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L'Édito

L’esprit de la jeunesse

L'Édito

L’esprit de la jeunesse

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Grand coup de jeune cette semaine avec la deuxième édition du Festival Smells Like Teen Spirit qui célèbre un cinéma un peu méprisé : le teen movie. Le programme riche et animé de nombreux débats ravira les fans du genre, et se conclura par l’avant-première de la réédition de Carrie. Dans Detroit, qui poursuit sa carrière, Kathryn Bigelow évoque aussi la jeunesse. Mais celle que les Noirs des années 60 voulaient vivre librement dans la grande ville du Michigan fut injustement et impitoyablement réprimée. Un film coup de poing, comme c’est souvent le cas chez Bigelow ; la preuve avec son cycle . Par ailleurs, Phase IVLes Proies, et Certain Women conservent quelques séances.

Deuxième saison donc pour le Smells Like Teen Spirit qui veut donner ses lettres de noblesses à un genre populaire mais souvent déconsidéré par les cinéphiles. Nous avons de samedi à mardi pour les faire changer d’avis sur le teen movie et, vu le programme, nous sommes optimistes. On débute donc samedi à 19h et en fanfare avec la dernière production Blumhouse. Ces surdoués de l’horreur made in USA, responsables de Get Out et Split, reviennent nous faire frémir avec Happy Birthdead, de Christopher Landon. La soirée se prolongera au Supersonic, 9 rue Biscornet, pour un Bal de Promo qui nous emmènera jusqu’à l’heure d’hiver. On vous invite à voir le détail des horaires, mais sachez que nous verrons Rose Bonbon, d’Howard Deutch, et rendrons hommage à John Hugues, père du teen movie moderne, en deux films : Breakfast Club et La folle journée de Ferris Bueller. Les deux seront présentés par des spécialistes du genre et ressortiront le 20 décembre dans nos salles. Signalons également la présence de Jonathan Vinel et Caroline Poggi pour la projection de quatre de leurs brillants court-métrages (dimanche), ainsi que la présentation de Jordan de Guzz pour Scott Pilgrim, d’Edgar Wright, qu’on pourra enchaîner avec celle de Speed Racer, des Wachowski (lundi). Mardi, nous commencerons à 16h avec un bijou de l’animation japonaise, Hana et Alice mènent l’enquête, et seront à température pour une soirée d’Halloween 100% féminine : Suspiria, du maître Argento, The Visit, de M. Night Shyamalan (qui relançait sa carrière avec… Blumhouse Production) et la copie restaurée de Carrie, de Brian De Palma, qui fera notre affiche de la semaine prochaine.

Nous ne connaissons pas personnellement Kathryn Bigelow mais, avec ce que l’on sait du cinéma américain (et ce que l’on entend du comportement de certains producteurs), on imagine la force de caractère dont elle a su faire preuve pour développer son cinéma. Car la Bigelow a imposé son style et son talent dans un genre tenu par les hommes. Le Cycle que nous consacrons montre (notamment le formidable Zero Dark Thirty sur la traque de Ben Laden) sa maestria pour mener des films d’action. Et Detroit confirme. En focalisant son film sur la nuit d’enfer de l’Algiers Motel, où des policiers ont torturé de jeunes Noirs et leurs amies blanches pour leur faire avouer un crime qu’ils n’avaient pas commis, elle évoque une page sombre de l’histoire de la ségrégation en Amérique. C’était en 1967 à Detroit, l’une des villes où la juste révolte des Colored People se heurta à l’injustice des flics blancs. Glaçant, indispensable et finalement très contemporain, comme le confirme le très actuel mouvement Black Live Matters qui dénonce les violences policières racistes.

Non sans vous rappeler que certains de nos anciens films cités en début de lettre demeurent à l’affiche, concluons avec l’Enfance de l’Art. Mercredi, nous suivrons le Fil des saisons, et jeudi, nous verrons Panda petit panda, de douces animations pour les très jeunes.  Bonne semaine.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du GrandAction