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L'Édito

Salle 3, enfin.

L'Édito

Salle 3, enfin.

Chères spectatrices, chers spectateurs, 

Voici une nouveauté qui va réjouir notre année : notre troisième salle, délicieux écrin de confort visuel et auditif, ouvre ses portes. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, l’année débute avec Licorice Pizza, le dernier Paul Thomas Anderson, et la réédition de Neige, film phare du Paris des 80’s, signé Juliet Berto et Jean-Henri Roger, que Jane Roger, fille de J.-H. et distributrice, viendra nous présenter mercredi à 20h. On retrouve aussi le cycle Paul Schrader, lié à The Card Counter, son nouveau film, ainsi que nos succès de l’année dernière, tels Ham on Rye, First Cow et le cycle Laurel & Hardy éternels. Et puis le Grand Action, a fortiori avec 3 salles, ne serait pas tout à fait lui-même sans quelques événements. Commençons par eux. 

Dimanche à 11h30, le GrecDoc fait sa rentrée avec Les Tisserands (Chronique des Tisserandes de Vlasti), où Dimitris Koutsiabasakos filme une communauté de femmes dans la Grèce rurale. En pré-programme, Tégéa de Filippos Koutsaftis.  

Toujours dimanche, mais à 18h, Florian Sanson est l’invité Du Décor à l’Ecran. Après la projection de Holy Motors, de Leos Carax, le Chef-décorateur du film nous racontera les dessous des tribulations de Monsieur Oscar, alias Denis Lavant. 

Le dernier de nos événements, un Ciné-club Louis Lumière, se tiendra mardi à 20h. Thomas Szabo et Hélène Giraud, co-réalisateurs de Minuscule : La Vallée des fourmis perdues, et Côme Jalibert, monteur son, seront dans la salle pour nous parler de ce « fourmidable » dessin animé où les fourmis se font la guerre en minuscule. 

Le premier des événements aura lieu mercredi à 20h, quand la distributrice Jane Roger viendra nous présenter Neige, de Juliet Berto et Jean-Henri Roger, son père. Les deux auteurs de ce film engagé, majeur et culte, qui nous plonge dans le Barbès-Pigalle des années 80, ont disparu. Mais le touchant portrait (superbement restauré) du petit monde des dealers, des junks et des bistrotiers rappelleront de sacrés souvenirs à qui a connu le Paris de l’époque. 

Si Neige est une ressortie, Licorice Pizza est une vraie nouveauté. On connait – et apprécie – Paul Thomas Anderson pour des films parfois graves, tels Phantom Thread ou There will be Blood. Mais l’imagination de ce réalisateur qui se plait à évoquer le passé pour faire réfléchir sur le présent sait aussi faire émerger la comédie du drame, comme on le voit dans Magnolia, Punch-Drunk Love ou Boogie Night. Dans Licorice Pizza, il nous emmène en 1973 pour suivre l’improbable histoire d’amour entre un ado surdoué et une jeune fille qui a près de 2 fois son âge. Les deux – Cooper Hoffman, fils du regretté Philip Seymour, et Alana Haim, débutante au cinéma – sont épatants, et merveilleusement entourés de Sean Penn, Tom Waits et Bradley Cooper. L’élan vital de ce film enthousiasmant, et les réjouissantes apparitions des derniers cités, vous porteront très loin, au son de Life on Mars, de David Bowie. A propos, signalons que Licorice Pizza (littéralement pizza au réglisse) désigne un disque vinyle en argot. 

Vous êtes nombreux à être venus voir The Card Counter, le dernier Paul Schrader où le réalisateur creuse le sillon de la rédemption à travers le portrait d’un joueur de poker taciturne et brisé par la vie. Mais le salut n’est jamais loin, et notre Cycle Paul Schrader vous permet de constater à quel point ce thème est chez lui majeur. Vous avez aussi apprécié de redécouvrir (ou de faire découvrir) la virtuosité burlesque de Laurel & Hardy éternels, le cycle de courts-métrages de ce mythique duo comique. 

Et si nous pouvons encore vous proposer Ham on Rye, de Tyler Taormina, et First Cow, de Kelly Reichardt, parmi les quelque 102 séances de cette semaine, c’est d’abord grâce à l’ouverture de notre troisième salle, où nous avons hâte de vous accueillir. Ce cocon de 27 places, merveilleusement confortables et équipés pour charger vos appareils électroniques (dont l’usage reste proscrit pendant les projections), illumine notre début d’année. 

Ça ne nous empêche pas de conclure avec L’Enfance de l’Art, qui propose deux regards décalés sur l’humanité. Mercredi à 14h30, ce sera L’Enfant Sauvage, de François Truffaut, et dimanche à 14h, Nénette, le beau portrait de l’orang-outang vedette du Jardin des Plantes signé Nicolas Philibert.  

Très bon 22.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action