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L'Édito

Le monde d’après

L'Édito

Le monde d’après

Chères spectatrices, chers spectateurs,

L’adaptation du best-seller d’Ernest Cline, Ready Player One par Steven Spielberg, est l’une des évocations d’un futur (pas forcément radieux) qui nous attend. Le monde d’après sera aussi au programme vendredi à 20h, avec une projection organisée par nos amis du Cinéma Posthumanisme, qui nous invitent à un débat autour de Sayonara, drame apocalyptique japonais de Koji Fukada. Plus optimiste, mais néanmoins anticipationnel tant le combat des femmes n’est pas gagné, le mini cycle Féminisme, énigmes, cinéphilie de samedi nourrira un échange avec la critique et réalisatrice Laura Mulvey. Cette grande figure féministe britannique nous présentera Tout ce que le ciel permet, de Douglas Sirk, et Riddles of the Sphinx, film expérimental qu’elle a co-réalisé avec Peter Wollen. Il sera encore question de féminisme mardi soir avec deux projections de la section « Donna » du Festival des Nuits Méditerranéennes, une sélection de courts-métrages de réalisatrices. Par ailleurs, nos films des semaines précédentes (Lady Bird3 BillboardsPhantom Thread et le Cycle Paul Thomas Anderson qui termine sa carrière) conservent quelques séances, comme de sublimes traces du monde d’avant.

Le cycle pensé par le collectif Cinéma Posthumanisme veut ouvrir la réflexion autour de toutes les dimensions et mutations de l’homme de demain. Après plusieurs projections sur des thèmes aussi variés que l’effacement des frontières, le transhumanisme ou le cyberpunk, ce vendredi sera l’occasion d’évoquer l’après apocalypse. Dans Sayonara, de Koji Fukada, le Japon subit un cataclysme nucléaire d’origine terroriste. Mais, alors que s’éteint ce pays millénaire, la poésie et la beauté naissent des cendres du soleil levant. Ce film, probablement le premier dans lequel joue un androïde, sera la rampe de lancement d’un passionnant débat où Thierry Hoquet, philosophe, et Carlos Tello, de l’Université Paris 7, échangeront leur point de vue sur ce qui va – ou pourrait – se passer après la catastrophe. La conversation avec la salle se poursuivra lors d’un cocktail au Grand Bar.

Laura Mulvey est une figure majeure de la pensée féministe au cinéma. Historienne, critique et réalisatrice, cette grande dame appuie sa pensée sur l’analyse freudienne pour critiquer le système patriarcal du cinéma hollywoodien. Nous sommes très heureux de l’accueillir samedi à 16h30 et 19h, pour deux séances qu’elle nous fait l’honneur de présenter au Grand Action dans le cadre du cycle Féminisme, énigmes, cinéphilie. La première s’articulera autour du forcément sublime Tout ce que le ciel permet, de Douglas Sirk, et la seconde introduira Riddles of the Sphinx, l’un de ses films expérimentaux, co-réalisé par Peter Wollen. Réservez vos places car les interventions de Laura sont désormais rares, mais toujours aussi courues et passionnantes.

Notre mardi sera également féministe puisque nous projetterons les films de la section “Donna” du Festival des Nuits Méditerranéennes, dont nous sommes partenaires. Deux séances, à 20h et 22h, pour voir une douzaine de courts-métrages, tous réalisés par des femmes.

Il est assez amusant, après avoir vu le dernier film d’anticipation de Steven Spielberg, d’apprendre que son père travaillait chez General Electric sur un ordinateur dont les évolutions permettront à Steve Job et Bill Gates d’imaginer la révolution informatique. Le génial Halliday de Ready Player One, créateur du virtuel Oasis où se réfugient les gens de 2045 à la recherche du trésor bien réel qu’il y a caché, est-il une figure paternel ? Possible. En tout cas, au-delà de nos spéculations psychanalytiques, reste que Ready Player One illustre à merveille le talent protéiforme de son auteur qui alterne avec la même virtuosité  film sérieux et blockbusters spectaculaires. Immense plaisir que de retrouver son âme et son optimisme enfantins pour 2h20 de cinéma d’action intelligent et visuellement somptueux, où une bande de kids courent et se battent pour rendre le monde meilleur. Et ils partent de loin…

On conclue rapidement avec l’Enfance de l’Art. Séance très jeune public mercredi à 14h30 pour Le Vent dans les roseaux et d’autres courts films d’animation, et frissons plus adultes dimanche à 14h avec La Nuit du chasseur, de Charles Laughton.

Bonne semaine.