, ou plutôt de l’anti-genre, et du néo-féminisme. Afin de nous interroger sur ces sujets sexués et hautement contemporains, nous verrons, mardi à partir de 19h, une sélection de films de pionnières, comme Chantal Akerman, Agnès Varda, Barbara Hammer et bien d’autres, et partirons à la rencontre de la cyborg Karly Stark. Le festival se poursuivra jusqu’au dimanche 13.

Notre Cycle James Gray, initié la semaine dernière alors que le dernier opus du cinéaste – Ad Astra – vient de sortir, s’enrichit de deux nouveaux films réédités sur copie neuve : Two Lovers, avec un magnifique Joaquin Phoenix en amoureux dépressif, également parfait en tenancier de boîte de nuit ayant rejeté sa famille de flics dans La Nuit nous Appartient. Ces deux Gray rejoignent The Lost City of Z, The Immigrant et Little Odessa, qui gardent l’affiche. Il en est de même pour Un Jour de Pluie à New York, le bondissant dernier Woody Allen, où le réalisateur retrouve sa ville et sa verve, ainsi que pour River of Grass, premier long-métrage de Kelly Reichardt, réalisé en 1994 et Once Upon a Time… in Hollywood de Quentin Tarantino projeté en 35mm.

Les derniers mots pour l’Enfance de l’Art. Mercredi à 14h30, Le Petit Gruffalo combattra la grande méchante souris et, dimanche à 14h, l’adolescente de 13 ans filmée par Emilie Deleuze ne sera Jamais Contente.

Belle semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.