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L'Édito

Joyeux Scorsese et bon Caprio.

L'Édito

Joyeux Scorsese et bon Caprio.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
Vavavoum ! L’année se termine en fanfare puisque Le Loup de Wall Street, nouveau film de Martin Scorsese avec Léonardo DiCaprio, entre dans la ville. Un Scorsese au pied du sapin, ça c’est du cadeau de Noël ! D’autant que ce Loup de Wall Street, inspiré de l’histoire vraie de Jordan Belford, un trader aussi brillant que véreux des années 90, est sacrément mordant. Et comme nous ne faisons pas les choses à moitié, nos fêtes seront intégralement consacrées à cet immense réalisateur : en salle club, vous pourrez voir Bertha Boxcar, le premier film « produit » du futur grand Martin.

Si, comme les vrais cinéphiles, vous vous présentez à 14h mercredi 25 décembre pour être parmi les premiers à voir Le Loup de Wall Street, la digestion des agapes de la veille risque d’être perturbée. Car ce serait un euphémisme de dire que le dernier Scorsese déménage. Back to the 90’s, au cœur des années fric, et au cœur du fric, à Wall Street of course, capitale mondiale du pognon, sise dans le lower Manhattan. C’est ici que Jordan Belford, un jeune courtier ambitieux et pressé, va comprendre le système plus vite que les autres et ramasser le pactole. Il va se sentir pousser des ailes, et rapidement se les brûler en fricotant avec les extrêmes limites de la légalité. Tous les excès sont donc au programme, à la mesure de la démesure de l’époque et du lieu : masse de dollars, filles accortes, fêtes délirantes, voitures de sport, yachts de luxe, et la dope, bien sûr, que Martin sait filmer mieux que quiconque. Pour un budget qui flirterait avec les 100 millions de dollars, Scorsese nous offre trois heures de spectacle survitaminé, porté par un casting de rêve. A commencer par Léonardo DiCaprio qui retrouve le réalisateur pour la cinquième fois. Notons qu’il est encore à trois longueurs de De Niro, mais déjà a égalité avec Harvey Keitel, autre acteur fétiche de Scorsese. Ce qui montre que le passage au séminaire du réalisateur l’aura au moins rendu fidèle. L’autre preuve de sa constance s’appelle Thelma Schoonmaker ; elle a monté Who’s That Knocking at my Door en 1967 et, depuis, presque tous les films de Scorsese. Aux côtés de Caprio, Jonah Hill, épatant grassouillet découvert dans les films de Judd Apatow, la charmante Margot Robbie, et notre Jean Dujardin national, qui fait ses premiers pas à Hollywood dans le rôle d’un banquier suisse. Impossible de parler de la distribution sans donner une mention spéciale au prodigieux Matthew McConaughey. Il incarne Mark Hanna, le mentor de Belford, et fait un numéro incroyable. Allez jeter un œil à la bande annonce. Et venez surtout voir Le Loup de Wall Street, on vous promet que vous ne serez pas déçu. Mais vous vous en doutez…

Pour aller d’un bout à l’autre de la carrière de ce (sans doute) plus grand réalisateur américain en activité (pardon Quentin, pardon Clint, pardon Steven, pardon Woody, pardon les Coen, et aussi pardon Francis Ford, David, Gus, Sofia, Paul-Thomas, Kathryn, James, Terrence, Brian, Tim, Wes et quelques autres), nous traverserons cette quinzaine de fêtes avec Bertha Boxcar. Repéré dès ses premiers tours de caméra et ses premières œuvres très personnelles, Scorsese se vit proposer par monsieur Roger Corman la production de son premier film hollywoodien. A 30 ans à peine, il réalise Bertha Boxcar, tourmentée et sanglante errance d’une jeune orpheline, formidablement incarnée en animal blessé par Barbara Hershey. Même si le jeune Martin dut passer sous les fourches caudines de la production (mais Corman avait du flair), il sut trouver les failles du système pour, déjà, composer sa propre musique. Ainsi, les connaisseurs repèreront dans Bertha Boxcar les prémices de ce qui allaient faire le « style » Scorsese. Qui, 40 ans plus tard, donnera la furie du Loup de Wall Street.

Il n’y a que l’Enfance de l’Art qui échappe à cette quinzaine scorsésienne. Mais avec brio et sens aigu de l’à propos puisque qu’elle nous propose L’Etrange Noël de Monsieur Jack, petit bijou d’animation sorti de l’esprit aussi talentueux que tordu et fécond de Tim Burton.

Très bonnes fêtes.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.

PS : lors de notre précédent envoi, nous titrions sur les voyages. Et avons omis d’évoquer les derniers de Peter O’Toole et Joan Fontaine. Où qu’ils soient, qu’ils nous pardonnent.