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L'Édito

Nouveau !

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Nouveau !

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Pas (encore) de pause estivale au Grand Action, avec deux sorties cette semaine, et une avant-première. Arrivent donc sur nos écrans Master Gardener, le nouveau thriller rédempteur de Paul Schrader, et Trous de mémoire, un délicat Paul Vecchiali de 1984, où le réalisateur partage la vedette avec Françoise Lebrun, qui sera avec nous mercredi soir. Dimanche à 16h, Cédric Kahn et Benjamin Elalouf, son producteur, viendront nous montrer en Avant-premières ! Le Procès Goldman, qui sortira le 27 septembre. Enfin, nous verrons aussi un Ciné-club Louis Lumière avec Tous les matins du monde, d’Alain Corneau, et nos films vedettes du moment dont, évidemment, Asteroid City

Il y aura donc deux événements cette semaine. Vendredi à 19h30, le Ciné-club Louis Lumière a invité Yves Angelo, auteur de la magnifique lumière de Tous les matins du monde qu’Alain Corneau réalisa en 1991. Pour le plaisir de la pellicule et celui de ce grand directeur de la photographie, le portrait de Marin Marais, violiste de Louis XIV, sera projeté en 35mm. 

Le second temps fort se tiendra dimanche à 16h, lors de l’Avant-premières ! du dernier film de Cédric Kahn, qui fit l’ouverture de la quinzaine des cinéastes au dernier Festival de Cannes. Le Procès Goldman relate la deuxième confrontation judiciaire de ce militant d’extrême gauche qui défraya la chronique au mitan des années 1970. Ce film est porté par un duo d’acteurs habités par leur personnage : Arieh Worthalter – récemment remarqué dans Bowling Saturne – dans le rôle de Pierre Goldman, et Arthur Harari incarnant l’un de ses avocats, l’immense, et alors tout jeune, Georges Kiejman, décédé en mai dernier. Cédric Kahn et Benjamin Elalouf, son producteur (Moonshaker Films), resteront après la projection pour débattre de ce film engagé et passionnant. 

Issu d’une famille calviniste rigoureuse, Paul Schrader découvre le cinéma sur le tard. Mais mieux vaut tard que jamais car, après avoir signé de brillantes critiques, il se lance dans l’écriture scénaristique. De l’un des piliers de son éducation religieuse, la rédemption, il fait le barycentre de son œuvre, et l’intègre dans ses premiers scénarios signés pour Scorsese (Taxi Driver, Raging Bull…). S’il collabore avec d’autres grands cinéastes (De Palma, Pollack, Weir…), il passe à la réalisation en 1978 et connaît le succès deux ans plus tard avec American Gigolo. Ses deux derniers films – First Reformed et The Card Counter – creusent encore et toujours son thème de prédilection, et la rédemption est aussi au cœur de Master Gardener, qui sort cette semaine au Grand Action. Narvel Roth (Joel Edgerton, impeccable de force) est un jardinier minutieux. Mais enseigner son art à la nièce de sa patronne (Sigourney Weaver) va faire resurgir un aspect plus noir de sa personnalité et de son parcours. Un excellent thriller tendu, qui bascule du jardin des délices à l’enfer de Dante. 

Vous connaissez notre attachement à Paul Vecchiali, disparu en janvier, et à son cinéma, toujours vivant. Aussi, nous sommes très heureux de ressortir Trous de mémoire, invisible depuis 1984. Dans ce film intime et largement improvisé, Paul partage la vedette avec Françoise Lebrun, un ancien amour, qu’il revoit afin qu’elle l’aide à reconstruire un souvenir oublié. Mercredi à 20h30, Françoise Lebrun nous honore de sa présence pour revoir cet « impromptu » filmique, touchant et singulier, puis débattre avec le public et le critique Mathieu Macheret. Lundi à 20h, Matthieu Orléan, auteur de Paul Vecchiali – la Maison Cinéma (édition de l’œil, 2011) présentera la séance et animera la rencontre à suivre. 

Trois de nos récents succès ont survécu aux deux sorties de la semaine. D’abord Showing Up, parce que c’est le dernier de notre Kelly Reichardt chérie, mais aussi Trois milliards d’un coup (Robbery), parce qu’il faut voir ce bijou de film de casse des 70’s signé Peter Yates, et, bien sûr, Asteroid City. Dans son dernier film au casting 12 étoiles, Wes Anderson nous plonge dans l’abîme de son univers, entre conception dramaturgique et construction fictionnelle d’une petite ville américaine des années 50, où se tient une réunion de jeunes scientifiques. Un film coloré, barré, décalé, distancié, et délicieusement andersonnien. 

On conclut vite avec les deux séances de l’Enfance de l’Art, toujours animées par Diane. Mercredi à 14h30, elle nous présente U, de Grégoire Solotareff et Serge Elissalde et, dimanche à 14h, Microbe et Gasoil, délire de Michel Gondry. 

Belle semaine. 

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action