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L'Édito

Faster Pussycat, culte, culte !

L'Édito

Faster Pussycat, culte, culte !

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Inspiration pour Tarantino et « plus beau film jamais réalisé » selon John Waters, Faster Pussycat ! Kill ! Kill ! est incontestablement un objet culte du cinéma, que le distributeur FSF nous permet de montrer sur copie neuve. Cette sortie de la semaine partage la vedette avec deux événements suivis d’un cocktail : jeudi soir, Macha Méril et nos amis de Ciné-ma Russie nous proposent L’Île, de Pavel Lounguine. Mardi 9, le Ciné-club Louis Lumière nous convie à la projection de  La Danza de la Realidad, en présence du chef-opérateur Jean-Marie Dreujou. Par ailleurs, vous pouvez toujours voir nos précédents succès, avec notamment The Lost City of Z et nos deux cycles James Gray et David Cronenberg

Dans son film L’Île, Pavel Lounguine nous raconte l’histoire d’un ancien marin, devenu moine orthodoxe, qui vieillit sous le poids d’une terrible culpabilité et rêve, avant sa mort, de repentance. Lors de la soirée Ciné-ma Russie de jeudi, Macha Méril nous en dira plus sur ce film magnifique, tourné dans le grand nord russe et porté par l’interprétation habitée de Piotr Mamonov, déjà vu dans Taxi Blues, du même Lounguine. La soirée se prolongera au Grand Bar lors du traditionnel cocktail slave.

Mardi à 20h, c’est un Ciné-club Louis Lumière qui conclura la semaine avec une autre projection-débat-cocktail. Nous commencerons la soirée avec La Danza de la Realidad, envolée poétique d’Alejandro Jodorowsky ; le débat sera animé par Jean-Mérie Dreujou, directeur de la photo de cette « biographie imaginaire » de l’auteur (qui lui récemment a donné une suite, Poesia sin fin). Quant au cocktail, il se tiendra, vous l’imaginez, au Grand Bar.

En 1936, pour son quatorzième anniversaire, madame Meyer eut l’excellente idée d’offrir une caméra à son fils Russ. Il en fit grand usage et ce beau cadeau décida de son destin, auquel une manifeste obsession pour les dames à forte poitrine donna une dimension quasi céleste. En attendant de « sexploiter » cette voie, il s’engage dans l’armée et débarque comme cameraman sur Omaha Beach le 6 juin 44. Sous les ordres du mythique Général Patton, il filme l’opération Overlord, puis rejoint Leclerc libérant Paris le 25 août, avant de suivre l’avancée de l’US Army vers l’est, où il fera des images de la libération des camps de concentration. Démobilisé, Russ Meyer réalise quelques films institutionnels, mais demeure fasciné par les numéros dénudés des actrices de shows burlesques. Elles vont lui offrir l’occasion d’inventer un nouveau genre, le nudie, où, sur des intrigues sommaires, il mêle sexualité et violence dans une esthétique de série B. Tournés pour des budgets ridicules, ses films subversifs sont vite rentables et lui laissent une liberté que seule la censure viendra parfois perturber. En 1965, il réalise Faster Pussycat ! Kill ! Kill !, l’épopée délirante de trois poupées cinglées généreusement dotées par la nature. Au volant de leur voiture de sport et sur fond de rock’n roll, le gang d’énervées se livre à tout un tas d’exactions violentes au mépris de toutes les convenances. Film profondément amoral mais radicalement jouissif, Faster Pussycat ! Kill ! Kill ! est une authentique curiosité qu’on peut adorer, détester, ou adorer détester, comme l’ensemble du cinéma de Russ Meyer, qui fera un carton dans les années 70 avec sa série des Vixens. Du cinéma kitch et culte que tout cinéphile doit connaître ou découvrir.

Non sans vous rappeler que The Lost City of Z, le dernier James Gray accompagné d’un cycle, ainsi que ValmontManchester by the SeaLovingCertaines femmes et le Cycle David Cronenberg gardent l’affiche, concluons avec l’Enfance de l’Art. Mercredi, nous suivrons les aventures de Peter Pan, version Disney, et dimanche, celles de La Chouette entre veille et sommeil, adorable animation accessible dès 3 ans.

Bonne semaine.