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L'Édito

Tous les cinémas.

L'Édito

Tous les cinémas.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Drôle de drame social (Walkover), fantastique psychiatrique (Le Cri du Sorcier), comédie amère (Le Départ), thriller claustrophobe (Le Bateau Phare) ; rien qu’avec les quatre Jerzy Skolimowski de la semaine, on balaie pas mal de genres cinématographiques. Ajoutez à cela, un musical historique de Forman (Ragtime), un polar noir de Lang (Casier Judiciaire), plus les propositions des ciné-clubs : réalisme poétique (Pépé le Moko, de Duvivier avec le Ciné-Club des Ecoles), documentaire immersif (Dead Slow Ahead, de Mauro Herce, du Ciné-Club Image et Parole), tragédie féministe (Sarraounia, de Med Hondo pour une soirée hommage) et western crépusculaire (Impitoyable, de Clint Eastwood lors du Club Positif), reconnaissez qu’on ratisse assez large. Voyons le détail et la liste des invités.-

Michel Etcheverry ouvrira le bal jeudi à 20h avec un Ciné-Club des Ecoles. Nous y verrons Pépé le Moko, bijou de Julien Duvivier, où Gabin, truand réfugié dans la Casbah d’Alger, écoute avec émotion Fréhel chanter un Paris aussi perdu que la flèche de Notre Dame. Michel, notre ami historien, évoquera lors du débat un grand courant du cinéma des années 30, le réalisme poétique. Duvivier, Carné, Clair, Vigo ou Renoir sont les réalisateurs phares de cette période, que Gabin pourrait à lui seul incarner.

Nous embarquerons le lendemain soir sur le Fair Lady, un cargo géant affrété par le Ciné-Club Image et Parole. Le réalisateur Mauro Herce a rapporté de sa croisière un somptueux documentaire, Dead Slow Ahead, dont il nous parlera après la projection.

Samedi, nous partirons pour l’Afrique, à la rencontre de Sarraounia. Aï Keïta interprète cette reine rebelle des rives du fleuve Niger qui, au XIXe siècle, résista à toutes les colonisations. Med Hondo, durant toute sa carrière, eut aussi à cœur de les dénoncer. Cette projection et le cocktail à suivre, organisés par Invariance Noire en partenariat avec Ciné-Archives, TV5 Monde et Canal+ International, seront l’occasion de rendre hommage à Med, acteur, doubleur et réalisateur, qui nous a quitté le 2 mars dernier.

Un Club Positif animé par Emmanuel Raspiengeas clôturera la semaine mardi à 19h30. Après la rituelle coupe offerte par les Champagnes Veuve Cheurlin, nous verrons l’Impitoyable Clint Eastwood revenir se venger dans un western sombre, sublime et poussiéreux.

Nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer la carrière internationale et éclectique de Jerzy Skolimowski. Rejoignant les précédentes (Walkover et Le Bateau Phare), les deux nouvelles sorties de la semaine confirment son talent, qui se moque des frontières et des genres. Ainsi, après le boxeur dilettante et le navire anxiogène, voici une autre raison de frissonner avec Le Cri du Sorcier. Un brillant et inquiétant psychotique, interné dans un hôpital, raconte comment il a appris le cri qui tue… et l’a utilisé. Ce film anglais de Skolimowski obtint le Grand Prix du Jury en 1978 à Cannes. Le Départ décrocha pour sa part l’Ours d’Or à Berlin en 1967. Premier film tourné hors de Pologne par le réalisateur (en Belgique en l’occurrence), il raconte l’histoire improbable d’un garçon coiffeur qui se rêve pilote automobile et semble prêt à tout pour prendre le Départ. Drôle de film, influencé par la Nouvelle Vague, et beaucoup plus complexe que ce que l’on pourrait rapidement en penser. Skolimowski lui-même ne fut jamais très clair avec ce film rare, interprété par Jean-Pierre Léaud, que nous sommes ravi de redécouvrir sur copie neuve.

Non sans vous rappeler que Ragtime, de Milos Forman (que son distributeur Marc Olry, viendra nous présenter lundi à 15h45), et que Casier Judiciaire – rejoint la semaine prochaine par un autre Lang, House by the River – demeurent au programme, terminons avec l’Enfance de l’Art. Mercredi à 14h30, 4, 5, 6… Mélie Pain d’épice, série de dessins animés, permettra d’initier les tout petits (3 ans) au cinéma. Dimanche à 14h, nous frémirons avec L’Homme qui rétrécit, un must du fantastique des 50’s signé Jack Arnold.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.