Nouveau western.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Merci à M.C. Solar de nous fournir ce titre qui annonce parfaitement la nouvelle fresque de Martin Scorsese. Killers of the Flower Moon sort cette semaine sur nos écrans et célèbre le retour de cet immense réalisateur au cinéma, entouré de ses deux acteurs fétiches : De Niro et Di Caprio et d’une nouvelle venue dans son cinéma mais certainement pas une inconnue pour les habitué.e.s du Grand Action, Lily Gladstone, découverte par Kelly Reichardt. Whaou, serait-on tenté d’écrire. Martin partage la vedette avec Andreï Zviaguintsev, dont le film Elena, qu’il réalisa en 2011, sera projeté lors du ciné-club Image & Parole. D’autres événements, dont le Ici Vietnam Festival, la rituelle présentation d’Entrevues, festival international du film de Belfort, et un ciné-club Louis Lumière animent cette chouette semaine, où nos récentes sorties – Le Procès Goldman, Le Festin Nu, Jeune Cinéma… – conservent leurs séances.
Débutons donc par les événements en parlant d’Andreï Zviaguintsev. D’abord acteur, ce réalisateur russe, fils spirituel de Tarkovski, réussit un coup de maître en décrochant le Lion d’Or vénitien pour son premier film – Le Retour – en 2003. Trois ans avant Léviathan (Prix du Scénario à Cannes 2014), il avait signé Elena, une étonnante mère courage humiliée par son riche mari. Merci à Carlos Tello d’organiser cette projection lors du ciné-club Image & Parole de vendredi soir.
Au Grand Action, on adore les festivals ; ça tombe bien, cet amour est réciproque. Ainsi, samedi et dimanche, nous accueillerons Ici Vietnam Festival et lundi soir, l’équipe artistique d’Entrevues, festival international du film de Belfort nous en présentera la 38e édition. Le premier nous promet beaucoup d’échanges autour de 11 courts-métrages et un long venus du sud-est asiatique. Le second, après un avant-goût de son rendez-vous franc-comtois avec notamment l’annonce de la compétition, nous projettera Un étrange Voyage, du non moins étrange Alain Cavalier. En 1981, il mettait en scène Jean Rochefort dans une sorte d’« En attendant Maman » à la Gare de l’Est. Étrange donc, et formidable.
Mardi soir, le ciné-club Louis Lumière en mettra dans nos salles obscures en invitant Laure Portier pour évoquer son documentaire intimiste Soy Libre.
Comme les Choctaws, les Cherokees, les Kiowas, les Potawatomi, les Comanches, et bien d’autres peuples amérindiens, les Osages sont installés dans les actuels États-Unis depuis des dizaines de milliers d’années. Après la colonisation – les Français furent les premiers Européens à les rencontrer – et un certain nombre de massacres, les Osages devinrent propriétaires d’une pauvre terre, plutôt une réserve, dans l’Oklahoma. La découverte de pétrole dans les sous-sols de leurs prairies allait créer une relative prospérité, mais aussi mettre fin à la non moins relative tranquillité des Osages. Si des escrocs leur firent signer quelques contrats indignes, d’autres, plus violents, débarquèrent dans les années 1920. De cette histoire vraie racontée dans un livre du journaliste David Grann, Scorsese tire un néo-western épique et puissant. Killers of the Flower Moon est une touchante approche de la sagesse des peuples premiers, composante essentielle de l’âme de l’Amérique.
En vous rappelant que nos films des semaines précédentes restent à l’affiche, On conclut avec l’Enfance de l’Art qui nous propose Calamity de Rémi Chayé et Kiki la petite sorcière d’Hayao Miyazaki.
Excellente semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action