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L'Édito

La passion cinéma.

L'Édito

La passion cinéma.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Le cinéma dans toute sa diversité, c’est notre – et votre – passion. C’est aussi celle de Bertrand Tavernier, dont la Passion Béatrice est le choix du Ciné-Club Positif de ce mois. Cette passion est aussi partagée par les jeunes réalisateurs des Courts du Grand, projection de courts métrages organisée par Collectif Prod ce vendredi. Et puis elle s’exprime par la variété de notre programmation : un peu de Gregory Peck, pas mal de Fleischer, quelques Leone et la suite des films de pin-up de notre récent festival. Et oui : on peut être passionné et polygame !
Vendredi soir, les Courts du Grand, pour leur dixième édition, joue à nous faire peur. Rendez-vous donc à 19h45 pour un programme spécial Halloween. Des aliments qui se rebiffent contre les mangeurs, une bouteille de digestif qui coupe la digestion, des pendus qui dansent, un enlèvement au cœur des ténèbres et la rébellion d’un lit victime de l’amour, tels sont les sujets mis en images, avec humour, talent et décalage, par 5 jeunes réalisateurs. A l’issue de la projection, le public pourra retrouver ces 5 coupables au Grand Bar, pour un effrayant règlement de compte critique autour d’un verre.

Le Moyen-Age, violent, impitoyable, traversé par la crainte de Dieu et du diable, est la toile de fond de la Passion Béatrice, un film réalisé en 1987 par Bertrand Tavernier. Pendant que son père ferraille, égorge, pille et brûle aux 4 coins du royaume avant d’être fait prisonnier par les Anglais, Béatrice s’ennuie au château, au point même de s’acoquiner avec le Malin. On connaît le talent de Tavernier pour filmer les batailles (Capitaine Conan) et la subtilité des rapports humains (Coup de Torchon, par exemple). Dans la Passion Béatrice, où la délicatesse de Julie Delpy s’oppose à la force brutale de Bernard-Pierre Donnadieu (dont la fille se donne au diable), Tavernier dresse un tableau dur et sensuel de l’époque, dans le cadre du château de Puivert (dans le pays Cathare, Aube). Remarqué aux César 1988 pour les costumes (le trophée à Jacqueline Moreau) et les décors (nomination), le film de Tavernier sera présenté justement par Guy-Claude François, son décorateur, accompagné d’Alexandre Tsékéris, rédacteur de la revue Positif. Nos deux invités se feront un plaisir d’animer le débat qui suivra la projection de mardi à 20h.

Quoi d’autres dans nos salles ? Beaucoup de films. Certains font briller Gregory Peck, qui revient en cow-boy amoureux tragique (Duel au Soleil, de King Vidor), en boxeur amoureux comique (La Femme Modèle, de Minnelli), en astronaute sauveteur (Les Naufragés de l’Espace, de John Sturges), en psychiatre perturbé (la Maison du Docteur Edwardes, d’Alfred Hitchcock), en scootériste amoureux (Vacances Romaines, de William Wyler) et fait une apparition dans le remake d’un de ses succès (les Nerfs à Vif, de Scorsese).

D’autres projections donnent la parole et la caméra à Richard Fleischer, dont le mythique Voyage Fantastique sortira la semaine prochaine sur copie neuve. En attendant, revoyons comment Fleischer filme les Vikings, traite l’Etrangleur de Boston, résout L’Enigme du Chicago Express, explique que Les Flics ne dorment pas la Nuit, et démasque l’Assassin sans Visage (ce qui n’est pas chose aisée).

Les pin-up sont aussi présentes dans le halo du projecteur grâce à Anita Ekberg, dans la Dolce Vita Fellinienne, Marlene Dietrich dans l’Ange Bleu de Von Sternberg, et la sublime Marylin, à propos de laquelle la presse nous a récemment appris qu’elle n’était pas seulement la merveilleuse et ravissante idiote de 7 Ans de Réflexion, de Billy Wilder.
Nous mettrons dans le même paragraphe des films expérimentateurs le lyrique et elliptique Abattoir 5, de Georges Roy Hill, et la recherche formellement violente de Leone dans Il Etait une Fois la Révolution et Le Bon, la Brute et le Truand.
Nous terminerons notre longue liste par l’Enfance de l’Art qui, vendredi et dimanche à 14h, nous dira, à l’unisson de Franck Capra, que la Vie est Belle.
Que votre semaine le soit aussi.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action