Jacques Rivette ), né le 1er mars 1928 à Rouen et mort le 29 janvier 2016 à Paris 6e, était un cinéaste et critique de cinéma français,, communément associé à la Nouvelle Vague et à la revue Cahiers du Cinéma. Il a réalisé un épisode (en trois parties) de la série Cinéastes de notre temps consacré à Jean Renoir, 7 courts métrages et 22 longs métrages, dont Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot (1967), L'amour fou (1969), Céline et Julie vont en bateau (1974), La bande des quatre (1988), La Belle Noiseuse (1991) et Va savoir (2001). Son œuvre est marquée par l'importance donnée au théâtre, des narrations libres et des durées très longues (près de 13 heures pour Out 1 : Noli me tangere, plus de 4 heures pour L’amour fou et La belle Noiseuse). .
Frappé par l’expérience de cinéaste de Jean Cocteau telle que ce dernier la relate dans La Belle et la Bête, journal d’un film (« ...en 46 je découvre La Belle et la Bête et, en même temps, je lis le journal de tournage de Cocteau, un tournage épouvantable, où ils ont eu tous les pépins imaginables. Je l’ai appris par cœur à force de le relire. Et c’est comme ça que j’ai découvert ce que j’avais envie de faire. C’est Cocteau le coupable de ma vocation de cinéaste. »), Rivette tourne son premier court métrage à vingt ans.
Il se rend à Paris, fréquente la Cinémathèque française de Henri Langlois et différents ciné-clubs de la capitale, et fait la rencontre François Truffaut, Jean-Luc Godard, Éric Rohmer, Claude Chabrol, entre autres futurs cinéastes de la Nouvelle Vague. En 1953, il est engagé par André Bazin pour écrire dans les Cahiers du Cinéma. Dans ses critiques, peu nombreuses mais marquantes pour les générations suivantes de critiques de cinéma (Serge Daney, entre autres, citera souvent son texte sur « le travelling de Kapò »), il exprime avec tranchant son admiration pour les films de Roberto Rossellini, pour le cinéma américain – en particulier l’œuvre considérée en France comme « commerciale » de réalisateurs tels que Howard Hawks, Alfred Hitchcock et Nicholas Ray – ainsi que son rejet du cinéma français dit de la « Qualité française », auquel il oppose certains auteurs français alors relativement ignorés ou fortement critiqués, tels que Jean Renoir ou Max Ophüls.
Bien qu'il soit le premier cinéaste de la Nouvelle Vague à se lancer dans la réalisation d’un long métrage, Paris nous appartient ne sort qu'en 1961, quand Chabrol, Truffaut et Godard ont déjà sorti leurs premiers films et popularisé le mouvement. Rivette devient rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma en 1963 et se heurte publiquement à la censure française après l’interdiction de son deuxième long métrage, Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot. Enthousiasmé par ses entretiens filmés en 1967 avec Jean Renoir, et séduit en parallèle par le théâtre d'improvisation, Rivette décide de collaborer avec ses acteurs pour définir ses personnages et de tout faire pour que le tournage soit le lieu des expériences et des surprises. Cette méthode donne naissance à L'amour fou tourné en 1968 puis au très long métrage Out 1 : Noli me tangere. Ses films suivants des années 1970, tels que Céline et Julie vont en bateau ou Duelle, sont résolument fantastiques, voire psychédéliques. Après l’abandon en début de tournage d'un film de revenant, Marie et Julien (qu’il réalisera 30 ans plus tard), Rivette fait une dépression nerveuse. Au début des années 1980, il rencontre la productrice Martine Marignac qui produira tous ses films suivants. Au début des années 90, La belle Noiseuse reçoit un accueil international enthousiaste. Souffrant de la maladie d'Alzheimer, Rivette cesse de tourner après 36 vues du Pic-Saint-Loup (2009).
Très discret sur sa vie privée, Rivette a été brièvement marié à la photographe et scénariste Marilù Parolini au début des années 1960, puis épousa Véronique Manniez.
(Wikipedia)