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L'Édito

Faut qu’ça saigne.

L'Édito

Faut qu’ça saigne.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Entre Le Bon, la Brute et le Truand, accompagné d’un cycle Sergio Leone où les affrontements sont sanglants, et Massacre à la Tronçonneuse, complété par un Cycle Folies Meurtrières, où l’hémoglobine coule à flot, autant dire que la programmation va être saignante. Et même le pourtant pacifique Ciné-Club Positif met encore la violence en vedette, avec Bullhead, un petit chef d’œuvre belge, qui n’est pas un modèle de tendresse, même s’il y a de l’amour… Seul On l’Appelle Trinita, western burlesque d’Enzo Barboni, met un peu de comédie dans l’affaire. Samedi à 21h30, Jean-François Giré nous fait l’amitié de revenir en parler. Monteur et réalisateur de films documentaires, il se lance en 1995 dans l’écriture d’un livre consacré à sa passion, le western italien. Édité en 2002 puis réédité dès 2008, Il était une fois… le western européen est désormais considéré comme l’ouvrage de référence sur le genre. Vous pourrez vous le procurer à la caisse du Grand Action en attendant de voir le dernier documentaire de Jean-François : Django, Trinita et les autres.

Le Ciné-Club Positif de mardi 18 à 20h nous propose un film choc, réalisé par un jeune cinéaste belge qui depuis a fait du chemin. Après Bullhead, Michaël Roskam a été repéré par Hollywood et a tourné Quand Vient la Nuit, qui sort prochainement et semble potentiellement oscarisable. Il faut dire que Bullhead, que peu de gens ont vu (mais ceux qui l’ont vu en sont marqués), dégage une énergie débordante et possède une maîtrise rare. Entre Flandres et Wallonie, dans le monde glauque du trafic d’hormones pour l’élevage, ce polar serré a révélé la puissance de Matthias Schoenaerts, qui fut ensuite le boxeur cabossé de De Rouille et d’Os. A l’issue de ce film coup de poing (au sens propre), Philippe Rouyer, rédacteur à Positif, viendra nous donner sa lecture du travail passionnant de Roskam, un nom à retenir.

Sublimement restauré par la Cinémathèque de Bologne, Le Bon, la Brute et le Truand, de Sergio Leone, ressort sur une copie neuve exceptionnelle. Vous avez sans doute déjà vu les plans incroyablement étirés, les cadres étranges et les perspectives bizarres de ce film fondateur du western spaghetti. Nous vous invitons à les redécouvrir, grâce au remarquable travail des artisans italiens. Et puis de toutes façons, Le Bon, la Brute et le Truand, on ne peut pas s’en lasser. Pour accompagner ces trois crapules, notre cycle Sergio Leone vous propose aussi trois autres westerns de la même veine, et un péplum, le Colosse de Rhodes, merveilleux de kitcherie, avec plein de messieurs en jupette et Léa Massari.

Comme nous vous l’avons déjà expliqué, le slasher est un sous-genre du film d’horreur où un tueur découpe joyeusement ses victimes. La ressortie de Massacre à la Tronçonneuse, film culte et insoutenable que Tobe Hopper réalisa en 1974, nous donne l’occasion de vous proposer d’autres œuvres où l’on zigouille en série ; une sélection qui n’exclut pas quelques classiques, un peu moins traumatisants mais tout aussi tranchants que la tronçonneuse hurlante de Hopper. Comme par exemple Psychose, la plus célèbre douche du cinéma vu par Alfred Hitchcock, ou Bloody Mama, surnom de Maman Baker, une mère de quatre garçons turbulents (parmi lesquels Robert De Niro à ses débuts), qui se livre à quelques exactions pour la caméra de Roger Corman, le mythique maître du fantastique de série B. Nous pourrons aussi voir deux films où le grand Richard Fleischer suit la trace de deux stranguleurs. Le premier, L’Assassin sans Visage réalisé en 1949 marque les débuts de sa carrière ; le second, L’Etrangleur de Boston, inspiré d’une histoire vraie avec Tony Curtis dans le rôle titre, date de 1968, l’âge d’or du cinéaste, qui, signalons-le pour la petite histoire, réalisé une troisième histoire d’étrangleur. Etrange. Etranges aussi, et très dérangeants, Henry, Portrait d’un Serial Killer, de John McNaughton, et Les Tueurs de la Lune de Miel, de Leonard Kastle. Les deux ont en commun d’être tournés dans un style proche du documentaire et de s’inspirer également de faits réels. Tout comme d’ailleurs Memories of Murder, où le Bong Joon-Ho apporte une touche coréenne à ce sanglant programme. Finalement la réalité est une merveilleuse inspiratrice du cinéma qui fait frémir.

Et nous terminons rituellement avec l’Enfance de l’Art et les Princes et Princesses de Michel Ocelot où seul le papier est découpé.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action