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L'Édito

Retour vers le futur.

L'Édito

Retour vers le futur.

Chères spectatrices, chers spectateurs, Depuis sa sortie en 1968 (il y a donc quarante ans), 2001 : l’Odyssée de l’Espace a marqué le futur. Peu de films de science fiction sont aussi ambiguës et ambitieux, beaux et complexes, sombres et lumineux, que le chef d’œuvre de Kubrick. Pendant quelques semaines, nous vous proposons de faire découvrir à vos proches ce film, rarement montré dans son format original de 70mm. Mais qu’est-ce que le format 70mm ? Un peu d’histoire et de technique. Les pionniers du cinéma ont rapidement défini une largeur de pellicule, le « 35mm », appelée format. Ils ont aussi adopté une taille d’image impressionnée sur la pellicule, également appelé format. D’où la confusion. Avec l’arrivée du parlant dans les années 30, la bande son synchronisée nécessite de réduire la largeur et la hauteur de l’image. Elle devient moins carrée, passant d’un rapport 1.33 à un rapport 1.37. En réaction à l’invasion de la télévision, le public réclame après-guerre du cinéma sur écran le plus large possible. Le procédé CinémaScope, que Fritz Lang trouvait utile pour filmer les serpents et les enterrements, est obtenu à la prise de vue grâce à des lentilles comprimant l’image standard, image qui est alors décompressée lors de la projection. La spécificité du CinémaScope, inventé par l’astronome français Henri Chrétien, est de proposer une image exagérément horizontale, d’un rapport hauteur x largeur proche de 2,5. Pour gagner en qualité et en définition, on imagina de doubler le format standard pour fabriquer une pellicule de 70 mm de large, pour garder une image très large à l’écran (format 2.2), mais sans aucune décompression, avec une définition parfaite. Le Grand Action est soucieux de montrer les films dans « leur milieu naturel ». Notre salle est équipée pour projeter ces très grandes images sur un écran panoramique de 40 m2, afin de voir 2001 : l’Odyssée de l’Espace en entier, avec toute la richesse du son et de l’image d’origine. Une expérience extraordinaire.

Autre expérience et autre univers, celle des frères Coen plongeant dans le monde de Cormac McCarthy, un poète de la violence américaine. No Country For Old Men (Non, ce Pays n’est pas pour le Vieil Homme) est un film noir et impitoyable, où les naïfs finissent par tomber entre les griffes des plus fous. Pas une once de bonté ne règne dans le désert frontalier entre les USA et le Mexique, et seul un vieux shérif distille quelques brins d’impuissante humanité. Casting toujours inattendu, beauté formelle, sens du drame et du rythme, art du contre-pied, un Coen au mieux de leur forme.

Pour finir sur quelque chose de doux, mercredi à 14h, l’Enfance de l’Art propose de découvrir les marionnettes de Kawamoto Kihachirô dans Jours d’Hiver, un chef d’œuvre de l’animation japonaise contemporaine. Célèbre maître-manipulateur, il fait jouer à ses personnages un délire poétique devant les caméras de plusieurs réalisateurs. Très beau film qui mélange les univers et les imaginaires. Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action